Titre : Everything Everything
Auteur : Nicola Yoon
Editeur : France loisirs
Genre : Romance
Nombre de pages : 368
Mots-clés : maladie, romance, adolescence, enfant-bulle, problèmes familiaux, Etats-Unis
Ma maladie est aussi rare que célèbre, mais vous la connaissez sans doute sous le nom de « maladie de l’enfant-bulle ». En gros, je suis allergique au monde. Je viens d’avoir dix-huit ans, et je n’ai jamais mis un pied dehors. Un jour, un camion de déménagement arrive. Je regarde par la fenêtre et je le vois. Le fils des nouveaux voisins est grand, mince et habillé tout en noir. Il remarque que je l’observe, et nos yeux se croisent pour la première fois. Dans la vie, on ne peut pas tout prévoir, mais on peut prévoir certaines choses. Par exemple, je vais certainement tomber amoureuse de lui. Et ce sera certainement un désastre.
Everything Everything est dans ma wish-list depuis déjà de longs mois ! En le voyant chroniqué continuellement sur la blogosphère, je n’ai pu m’empêcher de vouloir découvrir la raison de l’intérêt qu’il suscitait. J’essayais désespérément de me le procurer en numérique pour pouvoir le lire au Japon… mais il aura fallu attendre mon retour pour me l’acheter chez Belgique Loisirs, tout frais tout neuf ! Entre-temps, je m’étais consolée auprès de The Sun Is Also a Star de la même auteure. Je rejoins d’ailleurs l’avis de la majorité : j’ai davantage préféré Everything Everything que ce second roman.
Everything Everything raconte l’histoire de Madeleine, une jeune adulte atteinte de la maladie de « l’enfant-bulle ». Allergique au monde entier, elle vit recluse chez elle depuis son enfance, isolée des germes, microbes et autres bactéries venant de l’extérieur. Dans une telle situation, pas facile d’avoir des amis. Maddy vit donc une relation très fusionnelle avec sa mère, son infirmière et ses livres, qui bercent son imagination. Jusqu’au jour où de nouveaux voisins emménagent dans la maison d’à côté, et surtout le très séduisant Olly ! Il faut croire qu’il y a eu un coup de foudre des deux côtés… Alors ne pouvant s’empêcher de rentrer en contact malgré la maladie, Maddy et lui deviennent d’abord amis via Internet, puis ont l’occasion de se rencontrer – après une désinfection complète – grâce à l’infirmière. Mais tomber amoureuse de quelqu’un qui respire la liberté alors qu’on est enfermé depuis toujours entre quatre murs risque d’être plus difficile à vivre qu’il n’y parait !
Les histoires d’amour impossible couplées à des maladies handicapantes sont des schémas que j’adore ! J’aime l’effusion de sentiments qui sort généralement de ce type de récit : beaucoup d’amour, d’espoir, de volonté, mais aussi de tristesse, de détresse et de malheur. Ça doit être pour ça que je regarde souvent des séries japonaises de ce genre… Enfin, revenons à nos moutons ! Everything Everything nous présente donc ce qu’est la vie d’une « enfant-bulle », une personne atteinte d’une immunodéficience, une maladie qui affaiblit gravement les défenses immunitaires de l’organisme. Cela signifie que la moindre infection pourrait être fatale à notre héroïne. Elle vit ainsi dans un environnement cloisonné et ne peut sortir à l’extérieur. Bien sûr, il n’y a aucun espoir de guérison pour une telle pathologie, mais Madeleine le vit plutôt sereinement… Du moins jusqu’à l’arrivée de son nouveau voisin. Je pense qu’on ne peut pas imaginer ce que c’est de devoir vivre enfermé, en regardant constamment par la fenêtre et savoir que l’on ne peut pas sortir et sentir le vent, l’herbe, les odeurs, … De surcroît, Madeleine est très solitaire, n’ayant pour seule compagnie que sa mère et son infirmière. Il s’agit d’une vie bien différente de la nôtre à laquelle on devrait avoir du mal à s’identifier. Pourtant, Nicola Yoon aborde cette thématique de manière très simple, gaie et jeune, faisant passer son personnage principal pour une adolescente presque comme les autres.
Il est nécessaire d’ajouter que le style d’écriture de l’auteure et la mise en page sont très jeunes et rafraichissants ! On a des conversations par emails rendues comme si elles apparaissaient sur notre ordinateur, des feuilles où Madeleine espionnent les faits et gestes de ses voisins, des dessins pour illustrer ses sensations, des pages web qu’elle consulte… Tout ça donne beaucoup de vie à la narration et offre une nouvelle façon de lire, très axée sur le quotidien des jeunes actuels. Je m’identifie ainsi parfaitement à ces manières de communication et apprécie d’autant plus cette lecture, différente des romans classiques.
Everything Everything ne m’a pas seulement charmé au niveau de sa narration, mais aussi au niveau des diverses émotions qu’il a fait naitre en moi au fil des pages. L’auteure rend le premier amour magique. On retrouve les battements de coeur, les sourires gênés, les papillons dans le ventre, le bonheur pour une nouvelle, l’attente insupportable des retrouvailles… Le premier amour est sans aucun doute le plus beau, pour sa naïveté, sa passion et son semblant de destinée. Tout est parfaitement rendu dans Everything Everything et c’est ce que j’ai le plus adoré tout au long de ma lecture. L’amour va au-delà de la maladie, des soucis parentaux, des barrières sociales… J’ai vraiment adoré toute la fougue dont faisaient preuve Madeleine et Olly.
En parlant de ces deux personnages, je les ai évidemment beaucoup appréciés. Même si tout semble les opposer, on se rend compte qu’un seul point commun entre eux est nécessaire : la passion de la vie ! Si la maladie paralyse Madeleine dans son quotidien, Olly n’est pas mieux fourni avec un père alcoolique et violent. Tous deux cherchent le moyen d’échapper à ces contraintes qui les empêchent de voler de leurs propres ailes. Pour sa part, Madeleine s’évade via les livres. Elle partage tout le long du roman les diverses lectures qui l’ont marquée ou qu’elle est en train de lire – un ravissement pour la livrivore que je suis ! De son côté, Olly s’amuse à grimper sur toutes les surfaces possibles et imaginables et à faire mille et une cabrioles. Des manières d’expressions distinctes mais qui témoignent d’un désir de liberté très fort. Deux personnages avec des personnalités très marquées auxquelles on ne peut qu’adhérer.
J’ai aussi envie de vous parler un peu de la couverture d’Everything Everything ! Outre avoir été attirée par la quatrième de couverture et les chroniques sur le web, j’ai également été happée par ce roman via sa couverture. Le bleu, le blanc et la profusion de couleurs en arrière-plan m’avaient étrangement charmée. Cependant, l’ayant acheté chez Belgique Loisirs, je me suis retrouvée avec une couverture différente qui m’a moins plu. J’aime la fenêtre d’où sort une multitude d’objets, de plantes et d’oiseaux en tous genres, mais je n’apprécie pas autant la palette de couleurs – jaune et rose. Autant la fenêtre à une symbolique qui se rapporte parfaitement au récit, autant j’ai trouvé ces choix chromatiques criards et peu adéquats. Une petite déception concernant cette adaptation… Pourquoi avoir modifié la couverture à ce point ?!
Alors, après avoir encensé tout le livre, je dois bien vous expliquer pourquoi Everything Everything n’est pas un coup de cœur pour moi, même si je l’ai dévoré en une journée !? Tout simplement parce que je n’ai pas aimé la fin ! Bien que je l’aie senti arriver à plein nez, je l’ai détestée, la trouvant trop rapidement amenée, pas assez développée… Un choc duquel je ne me remets pas tellement j’ai trouvé des points illogiques dans cette histoire et ai été marquée par la réaction des divers personnages. Non, non, non ! Décidément, cette fin ne m’a pas plu ! Juste les dernières pages que j’ai à nouveau adorées, et qui ont su sauver tout ce que j’ai pensé du livre pendant ses 3/4 !
« Il m’arrive de relire mes romans préférés en partant de la fin. Je commence par le dernier chapitre, et je lis à rebours jusqu’au premier.
Quand on lit de cette manière, les personnages vont de l’espoir vers le désespoir, de la connaissance de soi vers le doute. Dans les histoires d’amour, les couples sont d’abord amants, avant de devenir des étrangers. Les récits d’initiation se transforment en récits d’égarement. Des personnages reviennent même à la vie.
Si ma vie était un roman qu’on lisait à l’envers, rien ne changerait. Aujourd’hui est pareil à hier, demain sera pareil à aujourd’hui. Dans Le Livre de Maddy, tous les chapitres se ressembleraient. »« Depuis qu’Olly est entré dans ma vie, il y a deux Maddy : celle qui continue son existence à travers les livres et ne veut pas mourir, et celle qui vit pour de vrai, avec le pressentiment que la mort est un prix infime à payer pour cela. »
« Peut-être que grandir, c’est décevoir les gens qu’on aime. »
En conclusion, j’ai trouvé Everything Everything extrêmement touchant presque tout le long du roman. J’ai adoré les personnages principaux, le style très jeune et fou de Nicola Yoon, et la foule de sentiments qui m’a envahie. La maladie et la situation familiale qui s’opposent principalement à l’amitié, puis à l’amour de Madeleine et Olly se désintègreront face à leur fougue pleine de vie et de liberté. J’ai adoré ! Seul point négatif de cette lecture, sa fin, qui ne m’a pas du tout convaincue… J’en garde néanmoins un magnifique souvenir et je n’ai qu’une hâte, lire le prochain livre de Nicola Yoon.
#Yuixem
J’adore les livres qui se surpassent en offrant aux lecteurs de que tu as cité plus haut : des retranscriptions d’échange de mails, ou l’impression de quitter ce support au profit d’un autre (un autre carnet, une page web, un dessin…) je trouve ça super enrichissant au niveau de la lecture, et rien que pour ça, je me dis que ce livre doit être chouette
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super article , je veux lire ce livre absolument ! !♥!♥
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