Abyssia

9791090627598Titre : Abyssia

Autrice : Tiphaine Zanutto

Illustratrice : Diane Özdamar

Éditeur : éditions du chat noir

Genre(s) : artbook dystopique

Nombre de pages : 48

À une époque dominée par les technologies et les industries polluantes, les hommes détruisirent ce qu’il restait de la couche d‘ozone, gage de leur vie sur Terre. Contraints de coloniser un autre monde les abritant du rayonnement solaire meurtrier, ils trouvèrent leur salut dans les profondeurs marines.

Abyssia, cité encerclée par l’étrangeté aquatique, dernier bastion de l’humanité, se heurta à un peuple doué de conscience : les Nouveaux Atlantes.

Lui, presque homme, n’aurait, dans un monde normal, jamais dû ouvrir les yeux. Il n’en fut pas ainsi.

Elle, si humaine, promise à une vie superlative, fut hélas condamnée à errer dans les abysses.

Comment Ernestine, créatrice funeste, scientifique funambule oscillant entre devoir et moralité, scellera-t-elle son destin et celui de Grim ?

Mon avis

Il me semble que j’ai reçu cet album grâce à la promotion Voie 9 3/4 des éditions du Chat Noir. Profitant de mes vacances pour essayer de vider un peu ma pile à lire, j’ai sorti ce petit bijou, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. J’avais déjà beaucoup aimé les illustrations de Diane dans les tomes 2 et 3 d’Elvira Time,  et j’avais hâte de voir une autre facette de son art.

Les humains ont tellement épuisé les ressources de la terre qu’il ne reste qu’un seul endroit où ils peuvent survivre : les abysses. Ils s’installent dans une ville sous-marine plongée dans le noir, dans laquelle les sources de lumière sont rares. D’étranges créatures, surnommées les Atlantes par les hommes, sont dès lors forcées de partager leur habitat naturel avec les humains, mais cela ne se passe pas bien, car ils craignent que ces êtres qui ont détruit la surface fassent de même avec leur environnement. À tort ou à raison ?

La protagoniste, Ernestine, est une scientifique qui travaille à la création d’une nouvelle espèce, les Lanternes, croisement entre les humains et les Atlantes. Avec l’aide de ses amis chercheurs et designers, elle va réussir à mettre au point une nouvelle race, lumineuse par essence, qui devrait les défendre contres les attaques atlantes. Se pose alors le problème du libre arbitre, de l’inhibition des émotions… Ces Lanternes sont-ils des êtres vivants ou des robots? Jusqu’à quel point peut-on obliger un être à accomplir sa mission, au mépris de son ressenti, si c’est pour sauver les humains ? Beaucoup de questions éthiques sont posées ici, et Ernestine va devoir faire des choix difficiles, voire déchirants…

Je dois dire que j’ai été très positivement surprise par l’histoire proposée dans cet artbook : le texte est souvent plutôt poétique et un peu en retrait par rapport à l’image dans les livres graphiques de ce genre. J’ai trouvé ici qu’il était fort, à la fois dans les thématiques abordées et dans sa narration. La plume de l’autrice est à la fois très descriptive pour nous faire découvrir ce monde d’obscurité et de technologies dans lequel les humains vivent, mais aussi pleine d’émotions et de ressentis de la protagoniste par rapport à ses créations : de l’émerveillement, de la tristesse, de la colère…de l’amour.

Je ne m’attendais pas du tout non plus à ce genre d’illustrations, beaucoup plus sombres et « noires » que ce que Chat Noir publie habituellement. Le monde des abysses développe une faune et une flore toute particulière, loin de ce qu’on croise à la surface, et je trouve que l’illustratrice a parfaitement rendu cette atmosphère, sombre et luminescente à la fois. Beaucoup des dessins sont de magnifiques portraits ou des représentations des nouvelles races rencontrées. J’ai beaucoup aimé la façon dont la représentation d’Ernestine évolue : d’abord novice, elle s’élève peu à peu au rang de créatrice de vie et Diane le fait superbement bien ressortir.

Si vous souhaitez découvrir cet album, profitez-en, il est en promotion sur le site des éditions du Chat Noir !

Citations

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« Cette idée que les Lanternes pouvaient avoir acquis une émotivité humaine pour finir replongées dans le vide faisait horreur à Ernestine. Elle ressentait des angoisses épouvantables, redoutant la souffrance morale de ces êtres innocents. »

Conclusion

Un artbook comme on en voit peu : un texte avec des thèmes et une narration forts, auquel s’ajoutent de superbes illustrations, portraits ou représentations des abysses, toutes en contraste de ténèbres et de luminescence. Une très belle découverte !

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#FungiLumini

4 réflexions sur “Abyssia

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