Les Nocturnes #plib2020

52253272_2310409769011962_7603653716784185344_nTitre : Les Nocturnes

Auteure : Tess Corsac

Illustratrice : Miesis (Sylvie Veyres)

Éditeur : éditions Lynks

Genre(s) : dystopie

Nombre de pages : 368

#ISBN9791097434274

Nous avons cherché par tous les moyens à découvrir pourquoi nous étions enfermés ici. Si seulement nous avions su… Aurions-nous quand même été jusqu’au bout ?

Un nom, un bloc, une couleur d’uniforme : Rouge ou Vert. Ce sont les seules informations dont disposent les deux-cent-cinquante pensionnaires de la Croix d’If, entrés dans l’institut sans le moindre souvenir et sans opportunité de sortir.
Natt Käfig est un Rouge du bloc 3A. Il est le dernier à avoir vu Laura, une Verte, avant sa mystérieuse disparition. Il se fait approcher par un groupe d’élèves… Qui sont ces « Nocturnes » qui ont besoin de son aide et qui pensent que Laura avait découvert les raisons de leur présence dans l’institut ? Rouges et Verts vont devoir collaborer pour percer le secret de la Croix d’If et échapper à l’administration. Y parviendront-ils en apprenant qu’ils sont prisonniers pour des motifs différents ?

Mon avis

Je remercie les éditions Lynks pour ce livre, et la très chouette box qui l’accompagnait ! J’aime beaucoup découvrir de nouveaux auteurs francophones de l’imaginaire, et le point de départ de ce roman m’intéressait énormément : pourquoi ces jeunes sont-ils amnésiques, pourquoi ont-ils choisi de s’inscrire à l’Institut de la Croix d’If et à quoi correspondent les couleurs de leurs uniformes… Beaucoup de mystère au rendez-vous ! Dans ma box se trouvait également mon dossier de l’Institut. Je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler, mais je fais partie des verts ! 😀 Comme d’habitude chez Lynks, l’objet-livre est très soigné, avec une magnifique couverture, des illustrations dans chaque chapitre, ainsi que l’utilisation de différentes typographies qui nous mettent dans l’ambiance du livre.

Natt est à l’Institut depuis 4 ans. Il ne sait pas pourquoi il y est, mais suit des cours avec d’autres jeunes amnésiques, éducation qui va leur permettre d’être réinsérés dans la société. Souffrant de cystites chroniques, il est approché par le groupe des Nocturnes, élèves/résistants qui se réunissent la nuit à l’abri des regards pour tenter de découvrir le sens de leur vie à l’Institut. Les Nocturnes ont besoin de quelqu’un souffrant d’une maladie récurrente pour se rendre régulièrement à l’infirmerie, endroit où est retenue leur cheffe, la Chouette.

J’ai dévoré ce roman. La plume de l’auteure est fluide et efficace. Elle nous plonge au cœur de l’Institut dans un rythme effréné, sans pause. On arrive dans l’histoire alors que le mouvement des Nocturnes est déjà bien en place. On suit Natt, un Rouge plutôt banal et obéissant, qui se voit entraîner dans la résistance de l’Institut. C’est à ses côtés qu’on découvre le contexte très particulier du récit et qu’on explore les différents lieux de l’Institut. Si j’ai aimé voir le monde au travers des yeux de Natt, j’aurais peut-être parfois apprécié un peu plus de diversité dans la narration : avoir un chapitre par la Chouette, un par un Vert, un par un professeur/membre de l’administration.

Le moment où les jeunes découvrent à quoi correspondent les couleurs vert et rouge est un instant clé du récit, point de non-retour qui va tout bouleverser. Le début du livre posait le contexte, et racontait une petite « enquête » qui avait plus des allures d’aventure. C’est donc avec la solution du code couleurs que le roman démarre vraiment, qu’on ne peut plus s’arrêter de lire, et que les vrais questionnements commencent, notamment sur les notions de justice, de responsabilité, de conscience de ses actes, au final de ce qui nous définit en tant qu’être humain.

Après qu’on ait appris à quoi correspondaient les couleurs des uniformes, j’ai un peu moins aimé le ton de l’histoire : toute cette colère et cette incompréhension mènent toujours à des situations où tout le monde s’énerve, reste sur ses positions, cela conduit à des débats stériles dans lesquels personne n’écoute personne… Bref, le genre de choses qui m’énervent. :p Toutes les cachotteries sous couvert de « c’est pour le bien du groupe » m’ont aussi excédée. Les élèves tentent de mettre en place une démocratie égalitaire, mais on a l’impression que le même groupe prend toujours les décisions. Un exemple marquant de l’effet de groupe et des idées reçues qui ont la vie dure.

Ce qui est assez ironique, c’est que ce roman dénonce une expérience humaine peu éthique, mais il pourrait très bien servir d’étude de cas dans les écoles. Je ne vous parlerai pas de la fin du livre, sachez juste que les derniers éléments qu’on apprend nous serrent une dernière fois le cœur. La question finale est posée : et vous, si vous pouviez oublier un moment crucial de votre vie, l’effaceriez-vous de votre mémoire ou vivriez-vous avec ?

Citations

« Ma mémoire est un océan gigantesque. Je suis un poisson dans un aquarium, flottant sur les vagues et, quand j’essaie de fouiller dans mes souvenirs, je me heurte à du verre. Il y a une cage dans ma cervelle. Parfois, je me souviens un peu. J’attrape un nom, une image ou un détail qui me raccroche à ma vie d’avant. »

« L’oubli. Notre motivation à tous. »

« On a pas perdu tout ce qui nous vient de dehors. Si c’était le cas, on se ressemblerait tous. On serait  un régiment de fantômes identiques. Tu as des valeurs, tu as des objectifs, tu as des rêves. Ils ne te viennent pas de nulle part : tu n’es pas vide. »

Conclusion

Un point de départ intrigant dans un huis clos dystopique. Un récit plein d’action, un rythme effréné, sans pause. Une découverte qui change tout. Des questionnements importants sur la nature humaine, à chacun de tirer ses propres conclusions !

extra1

#FungiLumini

Une réflexion sur “Les Nocturnes #plib2020

  1. J’ai surtout aimé l’aspect questionnement humain et social personnellement ! Mais je comprends ce que tu veux dire sur les atermoiements des perso par moment c’était un peu gonflant. Je trouve d’ailleurs qu’ils sont en retrait, ironiquement. Trop nombreux pour qu’on s’y attaché vraiment.

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