La Maison des Morts

91d87stljblTitre : La Maison des Morts

Auteure : Sarah Pinborough

Éditeur : Milady

Traductrice : Florence Moreau

Genre(s) : dystopie

Nombre de pages : 384

Mots-clés : maison, maladie, drogue, attente, amour.

C’est une maison sur une île déserte où des jeunes attendent de savoir s’ils vont mourir. Arrachés à leur famille à la suite d’un diagnostic, ils vivent dans la crainte du moindre symptôme, car alors on les emmènera en pleine nuit au sanatorium d’où personne ne revient.
Au dortoir 4, Toby et ses copains trompent l’angoisse comme ils peuvent, repliés sur leurs souvenirs d’avant la condamnation à mort. Jusqu’au jour où l’arrivée d’une nouvelle patiente va tout changer et redonner brusquement à Toby une raison de profiter de chaque jour et même d’espérer.
Car on va tous mourir un jour ; ce qui compte, c’est comment on choisit de vivre.

Mon avis

J’avais lu pas mal de chroniques mitigées sur cet ouvrage, mais j’avais envie de me faire ma propre opinion. L’objet-livre en lui-même est juste magnifique : une illustration de couverture superbe, avec un effet brillance qui lui donne un air mystérieux, une tranche noire, un design intérieur soigné et surtout une couverture cartonnée. C’est un peu bête, mais j’adore lire des livres avec une couverture épaisse, ça augmente mon plaisir de lecture rien que de tenir le livre ! 😀

Toby est le narrateur de notre histoire. Il fait partie du dortoir 4. Il est dans la Maison des Morts depuis un petit temps déjà. Sa philosophie : ne pas s’attacher. Après tout, ils sont tous là parce qu’ils vont mourir. Les symptômes de la maladie sont variés : ça peut être une toux, de la fièvre, des taches sur le corps. Les infirmières donnent des somnifères à tous avant de dormir et, quand le moment est venu, viennent la nuit chercher l’enfant mourant. Toby est le seul à ne pas prendre sa « vitamine » le soir et à profiter de moments de solitude la nuit. Seulement, l’arrivée de Clara va tout changer. Elle est pleine de joie de vivre et d’optimisme et redonne espoir aux habitants de la maison.

J’ai eu un peu de mal en commençant le roman avec le style de l’auteure. N’ayant jamais rien lu d’elle, je ne sais pas s’il s’agit d’un problème de traduction ou juste de style auquel je n’accroche pas. Je l’ai trouvé haché, assez froid et impersonnel. Après un certain temps cependant, on se laisse porter par les événements et la lecture prend tout son intérêt !

J’ai beaucoup aimé le mystère qui plane sur la maison tout au long du récit. On nous donne des informations, mais juste assez pour qu’on ne soit pas perdu. Ce qui se révèle un peu frustrant à la fin quand on n’a que très peu de réponses sur l’étrange maladie et ses implications. Il y a cependant bien des mystères non liés à la maladie dans la maison et c’est sur ces éléments que la trame principale va se construire. Au final, ce livre ne se focalise pas sur son aspect dystopique effrayant, mais bien sur l’attente de la mort pour des enfants qui n’ont encore rien vécu. Certains se réfugient dans la solitude, d’autres dans l’amitié, et certains même se tournent vers la religion. Chacun à leur façon, avec dignité ou non, ils font face à la mort.

La mort est omniprésente dans cet ouvrage. Ce qui importe ici, c’est la façon dont chacun va vivre ses derniers instants. Ces enfants sont laissés à eux-mêmes. Il y a bien des infirmières et des professeurs, mais ils n’interagissent que très peu avec les enfants, les laissant seuls, sans amour, ni affection alors que certains n’ont même pas 10 ans. Ce livre m’a touchée car c’est une belle ode à l’amitié, à l’entraide et l’amour. On ne peut s’empêcher d’éprouver un sentiment d’injustice pour tous ses enfants à qui on s’est attaché et dont la vie arrive à son terme.

Je n’ai pas particulièrement apprécié les personnages de Toby et Clara, que j’ai trouvé assez peu crédibles, autant dans leurs changements de comportement que dans la relation qu’ils entretiennent, mais j’ai adoré le duo Will/ Louis. Un petit rêveur et un intellectuel qui se serrent les coudes et qui deviennent presque des frères. C’est avec eux que j’ai vécu les plus grands moments et les plus belles émotions dans ce livre.

Citations

« Tels des anges de la mort, elles ne surgissent que la nuit et viennent chercher les enfants malades et endormis. Parfois, j’imagine le sanatorium comme une affreuse créature qui se nourrit de nous. En un sens, c’est presque préférable à l’inconnu du néant. »

« J’ai du mal à les imaginer dans leurs propres habits. Dans mon esprit, elles sont directement sorties d’une usine, vêtues de leurs uniformes amidonnés, avec des horloges à la place du cœur, et des visages coulés dans des moules d’impassibilité. Elles n’ont rien d’humain, à l’exception, peut-être, de celle qui nous a adressé la parole. »

Conclusion

J’ai bien aimé cette lecture. Elle ne se base pas comme on pourrait le croire sur l’aspect dystopique, mais bien sur les émotions et l’importance des choix de vie quand on sait que la mort n’est qu’à quelques pas de nous. Une lecture prenante, pleine de beaux sentiments, mais aussi de rivalité et d’injustice. Même si j’ai aimé cette histoire atypique, comme le style de l’auteure ne m’a pas particulièrement marquée, je ne pense cependant pas me lancer dans d’autres récits de sa plume.

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#FungiLumini

4 réflexions sur “La Maison des Morts

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