Les Larmes de l’Araignée

larmes-spiderTitre : Les Larmes de l’Araignée

Auteure : Pascaline Nolot

Illustratrice : Mina M

Éditeur : éditions du chat noir

Genre(s) : jeunesse fantastique

Nombre de pages : 138

Prudenge, ville morose dont tout le monde a oublié le nom et la gloire, jadis cité de la dentelle noire, bordée par une mer couleur de nuit, fouettée par un vent à vous glacer les sangs.

Éloïse, l’apprentie funambule, y fait escale avec la petite troupe itinérante du Cirque d’Opale. Sur place, elle fait la connaissance du jeune Lucas et de son petit frère Gabin, qui se mure dans le silence depuis la mort de leur mère, et dont la seule amie est une mystérieuse araignée.

Ensemble, ils se retrouvent piégés dans l’usine de dentelle désaffectée devenue le repaire de la redoutable Arachné. Les trois enfants parviendront-ils à s’échapper de son antre et à contrecarrer ses funestes projets ?

Mon avis

Après avoir adoré Effroyable Porcelaine, premier titre de la collection Chatons Hantés, je me suis lancée dans le second ouvrage, sorti simultanément. Toujours magnifiquement illustré par Mina M, il est écrit par Pascaline Nolot, auteure dont j’ai pu découvrir la plume dans le recueil Montres enchantées.

Éloïse est enfant-funambule dans un cirque. Elle parcourt les chemins avec sa famille et c’est par hasard que sa route croise la petite ville de Prudenge, un endroit avec une aura sombre et mélancolique. Elle y fait la connaissance de deux garçons, Lucas et son frère Gabin, plongé dans le mutisme depuis la mort de sa mère et qui est lié d’amitié à une étrange araignée argentée. Alors que le trio se réfugie dans le cimetière après une mésaventure, Éloïse est attirée par le bruit de l’eau. Elle découvre une mer noire et un sordide bâtiment désaffecté. C’est alors qu’une vague d’araignées les assaille et ils n’ont d’autre choix que de se réfugier dans la vieille usine. Là, des secrets enfouis depuis trop longtemps refont surface et les enfants découvrent des choses qu’ils auraient préféré ne jamais croiser…

J’ai beaucoup aimé la façon dont le récit mêle mythologie grecque et monde actuel. Je ne connaissais pas l’histoire qui lie Arachné et la déesse Athéna et j’ai été ravie de la découvrir entre ses pages. Le personnage principal de ce mythe a été réveillé et reprend son travail de tissage, mais son matériau principal ne sera plus son fil de soie… Sa soif de vengeance est intarissable et pourrait bien mettre un terme au monde tel qu’on le connait si elle parvient à ses fins.

Ce récit n’est pas à conseiller aux arachnophobes. Les araignées sont partout : dans le texte, comme dans les dessins de Mina M et sur le bas de chaque page ! Même moi qui n’ai pas spécialement peur de ces petites bestioles, j’avais parfois des frissons dans le dos à les imaginer grouiller au sol ou au mur. J’ai aussi trouvé certains éléments du récit assez sinistres, comme par exemple le sort réservé aux « Livides » (Je n’en dis pas plus pour ne pas vous spoiler).

Le mystère est omniprésent : l’usine de dentelle noire, autrefois source de fierté et de richesse pour la ville, a été abandonnée lorsqu’elle est devenue obsolète. L’eau de mer qui l’entoure reste cependant perpétuellement noire, sans que cette tache ne s’étende ou ne se dissipe. L’aura même du bâtiment repousse les visiteurs potentiels. Quand on apprend ce qu’il s’y cache, on comprend pourquoi !

Les dessins de Mina M sont toujours aussi splendides. La couverture est, comme d’habitude avec cette artiste, à tomber. On retrouve au début du livre l’ambiance magique, mais étrange, du cirque, puis on découvre des personnages tels qu’Arachné ou encore Athéna, toutes en beauté, grâce et élégance. La dernière illustration du livre représente une scène assez horrible, mais garde cette sombre beauté dont Mina M a le secret.

Si ce livre traite de thèmes fantastiques, il évoque également des choses qui toucheront plus les enfants, comme le harcèlement à l’école, la difficulté du deuil ou encore l’importance de la famille. La scolarité d’Éloïse se passait bien jusqu’à ce qu’elle rentre à la grande école. Là, les autres enfants ont commencé à se moquer d’elle parce qu’elle faisait partie d’un cirque. Dans chaque nouvelle école, c’était le même refrain qui revenait sans cesse. Cela semble de petites choses sur le moment, mais ça peut user une conscience et détruire une personne sur le long terme. La jeune fille a fait preuve de beaucoup de courage et en a parlé à ses parents pour trouver une solution. De leur côté, Lucas et Gabin doivent surmonter la mort de leur mère et la dépression de leur père. Un lien fort unit les deux frères et on se rend compte au fil de la lecture des sacrifices de Lucas pour aider Gabin à s’en sortir.

Citations

« À peine la pancarte dépassée, l’atmosphère avait changé. La mélancolie pouvait se palper dans l’air. Sous les nuages menaçants qui la dominaient et le vent glacial qui la balayait, l’on devinait aisément que le bonheur s’était depuis longtemps enfui de Prudenge. »

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« Ils savaient leurs parents incapables de croire aux choses un peu trop abracadabrantes. Ce triste état de certitude s’appelait être adulte… »

Conclusion

Un récit plein de mystères, de secrets enfouis et de sombre magie, ancré dans la mythologie grecque, des illustrations plus belles les unes que les autres, des valeurs importantes à transmettre aux plus jeunes, j’ai passé un très bon moment de lecture en compagnie de notre trio de choc. Attention arachnophobes s’abstenir, ce livre grouille d’araignées !

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#FungiLumini

10 réflexions sur “Les Larmes de l’Araignée

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  3. Coucou,
    J’avais adoré également Effroyable porcelaine et c’est celui que je recommande le plus telle une fangirl ^^ mais j’ai tout de même beaucoup aimé les valeurs dans ce petit livre même si c’est plus attendu, la solidarité sans sexisme où chacun apporte ses compétences m’a beaucoup plu.

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