La cité et les astres

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Titre : La cité et les astres
Auteur : Arthur C. Clarke
Edition : Folio
Genre : Science-fiction
Année : 1956
Nombre de pages : 348
Mots-clés : éternité, aventure, espace, infini, questionnement, sens de la vie, amour

 

 

 

Quatrième de couverture

Selon la légende, les hommes auraient jadis conquis les étoiles.
Jadis, d’immenses villes auraient fleuri à la surface de la Terre.
Puis les Envahisseurs sont venus, laissant l’Humanité exsangue, confinée sur sa planète natale.
Pendant des millénaires, la cité de Diaspar a servi de refuge aux rares rescapés. Une prison dorée, close sur elle-même, sagement gérée par un ordinateur omnipotent. Dix millions d’habitants y naissent et y renaissent artificiellement, sans jamais vraiment mourir…
Jusqu’à l’apparition d’un être unique, Alvin, qui refuse cette existence pétrifiée et sans but. Bravant les lois de Diaspar, il va entamer un fantastique voyage parmi les mondes morts, qui le mènera aux confins de la galaxie.

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Le genre de la science-fiction est un genre que je lis très peu, voire même pas du tout. Ce n’est pas que je ne l’aime pas, c’est juste que je n’ai jamais vraiment pris le temps de me lancer dans ce genre. J’avoue tout de même avoir quelques craintes concernant le vocabulaire ou le monde en général. Particulièrement loin dans l’avenir, il est souvent composé de technologies avancées aux noms parfois farfelus ou de peuplades des fins fonds de l’univers qu’il nous faut apprendre. Je pense que j’ai eu beaucoup de chance de commencer mon initiation au genre avec La cité et les astres, qui ne présente que peu ces stéréotypes du genre.

J’ai entamé ce roman suite à la création de mon challenge personnel concernant les inspirations du réalisateur japonais Makoto Shinkai. Passionnée de ses films d’animation, j’ai voulu découvrir un peu plus la personnalité de cet homme via ses lectures et voir aussi si j’allais retrouver des petits clins d’oeil à ses films. Finalement, grâce à ce challenge j’aurai surtout découvert un grand auteur de science-fiction ! Avant d’écrire ma chronique, je ne m’étais absolument pas intéressée à l’auteur de La cité et les astres. Ce n’est qu’après que j’ai découvert que Arthur C. Clarke est l’auteur de L’Odyssée de l’espace, que ne j’ai pas lu mais que je connais via le film. Si je pense lire d’autres romans de cet auteur, j’ai surtout été séduite par le genre de la science-fiction, qui en plus de receler d’aventures spectaculaires, remet en question la société humaine et questionne le lecteur de manière parfois philosophique.

Dans le monde de La cité et les astres, les hommes se sont enfermés dans une cité utopique du nom de Diaspar. Dans cette ville, hommes et femmes sont devenus des données informatiques stockées dans un ordinateur central, leur permettant ainsi de vivre éternellement. Depuis sa création des millards d’années de sont écoulés et ses habitants n’imaginent pas sortir de Diaspar pour aller voir ce qu’est devenu la Terre. Effrayé par les Envahisseurs qui auraient repoussé l’Homme conquérant de l’espace jusqu’à sa terre natale, ils n’osent plus lever les yeux vers les étoiles et se complaisent dans leur manière de vivre. Quand soudain, un jour, un être unique apparait. Différent des autres hommes qui se souviennent de leurs vies précédentes, Alvin est un nouveau-né, étrangeté qui ne s’était pas produite depuis des millénaires. Plus proche de l’homme tel qu’il était avant la construction de cette cité utopique, c’est-à-dire avec une curiosité excessive, Alvin ne se sent pas à sa place à Diaspar et ne rêve que de sortir voir le monde.

Pas facile de résumer un roman de science-fiction car il faut expliquer le monde dans lequel les personnages évoluent. Diaspar m’a particulièrement plu en son rôle de cité utopique, qui a tout de même quelques points négatifs :p Si la vie est éternelle, il faut tout de même avoir de quoi s’occuper pendant cette éternité ! Les robots aidant les habitants dans toutes leurs tâches quotidiennes et la matière étant devenue modulable par le simple biais de l’esprit, les « métiers » ont tout à fait disparu. Sans crainte de la maladie, de la faim ou de la mort, ils vivent paisiblement en s’adonnant à toutes sortes d’activités comme par exemple l’étude, l’art ou encore les jeux virtuels. Cependant, malgré tous ces attraits, il manque certaines choses cruelles à cette société : l’amour. Comme il n’y a plus le miracle de la naissance et le désastre de la mort, les sentiments de perte et d’attachements n’existent plus rendant cette cité froide et peu accueillante. Le réel amour n’est plus qu’une ombre que les habitants pensent encore éprouver. Quel est alors l’intérêt d’une vie éternelle si l’amour a disparu de nos vies ? Diaspar se présente ainsi comme un bijou de technologie dénué de son côté humain. La seconde cité que l’on découvre par la suite, appelée Lys, me parait beaucoup plus agréable. Je ne lui trouve en réalité aucun défaut, si ce n’est-ce sa peur excessive de l’étranger, qu’il s’agisse d’un lieu ou d’un être vivant.

La cité et les astres se présente avant tout comme un roman initiatique. En effet, Alvin apparait comme un simple enfant, unique dans son univers si fermé que représente Diaspar. Il grandit tout d’abord avec la tendresse et la protection de ses parents désignés par l’ordinateur et son précepteur. Plusieurs personnages viendront ensuite croiser sa route pour le guider, l’aider et finalement le soutenir dans toutes ses démarches qui le mènent inconsidérablement vers l’extérieur. Alvin vivra plusieurs aventures qui lui feront ressentir une foule d’émotions que nous partagerons avec lui : la curiosité, l’incompréhension, la solitude, la joie, l’impatiente, l’amitié, la peur, la tristesse, la désillusion, l’attachement, l’amour, etc. Au terme de son voyage, il deviendra finalement un adulte accomplis en découvrant enfin ce qui est important dans sa vie. Cet principe narratif nous permet de nous attacher rapidement au personnage principal et nous pousse à revoir les valeurs importantes de la vie, du moins celles de l’auteur.

Ce que j’ai beaucoup aimé dans La cité et les astres, et qui doit se retrouver fréquemment dans les récits de science-fiction, c’est le côté prémonitoire de l’avenir de l’humanité. Dans ce roman, l’histoire prend place dans un temps tellement éloigné du nôtre qu’on pourrait croire ne trouver aucun rapprochement entre nos deux mondes. Cependant, la nature de l’homme est peu changeante et on découvre entre les lignes plusieurs critiques de la société. Déjà peut-être l’attrait excessif pour les technologies et la perte d’intérêts pour les relations humaines. Ensuite, on réfléchit aux manipulations réalisées par les politiques avec tous les secrets et les mensonges que l’on nous cache. On a également une critique des religions, des sectes et des croyances excessives.

Si de manière générale j’ai beaucoup apprécié ce roman, j’y ai trouvé tout de même deux petits points négatifs. Le premier est que j’ai trouvé que la plupart des dénouements étaient trop simplistes et allaient beaucoup trop vite. Le second concerne l’univers en général en dehors de Diaspar. La cité et les astres semblent être une histoire parmi tant d’autres qui se sont déroulées dans le cosmos et j’aurais aimé en découvrir d’autres plus profondément. Sans rentrer dans les détails pour ne pas vous gâcher l’histoire, je dirais que j’attendais simplement autre chose. Somme toute, j’aurais souhaité que l’auteur prenne davantage son temps pour que tout puisse nous paraitre plus « plausible » et plus étoffé, mais cela aurait sûrement transformé ce roman de 348 pages en un pavé de mille pages :p

Citations

« Tel un joyaux resplendissant , la cité reposait au sein du désert. Elle avait autrefois connu le changement et la transformation, mais le temps l’ignorait désormais : tandis que les jours et les nuits voltigeaient sur la face du désert, un éternel après-midi régnait dans les rue de Diaspar où jamais l’obscurité ne tombait. »

« Restaient, partagés par tous, les mondes associés de l’amour et de l’art. Associés parce que l’amour sans l’art n’est que l’assouvissement du désir, et qu’on ne peut jouir de l’art sans l’aborder avec amour.
Les hommes avaient cherché la beauté sous bien des formes – suites de sons, liges sur le papier, surfaces de pierre, mouvement du corps humain, couleurs dans l’espace. Tous ces moyens existaient encore à Diaspar, et on en avait ajouté d’autres au fil des siècles. Nul n’était pourtant certain que l’on eût découvert toutes les possibilités de l’art, ou qu’il eût un sens hors de l’esprit humain. Ce qui était également vrai de l’amour. »

Conclusion

La cité et les astres est un roman qui vaut très clairement la peine d’être lu par tous les fans de science-fiction, mais aussi par ceux qui sont plutôt réticents au genre. Il s’agit d’une belle aventure accompagné d’un héros charismatique que l’on voit évoluer au fil des pages. Si j’ai passé un agréable moment avec ce livre, je ne le catégoriserais cependant pas dans les incontournables. Malgré tout, je suis bien décidée à découvrir d’autres oeuvres d’Arthur C. Clarke et à me plonger davantage dans la science-fiction.

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3 réflexions sur “La cité et les astres

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