Le Camp

9782266275255ORITitre : Le Camp

Auteur : Christophe Nicolas

Éditeur : Pocket

Genre(s) : thriller paranormal

Nombre de pages : 416

Un homme sort de terre, décharné, nu, un collier de métal autour du cou. Rassemblant ses dernières forces, il escalade un grillage et fuit, enfin libre. Le lendemain, il est retrouvé mort. Six ans plus tard. Flora emménage dans la maison familiale au lieu-dit La Draille. Cyril est venu l’aider, et Marie, sa compagne, doit les rejoindre le lendemain. Mais à son arrivée, Cyril et Flora ont disparu. Le village est désert. Vidé de tous ses habitants au cours de la nuit. L’armée, une horreur indicible et la lâcheté des hommes séparent désormais Cyril et Marie.

Mon avis

Après avoir apprécié Projet Harmonie, j’avais très envie de découvrir un autre livre de Christophe Nicolas, et la couverture de la précédente édition de cet ouvrage (avec un homme qui porte un anneau de métal au cou) m’avait grandement intriguée. J’ai donc sauté sur l’occasion quand il est sorti en poche, mais c’est seulement maintenant que je le sors (enfin) de ma Pile à Lire.

Plusieurs histoires, se déroulant sur des temporalités différentes, sont racontées par l’auteur. D’abord celle de Cyril, qui aide son amie Flora à déménager, et qui se retrouve après la nuit enfermé dans une pièce sans issue avec le reste des habitants du village. Celle de Marie, la compagne de Cyril, qui les rejoindre le lendemain et qui ne retrouve qu’un village vide, et qui doit ensuite faire face à une chute de « météorite » sur sa ville, ce qui entraîne une évacuation des habitants vers des centres d’accueil de fortune. Finalement, celle de Francis, policier ayant découvert un corps étrange et mené l’enquête au plus loin, dans le camp militaire proche, en y déterrant de sombres secrets…

Les pages de ce livre tournent très rapidement. Chaque fin de chapitre nous laisse sur un petit cliffhanger, et l’auteur n’hésite pas à passer de récit en récit, pour nous faire languir encore un peu plus. J’ai adoré la façon dont il gérait le suspense et les différents éléments de surprises dans ce livre !

Et quelle histoire ! J’ai eu l’impression de me retrouver dans une enquête spéciale à la X-Files, où on ne sait jamais très bien ce qui est vrai ou inventé. Parlons-nous de comportements humains, d’extra-terrestres ou d’autres choses? J’ai aimé que l’auteur nous fasse patienter jusqu’aux dernières pages pour nous révéler enfin la nature des phénomènes précédemment observés.

D’un autre côté, on a un récit plus post-apocalyptique, avec la chute d’une météorite sur le centre-ville, la sous-formation de la population, l’enfermement chez soi, puis l’évacuation par les militaires (de gré…ou de force), l’accueil dans des camps aux conditions insalubres, et cette promesse incertaine de pouvoir rentrer chez soi… Une ambiance lourde, oppressante, dans laquelle la condition humaine montre ses plus vils aspects.

Tous n’ont pas été évacués, certains se sont cachés, ont résisté, et en dehors des camps, c’est maintenant la loi du plus fort qui règne. Plus personne n’a confiance en personne, surtout quand c’est des étrangers qui débarquent, et on préfère tuer que de risquer de se faire tuer. Un climat sombre, violent, où chaque geste peut être mal interprété et causer la mort. Trois villes françaises seulement sont touchées par ces météorites, on peut dès lors se demander pourquoi le reste du pays, voire le reste du monde n’intervient pas plus. L’auteur donne des réponses à toutes ses questions, même si elles font froid dans le dos.

Citations

« Alors Marie sut qu’elle devait agir, sans penser aux conséquences. Elle avait cru qu’elle n’avait rien à perdre (ma vie? la belle affaire…), mais elle s’était trompée. Sauver le beau, sauver le bon, pour se sauver soi-même. Agir au nom de l’humanité et faire ce qui était juste. »

« De petits geysers de poussière fleurirent devant ses pieds. Marie ne s’en soucia pas et continua de foncer vers les arbres. C’était une sensation étrange. Comme si, à l’abri dans sa propre tête, ce qui arrivait à son corps ne pouvait pas l’atteindre. Comme si la scène se déroulait au ralenti et qu’elle était capable, si elle le désirait, de l’observer sous divers angles. Comme dans un rêve, où les sons lui parvenaient à la fois atténués et terriblement distincts. »

Conclusion

Un roman addictif et oppressant, entre une enquête de X-Files et un récit de voyage post-apocalyptique. Trois histoires qui montrent un visage bien sombre de l’humanité, mais qui font aussi garder espoir : face à l’adversité et à l’oppression, il y aura toujours des gens pour mener le combat de la justice.

extra1

#FungiLumini

Une réflexion sur “Le Camp

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