Journaux Troublés

Titre : Journaux troublés

Auteur : Sébastien Perez

Illustrateur : Marco Mazzoni

Éditeur : Collection Métamorphose (Soleil)

Genre(s) : beau livre

Nombre de pages : 106

Journaux troublés propose une immersion éblouissante dans l’intimité de malades mentaux. « Bipolarité », « dysmorphophobie », « paranoïa »… tout le monde connaît ces termes. Mais que dissimulent-ils réellement ? Cet ouvrage aborde treize maladies psychiatriques à travers des extraits de journaux intimes de patients d’un asile imaginaire : l’Arion Asylum. L’un après l’autre, ces troubles mentaux se racontent, accompagnés d’une illustration, parabole animalière ; puis s’ensuit une transcription émotionnelle sous forme de bande dessinée, avant de terminer par une description succincte de la maladie. Un livre qui traite magnifiquement d’un sujet ancré dans la société depuis toujours et qui n’a jamais cessé de fasciner.

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Venin Noir

Venin NoirTitre : Venin Noir

Auteur : Lorris Mauclet

Illustrateur : Rolffimages

Éditeur : éditions Jets d’Encre

Genre(s) : roman noir

Nombre de pages : 136

Enchaîné à son lit par la maladie de Charcot, Lilian Aspelin attend sa famille pour fêter son anniversaire. Mais la fête tourne vite au cauchemar : ses parents se disputent, son père et sa grand-mère ne se supportent pas et l’Alzheimer de son grand-père rend sa mère dingue. Dans l’ombre des cœurs, venin noir, la folie gronde. Insidieusement, elle s’empare de chacun, provoque hallucinations, suicides, meurtres… et l’horreur s’installe !

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L’Ombre de l’Ankou

ankouTitre : L’Ombre de l’Ankou

Auteur : Jean Vigne

Illustratrice : Mina M

Éditeur : éditions du Chat Noir

Genre(s) : jeunesse fantastique

Nombre de pages : 128

Lotie, petite Parisienne de 11 ans, déménage pour la Bretagne. Une terre de légendes, lui disait-on. En guise de légende, la voilà dans un vieux manoir perché tout au bout du monde. Une bâtisse poussiéreuse, perdue sur une lande désertique. Pas de quoi enchanter la jeune fille. Elle va s’ennuyer ferme ici, sans ses amies, c’est certain. S’ennuyer ? C’est sans compter sur l’arrivée d’une étrange créature. Une silhouette encapuchonnée, armée de son immense faux, dressée sur ce bateau illuminé par cette seule lanterne. Qui est ce redoutable inconnu ? Pourquoi revient-il chaque nuit sur cette plage de galets ?

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Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Livre premier

COUV_Moi-ce-que-jaime-cest-les-monstres-LRTitre : Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Livre premier

Auteure/ illustratrice : Emil Ferris

Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture

Genre(s) : journal intime fantasmé

Nombre de pages : 416

Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak.

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Les Orphelins du Sommeil

Orphelins-du-sommeil.jpgTitre : Les Orphelins du Sommeil

Auteure : Pascaline Nolot

Illustratrice : Mina M

Éditeur : éditions du Chat Noir

Genre(s) : fantastique jeunesse

Nombre de pages : 217

Bienvenue à l’Institut Dormance, spécialisé dans les troubles du sommeil de l’enfant et de l’adolescent, isolé au milieu des montagnes enneigées. C’est ici que Marcus, atteint de paralysie du sommeil, tente de se soigner et se lie d’amitié avec Joane, qui souffre d’insomnie. Mais plus le temps passe et plus l’endroit leur apparaît étrangement inquiétant : un directeur qui ressemble à un cadavre ambulant, un règlement intérieur pour le moins insolite, des « exercices oniriques » plus que bizarres, un étage interdit d’accès, une rumeur qui prétend que d’anciens pensionnaires auraient été pris d’un accès de folie… Les deux amis en viennent à soupçonner l’Institut de poursuivre un but inavoué, bien éloigné de celui de les guérir. Ils devront alors s’allier à d’autres jeunes patients pour s’engager dans une quête troublante et dangereuse, oscillant entre réalité, rêves… et cauchemars.

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Fille de Sang

fille-de-sang1Titre : Fille de Sang

Auteure : Arounwadi

Traducteur : Marcel Barang

Éditeur : Gope éditions

Genre(s) : biographie ?fictive?

Nombre de pages : 230

Une jeune provinciale d’à peine vingt ans paie le prix d’une enfance et d’une adolescence misérables. Pour se venger des sévices, privations et humiliations qu’elle a subis ; pour implorer des bribes de tendresse de la part de parents qui rejettent son amour – son père militaire qui la répudie ou, au mieux, la brutalise ; sa mère, qui change d’homme comme de sarong et se défoule sur elle de ses frustrations – ; par esprit d’autodestruction et en se calquant sur la cruauté ordinaire du monde rural qui l’entoure envers les animaux domestiques : de dope en perf, de fil en aiguille, cette provinciale joue avec son sang. Un récit peuplé de types humains criants de vérité ; un texte dérangeant, au style musclé, au verbe dru, qui donne de la Thaïlande de tous les jours une image authentique à mille lieues des clichés touristiques.

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Everything Everything

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Titre : Everything Everything
Auteur : Nicola Yoon
Editeur : France loisirs
Genre : Romance
Nombre de pages : 368
Mots-clés : maladie, romance, adolescence, enfant-bulle, problèmes familiaux, Etats-Unis

 

 

Quatrième de couverture

Ma maladie est aussi rare que célèbre, mais vous la connaissez sans doute sous le nom de « maladie de l’enfant-bulle ». En gros, je suis allergique au monde. Je viens d’avoir dix-huit ans, et je n’ai jamais mis un pied dehors. Un jour, un camion de déménagement arrive. Je regarde par la fenêtre et je le vois. Le fils des nouveaux voisins est grand, mince et habillé tout en noir. Il remarque que je l’observe, et nos yeux se croisent pour la première fois. Dans la vie, on ne peut pas tout prévoir, mais on peut prévoir certaines choses. Par exemple, je vais certainement tomber amoureuse de lui. Et ce sera certainement un désastre.

Mon avis

Everything Everything est dans ma wish-list depuis déjà de longs mois ! En le voyant chroniqué continuellement sur la blogosphère, je n’ai pu m’empêcher de vouloir découvrir la raison de l’intérêt qu’il suscitait. J’essayais désespérément de me le procurer en numérique pour pouvoir le lire au Japon… mais il aura fallu attendre mon retour pour me l’acheter chez Belgique Loisirs, tout frais tout neuf ! Entre-temps, je m’étais consolée auprès de The Sun Is Also a Star de la même auteure. Je rejoins d’ailleurs l’avis de la majorité : j’ai davantage préféré Everything Everything que ce second roman.

Everything Everything raconte l’histoire de Madeleine, une jeune adulte atteinte de la maladie de « l’enfant-bulle ». Allergique au monde entier, elle vit recluse chez elle depuis son enfance, isolée des germes, microbes et autres bactéries venant de l’extérieur. Dans une telle situation, pas facile d’avoir des amis. Maddy vit donc une relation très fusionnelle avec sa mère, son infirmière et ses livres, qui bercent son imagination. Jusqu’au jour où de nouveaux voisins emménagent dans la maison d’à côté, et surtout le très séduisant Olly ! Il faut croire qu’il y a eu un coup de foudre des deux côtés… Alors ne pouvant s’empêcher de rentrer en contact malgré la maladie, Maddy et lui deviennent d’abord amis via Internet, puis ont l’occasion de se rencontrer – après une désinfection complète – grâce à l’infirmière. Mais tomber amoureuse de quelqu’un qui respire la liberté alors qu’on est enfermé depuis toujours entre quatre murs risque d’être plus difficile à vivre qu’il n’y parait !

Les histoires d’amour impossible couplées à des maladies handicapantes sont des schémas que j’adore ! J’aime l’effusion de sentiments qui sort généralement de ce type de récit : beaucoup d’amour, d’espoir, de volonté, mais aussi de tristesse, de détresse et de malheur. Ça doit être pour ça que je regarde souvent des séries japonaises de ce genre… Enfin, revenons à nos moutons ! Everything Everything nous présente donc ce qu’est la vie d’une « enfant-bulle », une personne atteinte d’une immunodéficience, une maladie qui affaiblit gravement les défenses immunitaires de l’organisme. Cela signifie que la moindre infection pourrait être fatale à notre héroïne. Elle vit ainsi dans un environnement cloisonné et ne peut sortir à l’extérieur. Bien sûr, il n’y a aucun espoir de guérison pour une telle pathologie, mais Madeleine le vit plutôt sereinement… Du moins jusqu’à l’arrivée de son nouveau voisin. Je pense qu’on ne peut pas imaginer ce que c’est de devoir vivre enfermé, en regardant constamment par la fenêtre et savoir que l’on ne peut pas sortir et sentir le vent, l’herbe, les odeurs, … De surcroît, Madeleine est très solitaire, n’ayant pour seule compagnie que sa mère et son infirmière. Il s’agit d’une vie bien différente de la nôtre à laquelle on devrait avoir du mal à s’identifier. Pourtant, Nicola Yoon aborde cette thématique de manière très simple, gaie et jeune, faisant passer son personnage principal pour une adolescente presque comme les autres.

Il est nécessaire d’ajouter que le style d’écriture de l’auteure et la mise en page sont très jeunes et rafraichissants ! On a des conversations par emails rendues comme si elles apparaissaient sur notre ordinateur, des feuilles où Madeleine espionnent les faits et gestes de ses voisins, des dessins pour illustrer ses sensations, des pages web qu’elle consulte… Tout ça donne beaucoup de vie à la narration et offre une nouvelle façon de lire, très axée sur le quotidien des jeunes actuels. Je m’identifie ainsi parfaitement à ces manières de communication et apprécie d’autant plus cette lecture, différente des romans classiques.

Everything Everything ne m’a pas seulement charmé au niveau de sa narration, mais aussi au niveau des diverses émotions qu’il a fait naitre en moi au fil des pages. L’auteure rend le premier amour magique. On retrouve les battements de coeur, les sourires gênés, les papillons dans le ventre, le bonheur pour une nouvelle, l’attente insupportable des retrouvailles… Le premier amour est sans aucun doute le plus beau, pour sa naïveté, sa passion et son semblant de destinée. Tout est parfaitement rendu dans Everything Everything et c’est ce que j’ai le plus adoré tout au long de ma lecture. L’amour va au-delà de la maladie, des soucis parentaux, des barrières sociales… J’ai vraiment adoré toute la fougue dont faisaient preuve Madeleine et Olly.

En parlant de ces deux personnages, je les ai évidemment beaucoup appréciés. Même si tout semble les opposer, on se rend compte qu’un seul point commun entre eux est nécessaire : la passion de la vie ! Si la maladie paralyse Madeleine dans son quotidien, Olly n’est pas mieux fourni avec un père alcoolique et violent. Tous deux cherchent le moyen d’échapper à ces contraintes qui les empêchent de voler de leurs propres ailes. Pour sa part, Madeleine s’évade via les livres. Elle partage tout le long du roman les diverses lectures qui l’ont marquée ou qu’elle est en train de lire – un ravissement pour la livrivore que je suis ! De son côté, Olly s’amuse à grimper sur toutes les surfaces possibles et imaginables et à faire mille et une cabrioles. Des manières d’expressions distinctes mais qui témoignent d’un désir de liberté très fort. Deux personnages avec des personnalités très marquées auxquelles on ne peut qu’adhérer.

J’ai aussi envie de vous parler un peu de la couverture d’Everything Everything ! Outre avoir été attirée par la quatrième de couverture et les chroniques sur le web, j’ai également été happée par ce roman via sa couverture. Le bleu, le blanc et la profusion de couleurs en arrière-plan m’avaient étrangement charmée. Cependant, l’ayant acheté chez Belgique Loisirs, je me suis retrouvée avec une couverture différente qui m’a moins plu. J’aime la fenêtre d’où sort une multitude d’objets, de plantes et d’oiseaux en tous genres, mais je n’apprécie pas autant la palette de couleurs – jaune et rose. Autant la fenêtre à une symbolique qui se rapporte parfaitement au récit, autant j’ai trouvé ces choix chromatiques criards et peu adéquats. Une petite déception concernant cette adaptation… Pourquoi avoir modifié la couverture à ce point ?!

Alors, après avoir encensé tout le livre, je dois bien vous expliquer pourquoi Everything Everything n’est pas un coup de cœur pour moi, même si je l’ai dévoré en une journée !? Tout simplement parce que je n’ai pas aimé la fin ! Bien que je l’aie senti arriver à plein nez, je l’ai détestée, la trouvant trop rapidement amenée, pas assez développée… Un choc duquel je ne me remets pas tellement j’ai trouvé des points illogiques dans cette histoire et ai été marquée par la réaction des divers personnages. Non, non, non ! Décidément, cette fin ne m’a pas plu ! Juste les dernières pages que j’ai à nouveau adorées, et qui ont su sauver tout ce que j’ai pensé du livre pendant ses 3/4 !

Citations

« Il m’arrive de relire mes romans préférés en partant de la fin. Je commence par le dernier chapitre, et je lis à rebours jusqu’au premier.
Quand on lit de cette manière, les personnages vont de l’espoir vers le désespoir, de la connaissance de soi vers le doute. Dans les histoires d’amour, les couples sont d’abord amants, avant de devenir des étrangers. Les récits d’initiation se transforment en récits d’égarement. Des personnages reviennent même à la vie.
Si ma vie était un roman qu’on lisait à l’envers, rien ne changerait. Aujourd’hui est pareil à hier, demain sera pareil à aujourd’hui. Dans Le Livre de Maddy, tous les chapitres se ressembleraient. »

« Depuis qu’Olly est entré dans ma vie, il y a deux Maddy : celle qui continue son existence à travers les livres et ne veut pas mourir, et celle qui vit pour de vrai, avec le pressentiment que la mort est un prix infime à payer pour cela. »

« Peut-être que grandir, c’est décevoir les gens qu’on aime. »

Conclusion

En conclusion, j’ai trouvé Everything Everything extrêmement touchant presque tout le long du roman. J’ai adoré les personnages principaux, le style très jeune et fou de Nicola Yoon, et la foule de sentiments qui m’a envahie. La maladie et la situation familiale qui s’opposent principalement à l’amitié, puis à l’amour de Madeleine et Olly se désintègreront face à leur fougue pleine de vie et de liberté. J’ai adoré ! Seul point négatif de cette lecture, sa fin, qui ne m’a pas du tout convaincue… J’en garde néanmoins un magnifique souvenir et je n’ai qu’une hâte, lire le prochain livre de Nicola Yoon.
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#Yuixem

Journal d’un vampire en pyjama

vampire-pyjamaTitre : Journal d’un vampire en pyjama

Auteur : Mathias Malzieu

Éditeur : Albin Michel

Genre : récit de vie, autobiographie

Nombre de pages : 240

Prix : Prix France Télévisions – Essai de 2016

Mots-clés : maladie, sang, chanteur, hôpital, journal, Dionysos

Quatrième de couverture

« Me faire sauver la vie est l’aventure la plus extraordinaire que j’aie jamais vécue. »

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à signaler que je n’ai pas été attirée par ce livre à cause de son auteur mais bien grâce à son sujet. Cela dit, j’ai vraiment aimé lire ce journal.

Tout commence en 2013, lorsque Mathias Malzieu, pâle comme un fantôme, se sentant fatigué et éreinté décide de faire des analyses afin de savoir ce qui pourrait provoquer cet épuisement. Les résultats ne tardent pas et malheureusement, ils ne sont pas bons, ils sont même très mauvais. Les médecins lui découvrent une aplasie médullaire idiopathique désigné sous le si bel acronyme AMI. Ses globules rouges, blancs ne cessent de diminuer et ses plaquettes ne sont pas en reste puisqu’elles suivent le même chemin. On se retrouve donc directement au cœur de la maladie avec Mathias qui doit passer examen sur examen puis qui va devoir subir le traitement pouvant le guérir.

Personnellement, j’ai beaucoup apprécié suivre le récit de Mathias qui nous confie ses angoisses, ses peurs, ses questionnements mais aussi ses moments de joie et de bonheur quand les nouvelles – et même les plus banales – sont positives. Au début du livre, les symptômes évoquent surtout un anémie, j’avoue que je me suis pas mal reconnue dans ce qu’il racontait, ce qui m’a fait beaucoup sourire (même si ce n’est pas drôle tous les jours). Plus généralement, j’ai également aimé les thèmes évoqués (certes de manière logique dans la succession du récit) notamment la greffe. En effet, je trouve que c’est un sujet qui n’est que peu abordé et pourtant tellement important mais en même temps, qui est aussi tragique. Cela nous pousse à la réflexion à la fois sur notre propre existence mais aussi sur l’impact qu’on peut avoir sur celle des autres.

Le style de l’auteur est à la fois intense, poétique et humoristique. On ne peut que se retrouver embarquer dans l’histoire et la vivre comme si elle arrivait là maintenant. Les émotions sont particulièrement bien transmises, si bien que l’on s’inquiète avec lui et son entourage mais l’on se sent également soulagé quand des solutions sont trouvées (alors qu’on sait très bien qu’il s’en sort^^).

Citations

« Je viens de traverser l’enfer en stop. Le véritable enfer. Pas celui avec du feu et des types à cornes qui écoutent du heavy métal, non, celui où tu ne sais plus si ta vie va continuer. »

« Désormais j’aurais besoin du sang des autres pour vivre. C’est officiel, je suis devenu un vampire. »

Conclusion

Je recommande vivement ce livre à tous ceux, non pas qui veulent en savoir plus sur cette maladie, mais qui recherchent un réel récit de vie émouvant et qui vous prend aux tripes. S’il est vrai que certaines références sont un peu obscures si l’on ne connait pas les écrits précédents de Mathias Malzieu, je pense que l’on peut tout de même aborder ce livre sans trop de soucis et en ressortir avec une vision différente des choses et de la vie en général.

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#Coco

Honoré Laragne

51sbebaipdlTitre : Honoré Laragne

Auteur : Rémi Karnauch

Éditeur : H&O éditions

Genre(s) : biographie

Nombre de pages :154

Mots-clés : vieillesse, maladie, oubli, gériatrie.

Honoré Laragne est un vieux monsieur affecté de plusieurs maladies, peut-être un début d’Alzheimer. Il n’aime personne et se fait berner par tout le monde. Collectionneur, il entretient avec ses poupées des relations sans doute platoniques. Il a engagé deux acolytes pour le seconder, Briffault et Valadin… Valadin et Briffault… il se répète leurs noms devant un médecin, qui s’appelle Lachenal, lui, c’est sûr. Soudain, Laragne monte dans un train, quitte Paris, descend n’importe où, se réveille au fond d’un fossé.
Le vieil homme est alors enfermé dans un hôpital. Lecteur d’encyclopédies médicales, très au fait des maladies qui rongent les neurones de la tête, il échappe de peu à une horde en blouse blanche, se réfugie dans un escalier de service. Il y croise M. Golatchick, un tueur en pyjama qui voudrait lui manger le cerveau. Or il n’a déjà plus beaucoup de cerveau. Il se bat contre tous, voudrait être méchant, mais n’y arrive pas. Il parvient de temps en temps à ricaner.
Puis tout s’efface.
Et si Laragne, c’était vous ?

Rémi Karnauch, dont on connaît la verve poétique, déroule ici un récit de facture presque classique. Imperceptiblement la machine se dérègle, la folie guette, le grotesque déferle. Où est le centre de notre pensée ? Comment garder la maîtrise de sa vie ? Faut-il s’échapper ? Faut-il crever ? Fautil survivre ? Rémi Karnauch n’apporte aucune réponse… et c’est aussi bien comme ça.

Mon avis

Tout d’abord, je remercie Babelio et les éditions H&O pour l’envoi de ce livre lors de la dernière masse critique. Si j’ai choisi cet ouvrage, c’est parce que la couverture m’intriguait et que la quatrième de couverture semblait correspondre à un texte à la fois drôle, poétique et original, qui pose des questions intéressantes sur l’existence.  Ce n’est malheureusement pas ce que j’ai ressenti pendant ma lecture.

Première déception : ce qui se déroule dans le livre est exactement ce qui est raconté sur la quatrième de couverture. J’ai trouvé cela vraiment dommage, car j’aime être surprise et ne pas connaître l’histoire avant de commencer un livre. C’est pourquoi je ne lis habituellement pas la quatrième de couverture des livres que je choisis. (oui ça peut paraître bizarre :p ) La sélection masse critique Babelio est une exception, car je ne peux pas me permettre de lire des avis sur tous les livres présentés et dois donc me fier à la quatrième de couverture. Lire en long ce qui se trouve déjà sur cette quatrième de couverture ne m’intéresse pas particulièrement.

Deuxième point qui ne m’a pas plu : la narration. Le protagoniste est une vieille personne malade. Il oublie les mots et parfois les événements. L’auteur a pris le parti d’écrire exactement comme si c’était les pensées du personnage qui se déroulaient devant nos yeux. Cela aurait pu être drôle ou encore poétique, mais dans le cas présent, j’ai surtout trouvé le résultat confus. C’est une très bonne chose pour montrer l’état d’esprit du narrateur et je pense que ce genre de narration plaira à certaines personnes, mais c’est personnellement ce qui m’a perdue dans le récit. Je ne m’y retrouvais absolument pas entre ce qui se passait réellement ou non, entre ce que le personnage imaginait et faisait. Je ressors avec l’impression que cette lecture n’a été qu’une suite d’événements confus, qui au final ne m’ont pas permis d’avoir une réflexion plus profonde sur le sujet traité.

Je n’ai pas non plus aimé le protagoniste. C’est un vieil homme malade qui se retrouve à l’hôpital, mais je n’ai jamais ressenti de pitié ou de compassion pour lui. Il était assez vulgaire, se fichait des autres et de leurs sentiments pour se concentrer presque uniquement sur ce qui l’avantageait lui. On découvre des pans de sa vie et on se dit que même quand la maladie n’était pas là, il était déjà cette personne aigrie et asociale, qui se croit supérieure aux autres.

Après, j’ai trouvé que l’auteur avait une très jolie plume. Il y a un gros travail sur la langue derrière cet ouvrage, dans le découpage particulier du texte, comme dans le choix de l’utilisation de certains mots, de certaines expressions. J’aimerais découvrir un autre texte de l’auteur, peut-être avec un sujet qui me parlerait plus que celui-ci.

Citations

« J’ai échoué dans ma tentative, échoué sur un banc, non loin de la boutique dont je tripote les clés au fond d’un long manteau à poils ras. Mes jambes ne me portent plus. Mauvaise circulation sanguine, peut-être une ischémie ou une anoxie tissulaire. Les moteurs redémarrent, les coups de klaxon se dédoublent. »

« Au fond je ne sais pourquoi j’avais désiré pendant longtemps étreindre une forme humaine, me fondre dans la grimace répétée de ce retour en soi, me réitérer dans l’écho de ce … de ce plaisir. Je ne sais pourquoi le désir m’avait fui, me laissant face au ricanement des visages hostiles. C’était donc ça la vieillesse. Un phénomène si banal. L’envie de frapper des fantômes sans jamais les entendre crier. J’avais dévalé les marches une à une. J’avais dit que je vivais depuis trop longtemps. Les gens m’avaient écouté comme on écouterait un fou, puis ils étaient tous morts un par un, morts de vieillesse. »

Conclusion

J’ai aimé la plume de l’auteur et sa maîtrise de la langue française dans ce livre, mais c’est tout. Je n’ai pas été touchée par ce vieux protagoniste malade et j’ai été déçue de connaître déjà les éléments de l’histoire avant à cause de la quatrième de couverture. Une lecture mitigée pour ma part.

pas convaincueindécise

#FungiLumini