Titre : Lake Ephemeral
Auteure : Anya Allyn
Traduit de l’anglais (Australie) par Vincent Tassy.
Couverture : Miesis
Éditeur : éditions du chat noir
Genre(s) : fantastique/ merveilleux/ étrange
Nombre de pages :444
Mots-clés : lac, secrets, enfants, plantes, papillons.
Sera, onze ans, a vécu toute son enfance dans un orphelinat. Mais sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’elle découvre que sa mère biologique est bel et bien en vie et à sa recherche. Conduite à Lake Ephemeral, un domaine résidentiel isolé, pour l’y rencontrer, la jeune ado découvre une communauté en marge du monde. Là, les enfants sont libres de vivre pleinement jeux et aventures au quotidien dans ce paradis naturel.
Mais bien vite, d’étranges détails troublent Sera : on lui refuse toute entrevue avec sa mère malade, les cinq autres jeunes qui cohabitent avec elle ne connaissent rien du monde ni de leurs premières années. Et si l’imposante clôture électrique qui délimite le domaine est bien installée pour les protéger de l’extérieur, pourquoi le terrain est-il infesté de plantes carnivores mortelles ?
Dans les profondeurs du Lac Éphémère, Sera parviendra-t-elle à percer les secrets des sept manoirs ? Parviendra-t-elle à s’échapper ?

6 jeunes, 1 lac…
Sous l’eau, trop de secrets…
Cette petite phrase sur la couverture m’a énormément intriguée et je n’ai pas pu résister à cette nouvelle sortie des éditions du Chat Noir. Je ne connaissais pas l’auteure mais le fait que Vincent Tassy (dont j’avais adoré la plume dans son roman Apostasie) soit le traducteur de ce texte m’a également poussée à l’acheter. L’illustration de couverture, réalisée par Miesis, est absolument sublime. De plus, les papillons sont en surbrillance, ce qui donne un effet de profondeur et de détail super sympa ! L’intérieur de l’ouvrage est tout aussi magnifique : les en-têtes de chapitre sont agrémentés de fleurs et de papillons élégants et les bas de page sont ornés de motifs floraux délicats. Un très bel objet-livre !
Sera se trouve depuis ses 5 ans dans un orphelinat. À quelques jours de ses 12 ans, elle apprend que sa mère est encore en vie et qu’elle la recherche depuis toutes ces années. Elle quitte la vie qu’elle connaissait et se rend en compagnie d’un « gardien » dans le domaine de Lake Ephemeral : un endroit paradisiaque, mais qui cache bien des secrets ! Sera apprend en arrivant que sa mère est malade et qu’elle ne peut pas la rencontrer. Elle découvre petit à petit les habitants de Lake Ephemeral et leurs habitudes. Elle n’a presque jamais école, passe son temps à jouer et à s’occuper des papillons de la serre. Mais au fur et à mesure que le temps passe, elle s’aperçoit que ce paradis n’en est peut-être pas un…
Il se passe énormément de choses dans ce livre et je ne peux qu’effleurer les différents aspects du récit pour ne pas vous en dire trop. Si je devais définir cette lecture, je dirais qu’elle est unique et « étrange« , dans le bon sens du terme évidemment. 😉 C’est un type de récit totalement inédit pour moi, qui m’a beaucoup plu et que j’ai dévoré en quelques jours à peine !
J’ai adoré le domaine de Lake Ephemeral ! Avec ses sept manoirs (dont un en ruine), ses endroits magnifiques à explorer, sa nature luxuriante, ses fêtes et surtout son lac qui se vide et se remplit au gré des saisons, ce lieu ressemble à un rêve. Cependant, la part sombre de ce songe est bien présente. Sera va rapidement se rendre compte que ce paradis est à double tranchant. Elle va notamment apprendre l’existence des fleurs-cercueils, des fleurs qui peuvent emprisonner un être vivant et le tuer quand elles ont atteint leur taille adulte. Au fur et à mesure que les secrets se dévoilent, l’histoire devient de plus en plus sombre, l’illusion du paradis s’évanouit et Lake Ephemeral montre son vrai visage. Si Sera essaie de s’enfuir de ce lieu, je n’avais personnellement qu’une seule envie : y rester plus longtemps pour l’explorer et percer tous ses mystères !
J’ai beaucoup aimé le personnage de Sera : une petite fille qui a du mal à trouver sa place et qui préfère rester seule plutôt que d’être mal accompagnée ! Elle pose beaucoup de questions, mais sait s’arrêter quand elle voit que ça ne mène nulle part. Elle a ses défauts, ses faiblesses, ce qui en fait une héroïne « réelle ». J’ai par contre détesté le personnage de Mrs Ashcroft, la mère d’Amethyst. C’est une personne méchante et égoïste. Dès qu’elle ouvre la bouche, c’est pour répandre son venin. Dès notre première rencontre avec ce personnage, on se rend compte de sa malveillance.
Si la nature montre sa face sombre, il en va de même pour les habitants de Lake Ephemeral. Six familles – chacune dotée d’un enfant unique – demeurent dans le domaine et vivent dans les six manoirs habitables. Chaque manoir est d’une couleur, étrangement associée à la couleur des yeux de l’enfant de la maison. Chaque enfant porte le nom d’une pierre précieuse ou semi-précieuse. Si au départ, tout le monde veut se montrer gentil et clairvoyant pour que la cohabitation dans la vallée se passe bien, des tensions vont raviver les blessures du passé et dévoiler le jeu de chacun. Cet ouvrage est classé dans la collection Chesire chez Chat Noir (qui est la collection Young Adult), mais je pense qu’il aurait aussi eu sa place dans la collection Griffe Sombre, de par son étrangeté, sa noirceur et les événements tragiques qui s’y déroulent.
Un élément important de ce récit est le mystère. Des secrets, Lake Ephemeral en contient des tas et nous allons les découvrir progressivement avec Seraphine. En fait, en commençant le livre, j’étais assez étonnée de la taille de l’ouvrage. On apprend déjà tellement de choses au début que je me suis dit : qu’est-ce qu’il y a encore à dire pendant autant de pages? Et bien en fait, il y en a des choses à découvrir et pas des moindres ! :p J’ai tendance à facilement deviner la trame narrative d’un récit, mais ici, l’auteure est parvenue à me tenir en haleine jusqu’à la fin, allant de mystères en surprises, et réussissant à me surprendre encore et encore avec les révélations qu’elle nous propose ! C’est une lecture dans laquelle il est difficile de faire une pause !

« Alors que je me glissais hors de la voiture, j’eus un cri de surprise en découvrant ce qui s’étendait en-dessous de moi. Sept manoirs encerclaient un lac bleu cristal – trois de chaque côté du lac et l’un à sa plus lointaine extrémité. Je n’avais pas encore pris conscience du fait qu’il y aurait d’autres personnes que ma mère à Lake Ephemeral. »
« – Les fleurs-cercueils?
– Ces fleurs qu’il mettait en pièces. Tout le monde les appelle les fleurs-cercueils, ou parfois juste cercueils.
– Jamais je n’ai entendu parler de fleurs qui mangent les gens. Je veux dire… les gens sont plutôt grands, quand même.
Il remua pour se remettre en position assise.
– Eh bien voilà, c’est fait.
– Est-ce qu’elles ont déjà mangé quelqu’un?
Leur apparence effrayante ne suffisait pas à faire taire la curiosité mêlée de fascination que je ressentais.
Sa mâchoire parut se resserrer, comme si j’avais demandé quelque chose que je n’aurais pas dû. »

Une histoire originale, étrange et envoûtante. Un endroit paradisiaque qui cache de nombreux sombres secrets. Un récit plein de mystères qui nous tiennent en haleine jusqu’à la dernière page. Je recommande grandement cet ovni littéraire, qui a été un coup de cœur pour moi !


#FungiLumini
Bonus
Les éditions du Chat Noir vont publier un deuxième titre d’Anya Allyn cette année, qui est le début d’une saga (en 4 tomes si j’ai bien suivi) : Dollhouse – tome 1 : le carrousel éternel. Si vous avez aimé l’univers incroyable et original de l’auteure dans Lake Ephemeral, je vous conseille d’y jeter un œil. En tout cas, moi, je suis tombée amoureuse de la magnifique couverture de Mina M ! ❤
