Les Dames à la licorne

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Titre : Les Dames à la licorne
Auteurs : René Barjavel et Olenka de Veer
Edition : Pocket éditions
Nombre de pages : 416 pages
Genre : roman historique
Mots-clés : Irlande, légendes, femmes, île, destinée, romance

Quatrième de couverture

Une terre de légendes : l’Irlande.
Un descendant de roi, chef rebelle en fuite Hugh O’Farran. Une jeune sauvageonne au prénom étrange : Griselda… Griselda qui rêve, en cette fin du XIXe siècle, d’un destin extraordinaire loin de cette île de Saint-Albans où elle vit avec ses quatre sœurs et ses parents…
Voici les personnages principaux d’un magnifique roman d’amour inspiré d’une histoire vraie. Une histoire qui pourrait commencer par « Il était une fois cinq filles dans une prison d’eau… » tant elle a la beauté et le mystère d’un conte…

Mon avis

En voyant le titre de ce roman, vous comprendrez rapidement que je l’ai lu dans le cadre du Random Word Challenge. En effet, ce mois-ci est dédié au mot « licorne », animal légendaire qui passionne les hommes depuis la nuit des temps.

Si Les Dames à la licorne semble nous inviter dans un monde fantastique où le pur animal se balade majestueusement entre les arbres d’une forêt celtique, c’est en fait tout le contraire : l’histoire nous plonge dans le destin de Griselda et de ses soeurs, descendantes du roi Hugh O’Farran et de l’incarnation légendaire d’une licorne. A la fin du 19e siècle, les jeunes filles semblent prisonnières de l’île familiale de Saint-Albans, où elles ont toujours vécu. Elles aiment leur famille, leur île et leur pays, mais aspirent toutes à une autre vie qui les attend au-delà des murs de la maison et qui tarde à pointer le bout de son nez.

Avant de commencer à suivre la belle Griselda, magnifique jeune femme incarnant l’Irlande, ses légendes et sa nature, on voyage aux confins des temps jusqu’au jour fatidique où Hugh O’Farran rencontre l’amour de sa vie, une licorne incarnée en femme et qui lui donnera ses enfants. De ceux-ci descendront de nombreux autres qui peupleront l’Irlande. Par la suite, on découvre la naissance de l’île de Saint-Albans et l’arrivée de ses premiers occupants, dont le très apprécié Jonathan Greene. Si cette partie est développée sur une centaine de pages et semble une trop longue introduction à ce qui arrivera par la suite, je l’ai personnellement adorée car elle m’a fait planée dans l’ambiance légendaire de ces terres irlandaises qui m’ont toujours tant attirée.

De plus, avec un style d’écriture qui rappelle les contes et légendes tels qu’un conteur peut nous les raconter, on s’engouffre dans cet univers qui nous parait à la fois si fantastique mais aussi si réaliste. Tout au long du livre, ce style demeure, tapissant d’une espèce de brume cette histoire basée sur des faits réels. En effet, Olenka de Veer est la descendante d’Helen, l’une des soeurs de Griselda, et, comme elle l’explique à la fin du livre, elle a toujours été baignée dans cette histoire familiale :

« J’ai été hantée par cette histoire depuis mon enfance. L’île, la maison, Jonathan, Griselda… Devais-je aller en Irlande pour essayer de retrouver leurs traces ? Je risquais de détruire mon rêve… J’ai hésité pendant des années, puis je me suis décidée. (…) J’ai trouvé la digue. Je m’y suis engagée. J’ai trouvé l’île. La grille est ouverte… »

Les Dames à la licorne, c’est avant tout une histoire d’amour entre les membres d’une famille, entre des hommes et leur terre, mais aussi entre un homme et une femme. J’ai voyagé en Irlande, je suis tombée amoureuse de l’île que j’aimerais moi aussi voir de mes propres yeux, et j’ai ressenti la belle nature changeante de ces terres de légendes. Amatrice des grandes étendues vertes et du ciel au bleu profond, j’ai adoré les nombreuses descriptions de l’environnement et les multiples métaphores liées à la nature. D’autre part, outre cet amour terrestre, on s’attache à chaque personnage et principalement à Jonathan Greene et à Griselda, sa petite-fille, dont on suit l’histoire. J’ai adoré le premier pour sa droiture, son ouverture d’esprit, sa bienveillance et son altruisme. Griselda, je l’ai aimée pour son caractère sauvage, sa pureté, sa liberté et son romantisme. On ressent fort l’amour et l’intérêt des auteurs pour ces deux personnages. J’aurais cependant aimé aussi découvrir plus en profondeur le caractère des autres soeurs car elles ont toutes des histoires intéressantes, tournées soit vers le mariage, soit vers la religion.

Avec ce roman, René Barjavel s’est illustré dans un style fort différent de celui que je lui connaissais avec La Nuit des temps et Ravage. Pourtant, j’ai ressenti dans ce livre comme dans les deux autres, cette passion pour la pureté, les histoires d’amour simples et pleine d’émotion et pour la nature. Grâce à cette lecture, je continue de penser que cet auteur avait un réel talent pour l’écriture et qu’il reste l’un des auteurs français les plus importants de son temps. Je continuerai à découvrir son oeuvre avec plaisir et je pense me lancer dans L’Enchanteur prochainement.

Citations

« Le vent l’aidait, impatient, et quand sa chevelue fut libre il se coucha dedans et s’y roula, la souleva, la fit danser comme la voile déchirée d’un navire qui brûle. »

« Il n’avait pas de durée mais une immensité. Elle en occupait le centre et elle était partout, elle comprenait tout, elle était le lac et le ciel, les cygnes et le château. C’était une sensation absolue, solide et fragile comme un miroir. Elle savait tout et elle pouvait tout. »

« La vie avait un sens, la vie était merveilleuse, la vie était joie. »

« L’île était un vaisseau chargé de bonheur. La forêt, exaltée par le soleil et les pluies, gonflée par la formidable poussée des sèves du printemps, s’offrait à la main du vent comme un sein de fille amoureuse à qui la joie donne de l’appétit. »

Conclusion

J’ai vraiment beaucoup aimé Les Dames à la licorne. Le style d’écriture m’a particulièrement plu car il faisait ressortir d’une excellente manière le côté légendaire de l’histoire. Des suites existent à ce livre, Les jours du monde, lui aussi co-écrits par les deux auteurs, et La troisième licorne, écrite uniquement par Olenka de Veer. Cependant, j’hésite encore à les lire au vu des critiques moyennes que j’ai lues sur Internet… Enfin, il vaut toujours mieux se faire son propre avis, donc il est tout à fait possible que je me lance dans leur lecture dans un futur proche.

Random Word Challenge

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5 réflexions sur “Les Dames à la licorne

  1. J’avoue hésiter encore!
    Car si j’ai beaucoup aimé Barjavel, j’en suis un peu revenue. Notamment à cause de sa vision de la femme… Mais suite à ta chronique, je reste tout de même curieuse!

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    • Je comprends tout à fait ce que tu lui reproches 🙂 J’ai eu aussi du mal avec lui, notamment à la fin du roman « Ravage »… Dans Les Dames à la licorne, ce côté « machiste » ne ressort pas du tout par contre ! Tu peux y aller sans crainte, l’héroïne s’écarte d’ailleurs un peu du modèle de la femme de la fin du 19e siècle.

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    • Le fait que Barjavel ait écrit avec une femme cette fois-ci a peut-être aidé! 🙂 C’est vrai que j’ai détesté la fin de Ravage (à la fois à cause des femmes considérées seulement comme des « ventres » et parce que les livres sont interdits! 😉 )

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  2. Pingback: #06 – C’est lundi! Que lisez-vous? | Livr'aisons littéraires

  3. Je ne connaissais pas du tout cet auteur. ça a l’air super! La première phrase de la quatrième de couverture ma convaincue dès que j’ai lu le mot Irlande ! J’adore ce pays et je rêve de le visiter. Mais je ne suis pas fan des romances … Du coup j’hésite un peu à le lire.

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