Avis de Marty
Nous voici déjà à la dernière lecture de ce roman qui m’a laissée assez perplexe…
La fin de l’histoire s’est grandement accélérée et a été riche en événements. Lors de la dernière lecture nous nous étions arrêtés dans un endroit mystérieux dans lequel le commandant avait emmené l’héroïne. En reprenant l’histoire où nous l’avions laissée, on apprend qu’il s’agit en réalité d’une maison close nommée Jézabel. Les filles qui ont choisi cette alternative à la vie en colonie y travaillent et offrent leur corps à des commandants qui viennent y assouvir des désirs qu’ils ne peuvent avouer à leurs saintes épouses. C’est ainsi que l’héroïne doit se faire passer pour une prostituée louée pour la soirée par son commandant.
Le roman rejoint ici la série puisque l’héroïne y retrouve Moira. Elle a l’occasion de lui parler à deux reprises aux toilettes et c’est ainsi qu’on en apprend davantage sur les raisons de sa présence à cet endroit. Moira a réussi à quitter le camp de formation déguisée en tante et à se rendre chez un couple d’une autre religion dont elle se souvenait l’adresse grâce à son ancien travail. Le couple l’a alors aidée à s’enfuir et elle a ainsi été emmenée de maisons en maisons sur la «route des femmes». Une organisation avait développé ce réseau où les femmes passaient de membres en membres jusqu’à passer la frontière canadienne. Malheureusement, au cours de l’une des dernières étapes, Moira s’est fait rattraper par le système et on lui a alors laissé le choix entre les colonies et Jézabel, et elle a choisi la dernière option… On apprend par l’héroïne qu’il s’agissait là de leur dernière rencontre et qu’elle ne se sont plus jamais vues ensuite, sans doute Moira est-elle morte, contrairement à la série où elle finit par réussir à passer la frontière canadienne.
L’héroïne doit ensuite se rendre dans une chambre d’hôtel avec le commandant et simuler le plaisir, pendant qu’il l’utilise pour le sien. En rentrant, son deuxième bourreau – Serena – vient la chercher pour l’emmener chez Nick avec qui elle doit copuler pour offrir un enfant à la maisonnée. Contre toute attente, elle y prend du plaisir et va même le revoir en cachette pour un peu de chaleur humaine. A partir de ce stade, l’héroïne sombre dans le fatalisme, elle semble accepter son sort et se contenter de son échappatoire sexuelle avec Nick pour apaiser son existence. Elle arrête alors d’essayer de trouver des informations pour la résistance… Jusqu’au jour de la «rédemption des femmes».
Lors de ce rite étrange, toutes les femmes viennent assister à la pendaison de plusieurs d’entre-elles qui ont pêché. On n’explique pas leurs fautes, mais on les pend à la vue de toutes, quelles que soient les castes auxquelles elles appartiennent. Ensuite, vient le tour d’un gardien, accusé d’avoir violé une servante et ainsi tué le bébé qu’elle portait. Mais le gardien n’a pas droit à la pendaison, il doit se faire massacrer par une horde de servantes à qui on ordonne de se déchaîner de contre lui. L’héroïne ne parvient pas à lui faire du mal et observe les autres devenir complètement folles, dont son binôme, Deglen. Elle lui expliquera plus tard qu’il faisait partie de la résistance, qu’il n’a sûrement pas violé une servante mais s’est plutôt fait prendre par ses supérieurs et que c’est pour cela qu’elle a décidé d’abréger ses souffrances.
Mais plus tard dans la journée, quand l’héroïne doit aller faire ses traditionnelles courses, la Deglen qu’elle connaît a disparu et a simplement été remplacée, sans explication, par une autre servante qui a repris son nom. L’héroïne veut savoir ce qu’il est advenu de sa complice et prend le risque de le demander à son nouveau binôme. Elle apprend ainsi qu’un fourgon était venu la chercher et que pour ne pas subir les conséquences de sa résistance, elle avait mis fin à ses jours. La même journée, lorsqu’elle rentre, Serena l’attend et l’informe qu’elle sait pour ses escapades nocturnes avec le commandant. Elle est alors consignée dans sa chambre d’où elle voit arriver un nouveau fourgon. Elle tente de trouver un moyen de se tuer mais il est trop tard. Cependant, quand les gardiens entrent dans sa chambre, ils sont accompagnés par Nick qui lui dit qu’il fait partie du groupe de résistants «Mayday» et qu’il veut l’aider. Elle accepte de lui faire confiance (qu’a-t-elle d’autre comme option?) et elle les suit. Et l’histoire s’arrête brutalement ici!
Le lecteur n’a alors droit qu’à un épilogue où l’on comprend que dans le futur, la dictature a été abolie et qu’on étudie cette société et ses rouages dans les cours d’Histoire. Mais on ne sait rien de plus sur notre héroïne. A-t-elle vraiment existé ? Est-ce une fiction ? A-t-elle pu s’en sortir ? Quand a-t-elle rédigé ce roman ? A-t-elle pu retrouver sa famille ? Toutes nos questions restent sans réponses. Heureusement, la série pourra peut-être nous aider à prendre le relais. En effet, une autre direction a été prise dans l’adaptation à la télévision et on sait déjà qu’une nouvelle saison est prévue en 2018. Peut-être pourrons-nous nous consoler de cette fin étrange grâce à celle-ci…
Avis de Fungi Lumini
La lecture de ces derniers chapitres n’a pas beaucoup éclairé les points sur lesquels je m’interrogeait. J’ai aimé le passage du club clandestin dans lequel le commandant emmène Offred. Cette ambiance qui se voudrait glamour et festive est en fait super glauque : des filles déguisées avec des vieux costumes de l’époque (on passe de la playmate bunny, à la pom-pom girl en passant par les plumes et les paillettes) d’avant attendent leur tour pour divertir les hommes.
« It means you can’t cheat Nature », he says. « Nature demands variety, for men. It stands to reason, it’s part of the procreational strategy. It’s Nature’s plan. » I don’t say anything, so he goes on. « Women know that instinctively. Why did they buy so many different clothes, in the old d ays? To trick the men into thinking they were several different women. A new one each day. »
On va enfin savoir ce qu’est devenu Moïra, cette femme dont on entend parler depuis le début comme d’une légende. On va découvrir le récit de sa fuite, qui était intéressant, passant de famille en famille avec l’espoir de passer la frontière (ça ne vous rappelle rien?…). Par contre, toujours rien sur la société dans laquelle elle évolue, ni sur les relations avec les pays voisins.
Il y a aussi une partie qui m’a énervée : l’auteure ne nous dit déjà pas grand chose et des éléments manquent, mais elle raconte trois fois exactement la scène où Offred arrive chez Nick, car l’héroïne a inventé les deux premières fois (et on est toujours pas sûr que la troisième est la bonne) ! Quel est l’intérêt de cette démarche? Personnellement, j’ai trouvé ça long et frustrant.
« Outside, like punctuation, there’s a flash of lightning; almost no pause and then the thunder. He’s undoing my dress, a man made of darkness, I can’t see his face, and I can hardly breathe, hardly stand, and I’m not standing. His mouth is on me, his hands, I can’t wait and he’s moving, already, love, it’s been so long, I’m alive in my skin, again, arms around him, falling and water softly everywhere, never-ending. I knew it might only be once. »
Je n’ai par contre pas du tout aimé la fin qui m’a grandement frustrée. J’ai eu l’impression que l’auteure avait envie de vite boucler l’histoire. D’ailleurs, rien n’est vraiment fini et plein de questions restent en suspens, ce que je déteste à la fin d’une lecture pour laquelle il n’y aura pas de suite !
« I’m sorry there is so much pain in this story. I’m sorry it’s in fragments, like a body caught in crossfire or pulled apart by force. But there is nothing I can do to change it. »
J’ai beaucoup aimé le début de ce livre, et je suis d’ailleurs contente au final de l’avoir lu, mais je trouve que la société dystopique proposée est vraiment trop peu développée et que la fin inachevée est vraiment frustrante. Je pense commencer la série sous peu, comme Marty et Yuixem l’ont grandement appréciée !
Avis de Yuixem
(À venir)
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#Marty #Yuixem #FungiLumini