Fleurs au creux des ruines

Fleurs-au-creux-des-ruinesTitre : Fleurs au creux des ruines

Auteure : Chloé Chevalier

Éditeur : Les Moutons électriques (collection Hélios)

Genre(s) : fantasy

Nombre de pages : 128

Près des forêts anciennes où chassent les premiers hommes, dans le roc des montagnes, on creuse les fondations des royaumes à venir. On y rêve de concorde, d’arts et d’amour, on y bâtit palais, ponts et destinées. Les siècles passent. Ores vient la fin des temps, le sol tremble, la mer bout, et s’écroulent les cités qu’on croyait éternelles, en une pluie de poussière plus sombre que le jour. Mais des cendres renaît l’espoir, et s’amorce un nouveau cycle. Fleurs au creux des ruines nous conte l’histoire du Demi-Loup.

Mon avis

J’avais gagné Véridienne, le premier tome des récits du Demi-loup, lors d’un concours du blog Bazar de la Littérature. (encore merci 😉 ) Je ne l’ai pas sorti de ma PAL, surtout parce que son format, bien qu’original et très agréable à la lecture, n’est pas des plus faciles à transporter. Quand j’ai vu que ce prélude au tome 1 était sorti, je me suis dit que ça serait une bonne façon d’entrer doucement dans l’univers et de voir si ça me plaisait ou non avant de me lancer dans l’énorme tome 1. (Si vous ne le savez pas déjà, je ne suis pas une grand fan de fantasy en général) Ce fut une totale réussite, ce petit ouvrage m’a conquise et je peux même vous dire que la chronique de Véridienne ne va pas tarder non plus, puisque j’ai fini de le dévorer hier soir ! Si vous voulez en savoir plus sur l’auteure, le blog Book en stock organise justement un « mois de » Chloé Chevalier en septembre !

Cet ouvrage comprend 4 nouvelles prenant place à différentes époques, dans différents lieux de l’univers du récit du Demi-Loup. Alors que je n’avais pas encore lu Véridienne, je n’ai jamais été perdue dans la narration. Ici, pas de créatures fantastiques ou de magie. Ce qui se déroule pourrait très bien être un récit historique classique s’il ne se passait pas dans l’univers imaginaire du Demi-Loup et je pense que c’est en partie ce qui m’a énormément plu ici. Soulignions quand même aussi la beauté de la couverture réalisée par Melchior Ascaride, tout en élégance et finesse.

« Notre première graine » raconte l’histoire d’un souverain qui part avec une partie de son peuple pour reconstruire un royaume autre part. Il décide de construire une cité dans la montagne – Nül-Noch -, mais il rencontre bien des difficultés, face à la nature, mais aussi face à l’Homme. Un récit en deux temps, un pendant l’occupation de la cité, un après. On y découvre déjà un peu la lignée de Véridienne avec une brève apparition d’Aldemar.

« L’Art ou la Viande » est une nouvelle épistolaire qui relate les échanges de lettres entre Hob, un jeune homme du peuple qui part faire son apprentissage à l’armée afin de gagner un grade d’officier et de pouvoir épouser la femme qu’il aime, et Pana-Vün, la jeune femme noble en question qui va devoir passer 5 ans à attendre son amoureux et qui décide d’apprendre l’art de l’architecture en attendant. Un débat entre différentes cultures, différentes conceptions de la vie. Des lettres passionnées et passionnantes qui prennent vite un tour inattendu !

« Lors chantèrent les bêtes » est l’histoire d’une catastrophe naturelle qui ravagea le paysage des royaumes. Le protagoniste de cette nouvelle est un vieil obèse noble accompagné de son vieux chat. Le roi lui ordonne d’aller chercher son frère, et alors que tout le monde fuit la catastrophe, il se dirige droit sur elle. Un récit prenant où on observe la beauté ravageuse de la nature et sa force destructrice. Un texte qui monte vite en intensité et qui nous emmène au cœur du bouleversement.

« La tour sous le Gris » se déroule après la catastrophe. Le ciel est constamment gris, le gibier se fait rare et presque rien ne pousse. En cherchant désespérément à manger pour sa famille, Varelle s’aventure dans le marais et fait la connaissance de Jojo, un garçon qui semble vivre seul avec sa mère à l’écart du village. Alors qu’une grande amitié nait entre les jeunes gens, Jojo n’a jamais emmené Varelle voir sa mère. Pourquoi ce secret si bien gardé? Varelle est une fille du peuple et son langage relève plus du patois que du français, c’est intéressant d’observer les différences de langues entre les deux protagonistes alors qu’ils sont si proches géographiquement parlant !

J’ai adoré lire ce petit recueil : les textes sont hyper bien travaillés, la fin m’a à chaque fois étonnée et surtout la plume de l’auteure est très agréable à suivre. Elle est à la fois fluide et légèrement poétique, juste ce qu’il faut pour nous plonger intensément dans les différents récits et nous passionner pour les aventures des protagonistes et les paysages magnifiques qu’on rencontre.Après cette lecture, je n’ai pas pu faire autrement que de me jeter sur Véridienne !

Citations

« La montagne a cédé le pas à une forêt épaisse  et vénérable, qui semble n’avoir jamais connu le passage de l’Homme. Des ronces plus hautes que nos têtes nous entourent de toutes parts et les chevaux peinent à s’y frayer un chemin. Sans parler du chariot de ma fille, qui ne cesse de s’enliser dans l’humus, une véritable boue de vers et de feuilles en décomposition, spongieuse, dans laquelle nous nous enfonçons souvent jusqu’aux genoux. J’ai entendu quelques-uns de mes compagnons murmurer que Dora pourrait tout aussi bien poursuivre sa route sur le dos d’une simple monture. Je m’y refuse. S’ils osent m’en faire la suggestion, j’ordonnerai qu’on les abandonne derrière nous, et ils n’auront plus qu’à rebrousser chemin. Malgré tout, j’aime cette forêt, car son silence m’aide à oublier mes maux. »

« Pourtant, alors que tout se meurt et disparait autour de moi, je me sens empli d’une résolution que je ne me connaissais pas. Quand il n’y a plus rien à espérer, il n’y a plus rien à craindre. Il n’y a plus qu’à avancer, et à jeter vers le passé un ultime regard. »

Conclusion

Un petit recueil de quatre textes qui m’a conquise autant par l’histoire, que par le style de l’auteure. Des nouvelles « prélude » qui nous introduisent à l’univers fascinant du Demi-Loup et qui donnent très envie de se jeter sur les trois tomes suivants !

coup de coeur

#FungiLumini

5 réflexions sur “Fleurs au creux des ruines

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