Vorrh

Titre : Vorrh

Auteur : Brian Catling

Éditeur : Outrefleuve (Fleuve éditions)

Genre(s) : fantastique mystique

Nombre de pages : 484

La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l’oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait irrésistible. On dit que le jardin d’Éden est dissimulé en son cœur. Personne ne l’a jamais explorée en entier, elle serait sans fin.
Pourtant, un homme a entrepris le périple. Un ancien soldat qui a tout abandonné pour suivre sa bien-aimée, Este. À sa mort, il a, suivant d’antiques rituels, emprisonné son esprit dans un arc et, écoutant ses murmures, s’est lancé sur la route…

Mon avis

Voilà un livre que j’avais trèèèèès envie de lire depuis un certain temps déjà, je remercie Laure pour l’envoi de ce service presse ! Ce fut une lecture très riche, fascinante à bien des points de vue, mais aussi assez éprouvante (j’ai mis deux mois pour finir ce roman). Bien que la couverture n’en dise rien, il s’agit du premier tome d’une trilogie. J’ai hâte de pouvoir découvrir la suite de ce récit atypique qui sort en octobre sous le titre « Les ancêtres » !

Nous suivons de multiples personnages, sans rapport apparent les uns avec les autres à part le fait qu’ils ont un jour été, d’une manière ou d’une autre, au contact de la Vorrh, cette étrange forêt dont personne ne ressort indemne. Cette curieuse fresque de fragments de vie est teintée d’exotisme et de mysticisme, de magie et de science, tout en gardant un caractère assez mystérieux et en penchant parfois dangereusement vers la folie. Il s’y déroule des événements étranges, on y rencontre des personnages particuliers aux mœurs fantasques et secrètes. C’est un ouvrage aux mille facettes, mais dans lequel il est aisé de se perdre.

L’ouvrage s’ouvre sur le dépiautage minutieux d’un cadavre pour en faire un arc vibrant de vie et de magie. L’auteur continue sur sa lancée étrange et nous propose des personnages plus originaux les uns que les autres : un cyclope enfermé dans une cave avec d’étranges créatures qui lui enseignent le monde extérieur, un vétéran de guerre traumatisé qui se fera soigner par une machine insolite et qui verra ensuite le monde sous l’angle de la photographie, un mercenaire chargé de parcourir la Vorrh pour tuer le porteur de l’arc, un riche français exubérant qui veut absolument faire du tourisme dans la Vorrh… et tous rencontrent d’autres personnages aussi délurés : un guérisseur aux remèdes douteux, un majordome taiseux, un contre-maître autoritaire, une jeune noble délurée… Toutes ses vies nous sont contées, et des liens ténus sont tissés dans ce premier tome.

La Vorrh est un personnage à elle toute seule : sa présence est ancrée en chacun d’une manière ou d’une autre. Elle influence le cours des vies des protagonistes, laissant son empreinte marquée au fer rouge, quand elle ne provoque pas la mort. C’est un labyrinthe végétal dans lequel on ne peut que se perdre, même en croyant connaitre le chemin. Je trouve qu’elle est la mise en abyme du concept littéraire même que l’auteur met en place dans ce roman, ce qui la rend d’autant plus captivante.

Bien que fascinant de par sa diversité et son excentricité, ce roman a été pour moi une lecture ardue. J’ai adoré l’ambiance étrange qui en ressort, ainsi que la plume de l’auteur, mais je n’ai jamais vraiment réussi à rentrer dedans, car à chaque fois que je commençais à me passionner pour un personnage, la narration changeait, m’emmenant visiter un autre recoin à défricher, ce qui était assez frustrant.

A la fin de ce premier tome, plusieurs des trames principales restent encore inachevées, et j’ai hâte de savoir ce que l’auteur réserve à ces personnages. Ce livre fut une expérience de lecture dépaysante, unique, qui fait du bien de par son étrangeté et sa magie malgré le fait qu’elle n’est pas forcément facile d’accès tout le temps.

Citations

« Charlotte avait un visage qui aurait mérité qu’on l’aime. Son regard intense exprimait toute sa sensibilité et sa compassion. La souffrance était ce qui teintait ses yeux – souffrance non pas intime, mais envers les personnes qui lui étaient proches et qui, à force de se torturer et se laisser aller, se créaient une existence de tristesse permanente. La force de Charlotte était sa tranquillité. Pas son silence, mais son calme. Elle avait la beauté de celles qui écoutent, la solidité de celles qui donnent. Plus que de la compréhension, c’était du savoir qui habitait les braises de son regard. Elle voyait et ressentait tout, prodiguait plus d’amour qu’elle n’en recevait et plus que ce pour quoi on la payait. »

« Il savait d’instinct que la mémoire et l’imagination se partagent les mêmes quartiers fantômes du cerveau, qu’elles sont comme des empreintes de pas dans la neige, des impressions dans du sable mou. En temps normal, les souvenirs pesaient plus lourd, mais pas ici, où la forêt les balayait en lissant tous les contours, en leur ôtant leur signification vitale. Ici, il emploierait son génie à graver des fondations durables, qui chasseraient le vent des érosions insidieuses soufflant tout autour de lui. A force de rêver l’impossible, il retrouverait le chemin de la vie. »

Conclusion

Un premier tome dense et mystérieux : une fresque étonnante de récits de vie de personnages plus atypiques les uns que les autres, des événements étranges, teintés de fantastique et de magie, nous sont contés avec moult détails et détours. Un roman hors norme, mystique et scientifique à la fois, peut-être un peu difficile d’accès, mais fascinant à bien des égards.

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ovni

#FungiLumini

2 réflexions sur “Vorrh

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