Zoomancie

ZoomancieTitre : Zoomancie

Auteur : Adrien Tomas

Illustrateur : Mina M

Éditeur : éditions Lynks

Genre(s) : dystopie

Nombre de pages :336

Dans un monde dévasté par les guerres et les catastrophes, les hommes sont coupés les uns des autres par une colère incessante.
À Kuala Lumpur, Spider, un hacker, échappe à de mystérieux ennemis, aidé par des araignées. Seuls survivants de la réserve de Mwanga, Kamili et Ushingi, l’un des derniers okapis, découvrent que l’ultime chance de l’espèce se trouve au cœur de l’Europe en ruines. À Paris, Faustine, trouve l’apaisement auprès des animaux du sanctuaire de Montvermeil. Quand une baleine échoue dans les Eaux, elle comprend que leurs âmes sont liées et que leur chant guérit les hommes de leur rage.
Mais pour combien de temps ? Car les forces lancées sur la piste de Spider s’intéressent de très près à la jeune fille et au cétacé. Et les responsables du carnage de Mwanga n’étaient peut-être pas de simples braconniers.

Mon avis

Adrien Tomas est un auteur que j’avais envie de découvrir depuis un petit temps déjà. (Notre-Dame des Loups ou encore Engrenages et Sortilèges me tentent aussi énormément !) La cause animale est un sujet qui me touche beaucoup, tout comme le lien entre humains, animaux et notre planète. Je remercie donc les éditions Lynks pour cet envoi, toujours super soigné (la box ici). J’étais étonnée de voir Mina M aux crayons de l’illustration de couverture : un style très différent de ce qu’elle fait habituellement, mais très réussi aussi, dont chaque détail colle au récit.

La première chose que j’ai adorée dans ce livre est l’univers dans lequel on est plongé : les dérèglements climatiques, la pollution extrême et d’autres facteurs ont mené la planète au bord de la rupture. Une Terre dystopique (mais réaliste dans un futur pas si lointain?) sur laquelle nos pays européens sont pour la plupart plongés sous les eaux et sont devenus le tiers-monde, alors que d’autres puissances mondiales sont montées au pouvoir. Un roman qui fait réfléchir sur la politique actuelle des grandes nations vis-à-vis des pays aujourd’hui les plus pauvres.

C’est aussi un monde très triste, dans lequel par exemple les autorités parisiennes ont préféré investir des budgets faramineux pour sauver leurs monuments historiques des eaux plutôt que d’aider leur population à s’en sortir. On n’y voit plus la beauté, tout ce qui compte, c’est la survie, comme pour ces gens affamés qui tueraient pour un peu de viande et extermineraient les derniers membres d’une espèce animale pour se nourrir. Peut-on vraiment leur en vouloir ? Cela pousse la réflexion plus loin encore : que ferait-on dans pareille situation ?

Les habitants de la Terre sont contrôlés par la colère. Plus aucun geste n’est anodin, chaque mot, chaque regard, peut entraîner une altercation, un conflit poussé à une violence extrême et peut aller jusqu’à la mort. Dans ce contexte de pauvreté, famine, colère, la survie passe par l’évitement des contacts sociaux autant que possible et par les privations. Un événement change cependant la donne : une baleine est coincée dans un des bassins de Paris et entre en contact avec Faustine, responsable des animaux au refuge de Montvermeil. Sans savoir comment, elles se connectent et Faustine chante pour les foules, qui sont immédiatement soulagées des affres de la colère et de la violence. Y aurait-il moyen de soigner les populations de leurs pulsions d’agressivité ?

En plus de la soigneuse, nous suivons trois autres personnages, dont on découvre petit à petit le lien avec les animaux. Il y a d’abord Spider, un hacker hyper doué dont la toile s’étend sur tout le dark web. (Je vous laisse deviner son animal :D) Il va faire des découvertes hallucinantes sur les événements qui ont secoué la planète, mais aussi sur la « zoomancie ». Il y a ensuite Kamili, soigneur également, mais dans une réserve africaine : il protège les derniers okapis et va devoir entreprendre un voyage risqué pour amener Ushingi, dernière femelle de son espèce, sur l’île de Montvermeil. Il rencontre sur son chemin Nour, sorcière des rues accompagnée par son chat du désert.

J’ai adoré tous ces personnages, aux personnalités affirmées, mais aussi aux faiblesses assumées. Si leurs histoires sont au départ bien distinctes, elles font se regrouper pour un final explosif, à la fois plein d’espoir, mais aussi de déception quant à la nature humaine. Je me suis pour ma part beaucoup attachée au personnage de Nour, jeune femme indépendante qui suit ses intuitions et qui va avoir un rôle capital, bien qu’elle n’arrive que plus tard dans la narration.

Citations

« Le chant emplit mon corps, j’ai l’impression d’être prête à exploser et, en même temps, de rayonner de bien-être. D’être une lanterne, seule, allumée dans un océan d’obscurité, repoussant les ténèbres de mes pulsions de lumière. »

« Quelque chose est apparu derrière mes pupilles, je le sens. Quelque chose de vraiment dangereux, de terrifiant. Il y a dans mon regard une horreur informe, noire et grouillante, qui fait naître en chaque humain une peur antique, une crainte immémoriale, gravée au fer rouge dans les gènes de notre espèce.
Je suis une araignée. Une immense araignée, sombre, dangereuse, ramassée, au sang froid et au venin bouillonnant. »

Conclusion

J’ai adoré ce roman : son univers dystopique (mais qui pourrait se voir concrétiser dans un futur pas si lointain) hyper développé, ses personnages humains et animaux attachants et « vrais », le contexte sociétal oppressant… Tous ces éléments amènent à une réflexion plus poussée sur notre lien à la nature, aux animaux, à notre environnement direct. Une lecture prenante qui fait beaucoup réfléchir !

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#FungiLumini

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