Ce qui vient la Nuit

moutonselectrique-ce-qui-vient-rivero-betan-ascarideTitre : Ce qui vient la Nuit

Auteurs : Julien Bétan et Mathieu Rivero

Illustrateur : Melchior Ascaride

Éditeur : Les Moutons électriques

Genre(s) : roman graphique fantastique

Nombre de pages : 150

Plonger l’épée au cœur des ténèbres, voilà le serment de Jildas lors de son départ en croisade.

Lorsqu’il revient en Bretagne, il découvre que sur ses propres terres, les légendes du vieux monde sont encore là, nichées dans les forêts. Accompagné de Marie de France, une poétesse aux mots aussi acérés que sa lame, il traquera les loups qui ont pris forme d’homme.

La rencontre du folklore breton et de la fantasy moderne, une descente dans un univers de superstitions et de croyances.

Mon avis

Après mon gros coup de cœur pour Tout au milieu du monde, je ne pouvais que craquer pour la nouvelle collaboration des trois artistes. Le titre, plus qu’intrigant, et la couverture avec cette étrange créature n’ont fait qu’attiser ma curiosité pour ce roman. C’est un récit court, prenant, qui se lit autant par l’image que par le texte. Un concept que j’adore !

Jildas rentre de croisade : il retrouve sa femme, son château, son peuple, mais quelque chose a changé en lui. Ce qui devait être une campagne victorieuse ne fut qu’un échec. Là où la nouvelle religion devait apporter la paix, il n’a vu que violence et mort. La vie reprend cependant. Une étrange femme se présente à lui comme Marie de France et traîne partout sur son territoire, à enquêter sur d’horribles meurtres. Perpétrés par un loup ? Cela reste à démontrer…

Les vieilles croyances ont la vie dure chez les paysans. Alors qu’il a risqué sa vie pour chasser les hérétiques des territoires sacrées, Jildas ne peut tolérer que les anciens rites et cultes sévissent encore sur ses propres terres. Il part en chasse seul, ivre d’alcool, de colère et de rancœur contre ces gens qui amènent avec eux l’esprit du malin… Va-t-il cependant réussir à venir à bout de ses propres démons ?

Le cadre du récit est très intéressant : on découvre la vie au moyen-âge, à la cour, mais aussi dans le village. On y explore aussi les ambiguïtés entre la nouvelle religion monothéiste imposée, et les croyances païennes transmises de génération en génération. La place de la femme est aussi étudiée : au travers de Clervie, l’épouse de Jildas qui s’était accoutumée à vivre seule et sans nouvelles, voire à diriger sans lui, mais aussi par Marie, conteuse hors pair, au port masculin, mais qui a du mal à se faire respecter parmi les hommes.

Comme le précédent, ce livre est en bichromie. C’est cependant cette fois en jaune et noir que l’illustrateur nous surprend. C’était très chouette pour la plupart des tableaux, mais le texte était parfois un peu compliqué à lire quand le fond était blanc et les mots jaunes. Les textures des illustrations ont aussi évolué : il y a parfois des paquets de peinture qui donnent du relief et donnent corps à la bête qui hante les pages.

L’art s’adapte à l’époque représentée : en plein moyen-âge, entre les croisades et les anciennes croyances. J’ai trouvé les dessins magnifiques. J’ai aussi beaucoup aimé le fait que des passages entiers n’étaient que des images, n’étaient pas supportés par du texte. Je pense notamment au conte raconté par Marie de France ou encore aux visions des croisades de Jildas.

Je ne suis par contre pas sûre d’avoir complètement bien saisi la fin (mais je ne peux pas en parler sans spoiler, donc voilà :p ).

Citations

« Mes chants ne viennent pas de nulle part, Jildas. Une bonne histoire fonctionne à la manière d’un marais salant : vous laissez les idées les plus faibles s’évaporer pour ne garder que les cristaux, ne conserver que ce qui vaut la peine d’être verbé. »

ce qui vient la nuit 1

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Ps : les couleurs sont 10 x plus belles dans le livre, mes photos ne rendent pas bien. :/

Conclusion

Une histoire entre texte et illustrations, en bichromie jaune et noir. Des dessins magnifiques, plus texturés, qui parlent souvent par eux-mêmes. Un récit entre nouvelle religion et anciennes croyances, hanté par les souvenirs douloureux des croisades. Un roman graphique court, mais intense.

extra1

#FungiLumini

3 réflexions sur “Ce qui vient la Nuit

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