Passing Strange

81Xhi9xOvNLTitre : Passing Strange

Autrice : Ellen Klages

Illustrateur : Eiko Ojala

Éditeur : ActuSF

Genre(s) : romance fantastique

Nombre de pages : 256

San Francisco, 1940. Six femmes, avocate, artiste ou scientifique, choisissent d’assumer librement leurs vies et leur homosexualité dans une société dominée par les hommes. Elles essayent de faire plier la ville des brumes par la force de leurs désirs… ou par celle de l’ori-kami. Mais en science comme en magie, il y a toujours un prix à payer quand la réalité reprend ses droits.

Ellen Klages est une autrice américaine d’imaginaire qui vit à San Francisco. Passing Strange, a été finaliste du prix Nebula avant de remporter les World, British Fantasy et Gaylactic Spectrum Award 2018.

Mon avis

J’ai été tout de suite attirée par la couverture originale et le titre intrigant de cette novella. Je remercie les éditions ActuSF pour l’envoi de ce livre ! J’ai été un été à San Francisco et cette ville m’avait totalement séduite, j’avais hâte d’y retourner ne serait-ce que grâce à une histoire. Car les livres permettent aussi cela, voyager au loin sans pour autant bouger de chez soi.

J’avoue avoir été un peu déçue par le peu d’imaginaire présent dans ce récit. À part un petit clin d’œil au début du roman et la fin, la magie était en fait très peu présente et on assistait plutôt à des scènes de la vie à San Francisco en 1940. Je m’attendais à un roman du style des comics Midnight Tales, avec une société de femmes sorcières qui pratiquent la magie pour faire le bien et combattre l’oppression et les interdits de l’époque.

Bien que cette novella n’ait pas été ce que j’attendais, j’en ai tout de même beaucoup apprécié la lecture. On est dans une ambiance qui semble au premier abord détendue, mais qui peut éclater en quelques instants. Les années folles sont finies, la Grande Dépression a frappé et la vie n’est pas facile, surtout dans le milieu artistique. Un dollar représente une petite fortune. Nous sommes de plus à l’aube d’une nouvelle guerre mondiale. Bien que San Francisco semble être la ville où les marginaux se regroupent, elle n’échappe pas aux règles et lois américaines, notamment concernant l’amour entre deux personnes du même sexe. C’est dans ce climat  que nos personnages vont évoluer.

On y suit 6 femmes. La volonté d’émancipation de la femme est au cœur de cette histoire : pouvoir étudier ce qu’elles veulent, exercer ce qu’elles ont envie comme métier et comme passion, aimer qui elles le souhaitent… La société américaine de l’époque leur refuse tout cela, mais ce n’est pas pour autant qu’elles vont baisser les bras et se laisser faire. Elles trouvent des subterfuges, s’entre-aident, et cette complicité est magique. Ce que ces femmes font ne révolutionne pas le monde, mais va changer le leur.

Si je devais résumer mon ressenti sur ce livre, je dirais qu’il est plein de douceur, de beaux sentiments et nous montre la beauté des petits bonheurs de la vie. On se demande au départ en quoi sont connectés les premiers chapitres et la suite. En effet, on entre dans l’histoire à notre époque : Helen va chercher une peinture qu’elle avait soigneusement cachée et la revend à un collectionneur. On repart ensuite en 1940 chez Mona, un bar pour femmes où des artistes viennent sur scène proposer leur musique. C’est là que Haskel tombe sous le charme d’Emily. Une romance compliquée, car interdite, surtout qu’Haskel, bien que vivant seule, est encore mariée. Un amour naturel, pur et sincère, très très bien décrit par l’autrice.

La touche de surnaturel présentée est comme ce roman, tout en douceur et finesse. Il s’agit d’une sorte d’origami (nommé l’ori-kami) qui plie l’espace et permet de bouger d’un point à un autre sans se déplacer. Une nouvelle de l’autrice a été ajoutée à la fin et explique plus en détail les subtilités de cet art magique.  Il y a une autre petite touche de magie, mais je ne vais pas en parler pour ne pas spoiler. 😉 J’étais aussi ravie de voir qu’une petite interview de l’autrice était proposée à la fin de l’ouvrage : je trouve toujours super intéressant d’avoir des détails sur la création et la réception de l’œuvre, ainsi que sur le processus d’écriture !

Citations

« Haskel eut la sensation que la salle entière avait disparu. Il n’y avait plus rien que ce regard d’opale qui retenait l’attention de la moindre cellule de son corps, qui lui intimait de garder pour elle ce moment et de courir l’enfouir quelque part, pour que plus personne ne puisse lui faire de mal. Elle mordilla sa lèvre, l’aiguillon de douleur dissipa la magie et très lentement, elle leva les mains pour applaudir en cadence – clap, clap, clap – jusqu’à ce que tout le monde se joigne à elle. »

« Mais regarde bien la fille. Elle n’a pas abandonné. Les hommes qui l’achètent ne le voient pas, mais moi, je sais. Moi, j’ai réussi à m’en aller… Haskel serrait les mâchoires, ses yeux brillants d’un éclat féroce. Et cette peur-là, elle est couchée sur papier aujourd’hui au lieu de me dévorer de l’intérieur. Petit à petit, hurlement après hurlement. C’est comme vider un seau à la petite cuiller.« 

Conclusion

Une novella toute en douceur et en beaux sentiments. Une ode à l’amour, la féminité et l’émancipation dans un contexte américain d’avant-guerre, avec six femmes à la complicité magique. Une touche subtile de surnaturel pour saupoudrer le tout. Une belle lecture complétée par une nouvelle et une interview de l’autrice !

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#FungiLumini

13 réflexions sur “Passing Strange

    • Figure-toi qu’il est tellement arrivé que j’ai fini par le recevoir 2 fois xD C’est pour ça que je fais un concours sur Insta :p J’ai d’ailleurs aussi reçu Binti que je n’avais pas demandé xD

      Oui, l’histoire était très belle, même si je m’attendais plus à un truc plus combats magiques, pièges et défenses contre les forces du mal avec la quatrième de couverture 😀

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    • Oui, je compte le tenter quand même , surtout qu’il est trop beauuuu (oui oui je sais xD) mais je mets la priorité aux romans du PLIB jusqu’à mi février, vu que c’est pas un SP que j’ai demandé 🙂

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    • Yep t’as bien raison ! Je voulais faire ça aussi pour le plib mais au final dans ceux que je n’ai pas encore lu soit aucun me tente soit la mise en page est horrible. J’ai voulu commencer la cité des chimères mais c’est écrit tout petit sur l’epub et en tout serré x) franchement ça ne donne pas envie..

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    • Ta liseuse ne te permet pas de changer les caractères de taille? :O ça marchait sur la mienne parce que je l’ai fait 2x sans faire exprès pour La cité des chimères xD
      Après, si tu as déjà tes 5 finalistes, c’est vrai qu’on n’est pas obligé de tout lire 😉

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    • Si mais du coup je dois bouger sur la page pour tout lire et c’est plutôt désagréable, puis ça ne change rien à l’interligne XD En l’ouvrant j’ai vraiment été refroidie.
      J’ai mes cinq (même sept xD) finalistes depuis le départ mais je voulais quand même donner leur chance à d’autres romans parce qu’on ne sait jamais. Ceci dit ça n’a pas été hyper concluant j’avoue 😀 Et je m’étais promis de tout lire m’enfin la vie fait que..

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    • Zut, sept, il va falloir trancher 😀 Tout lire me semble compliqué, surtout que la date des votes a été avancée :p Je suis quand même contente, je pense que j’en aurai lu 14 à la date limite des votes 🙂 Hâte de voir tes finalistes, je ne suis pas encore décidée pour les miens :p

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