L’Enceinte 9

EBPkXIJWsAYrWBPTitre : L’Enceinte 9

Autrice : Ophélie Bruneau

Illustrateur : Typhs

Éditeur : éditions Lynks

Genre(s) : dystopie

Nombre de pages : 509

Depuis cent ans, à cause d’une pandémie meurtrière, l’humanité s’est repliée derrière 12 Enceintes. Seule survivante, l’Enceinte 9 voit ses ressources s’épuiser et le collectif Fin du monde, qui prône la fin de l’espèce humaine, monter en puissance. Comment Ysa, tout juste promue policière, parviendra-t-elle à sauver son Enceinte de l’extinction ?

Chassée par une pandémie meurtrière, l’humanité a fui le monde. Les habitants de l’Enceinte 9 vivent depuis un siècle repliés derrière leurs murailles. Ils ont perdu le contact avec les autres Enceintes, et la Gestion, le logiciel chargé de répondre aux besoins de chacun, ne suffit plus à empêcher les ressources de s’épuiser peu à peu. Ysa est une jeune surnuméraire : née sans bon de naissance, elle doit travailler pour la collectivité dès ses dix-huit ans. Ses premières missions dans la police la confrontent à de nombreux incidents : des suicides de masse, des vols de nourriture. Y aurait-il un lien avec le collectif Fin du Monde, qui souhaite la mort de l’espèce humaine et a déjà anéanti des Enceintes ? La rencontre d’Ysa avec l’ombre, la population non gérée, va tout précipiter.

Comment sauver l’Enceinte 9 avant qu’il ne soit trop tard ?

Mon avis

J’avais adoré La dernière fée de Bourbon d’Ophélie Bruneau. Quand j ‘ai vu que les éditions Lynks sortaient L’Enceinte 9, par la même autrice, mais dans un genre tout à fait différent, cela a titillé ma curiosité. Le résumé était très intrigant et la couverture sublime, avec ses reflets dorés dans l’implant oculaire de la protagoniste. Je remercie les éditions Lynks pour ce livre, ainsi que la très belle box qui l’accompagnait ! Petite anecdote drôle : quand j’ai cherché l’image de couverture à ajouter à ma chronique en tapant « enceinte 9 » dans Google, je n’ai pas vraiment eu le résultat espéré. xD J’ai classé ce roman dans la catégorie Rêverons-nous de moutons électriques ? du #pumpkinautumnchallenge !

L’univers de ce roman est assez surprenant : on se retrouve confiné dans une ville de 45 000 habitants régie par des règles strictes. Chacun doit participer à la Gestion pour le bien commun : on s’y voit assigner un travail, un logement, des vêtements. Les naissances sont contrôlées via des bons de naissance donnés au compte-goutte par l’administration. Une existence contrôlée qui était censée se terminer après quelques années d’enfermement, mais qui se prolonge depuis des dizaines et des dizaines d’années.

Ce climat aseptisé est cependant de plus en plus tendu et des factions rebelles voient le jour. Un peu comme chez nous, les politiques essayent d’avoir la main sur tout, sans pour autant trouver de bonnes solutions aux ressources manquantes et aux pénuries de nourriture. Ils font comme si tout était sous contrôle alors que le monde s’écroule autour d’eux. Certains habitants tentent de sortir de la Gestion en vivant dans l’ombre, d’autres, plus extrémistes, veulent détruire l’enceinte et ses occupants.

Ysa, notre protagoniste, est une surnuméraire : abandonnée dans une benne par ses parents qui n’avaient pas obtenu de bon de naissance, elle a été élevée à la pouponnière. On la rencontre alors qu’elle et sa colocataire et meilleure amie Lidari viennent de recevoir leur désignation de travail, elles vont entrer à la police. Tout membre d’intervention se voit poser un implant oculaire, aide indispensable à leur travail : comme les ressources manquent cruellement, ce sont des pièces récupérées sur les policiers morts et reconditionnées, charmant. 😀 « Grâce à » un acte frauduleux, Ysa se retrouve avec un implant trafiqué particulier : il développe une conscience propre. Bien que perturbant au départ, Zéro (nom donné par la protagoniste) va devenir un véritable allié dans la quête d’Ysa.

Alors qu’elle rentre chez elle, elle va aider un enfant de l’ombre et va alors se retrouver liée à ce petit groupe à part. Lidari va d’ailleurs tomber amoureuse d’Artemios, un des garçons de l’ombre. Les deux jeunes femmes commencent à vivre entre deux mondes et à voir les avantages et inconvénients des deux côtés. Une troisième solution se profile : et s’il était possible de sortir de l’Enceinte 9 ?

A la moitié du roman, un événement très surprenant et tragique chamboule tout. Ysa va alors partir à la dérive et forcer le destin, car elle n’a plus rien à perdre. Parviendra-t-elle à ses fins ou fera-t-elle plonger l’Enceinte 9 avec elle ?

J’ai beaucoup aimé que les chapitres alternent avec des communiqués, soit de l’autorité, soit des extraits d’interviews, des citations de forums clandestins… Une façon originale de nous plonger dans le contexte sociétal du récit.

Bien que j’ai beaucoup aimé l’histoire, j’ai trouvé que certains points étaient sous-utilisés. Qu’en est-il des autres enceintes ? Pourquoi ne pas avoir développé de technologies pour pouvoir sortir quand même ou analyser l’extérieur ? (alors qu’ils ont des implants oculaires et tablettes hyper technologiques) Le concept de l’IA est aussi sous-utilisé : le personnage de Zéro est très sympathique, mais il aurait pu amener une réflexion plus poussée sur le développement d’une intelligence et conscience artificielle.

Citations

« Elle voulait retrouver une vie normale, le plus tôt possible.

Et me détruire, à présent que j’ai une conscience ? Je fais partie de toi, Ysa. Je peux t’aider. Essaie de me considérer comme un symbiote plutôt qu’un parasite. »

« Qu’est-ce que je ferais d’une vie gérée ? J’hériterais d’un emploi abrutissant puisque je n’ai aucun diplôme, d’un logement attribué d’office, et si nous voulions fonder une famille, nous dépendrions d’un hypothétique bon de naissance. C’est ça que tu veux m’imposer ? »

Conclusion

Un récit dystopique original : une pandémie mondiale qui pousse la population à un confinement en enceintes, une société enfermée dans des règles strictes qui tend vers le chaos et les pénuries, des politiques qui cachent le désastre derrière de belles paroles, une protagoniste qui va tenter de renverser les choses au péril de sa vie. Une belle quête de vérité et de liberté !

extra1

#FungiLumini

Une réflexion sur “L’Enceinte 9

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