La Servante Écarlate – Lecture commune 05

To live is the rarest thing in the world. Most people exist, that is all.

Avis de Marty

Nous voici déjà à la dernière lecture de ce roman qui m’a laissée assez perplexe…

La fin de l’histoire s’est grandement accélérée et a été riche en événements. Lors de la dernière lecture nous nous étions arrêtés dans un endroit mystérieux dans lequel le commandant avait emmené l’héroïne. En reprenant l’histoire où nous l’avions laissée, on apprend qu’il s’agit en réalité d’une maison close nommée Jézabel. Les filles qui ont choisi cette alternative à la vie en colonie y travaillent et offrent leur corps à des commandants qui viennent y assouvir des désirs qu’ils ne peuvent avouer à leurs saintes épouses. C’est ainsi que l’héroïne doit se faire passer pour une prostituée louée pour la soirée par son commandant.

Le roman rejoint ici la série puisque l’héroïne y retrouve Moira. Elle a l’occasion de lui parler à deux reprises aux toilettes et c’est ainsi qu’on en apprend davantage sur les raisons de sa présence à cet endroit. Moira a réussi à quitter le camp de formation déguisée en tante et à se rendre chez un couple d’une autre religion dont elle se souvenait l’adresse grâce à son ancien travail. Le couple l’a alors aidée à s’enfuir et elle a ainsi été emmenée de maisons en maisons sur la «route des femmes». Une organisation avait développé ce réseau où les femmes passaient de membres en membres jusqu’à passer la frontière canadienne. Malheureusement, au cours de l’une des dernières étapes, Moira s’est fait rattraper par le système et on lui a alors laissé le choix entre les colonies et Jézabel, et elle a choisi la dernière option… On apprend par l’héroïne qu’il s’agissait là de leur dernière rencontre et qu’elle ne se sont plus jamais vues ensuite, sans doute Moira est-elle morte, contrairement à la série où elle finit par réussir à passer la frontière canadienne.

L’héroïne doit ensuite se rendre dans une chambre d’hôtel avec le commandant et simuler le plaisir, pendant qu’il l’utilise pour le sien. En rentrant, son deuxième bourreau – Serena – vient la chercher pour l’emmener chez Nick avec qui elle doit copuler pour offrir un enfant à la maisonnée. Contre toute attente, elle y prend du plaisir et va même le revoir en cachette pour un peu de chaleur humaine. A partir de ce stade, l’héroïne sombre dans le fatalisme, elle semble accepter son sort et se contenter de son échappatoire sexuelle avec Nick pour apaiser son existence. Elle arrête alors d’essayer de trouver des informations pour la résistance… Jusqu’au jour de la «rédemption des femmes».

Lors de ce rite étrange, toutes les femmes viennent assister à la pendaison de plusieurs d’entre-elles qui ont pêché. On n’explique pas leurs fautes, mais on les pend à la vue de toutes, quelles que soient les castes auxquelles elles appartiennent. Ensuite, vient le tour d’un gardien, accusé d’avoir violé une servante et ainsi tué le bébé qu’elle portait. Mais le gardien n’a pas droit à la pendaison, il doit se faire massacrer par une horde de servantes à qui on ordonne de se déchaîner de contre lui. L’héroïne ne parvient pas à lui faire du mal et observe les autres devenir complètement folles, dont son binôme, Deglen. Elle lui expliquera plus tard qu’il faisait partie de la résistance, qu’il n’a sûrement pas violé une servante mais s’est plutôt fait prendre par ses supérieurs et que c’est pour cela qu’elle a décidé d’abréger ses souffrances.

Mais plus tard dans la journée, quand l’héroïne doit aller faire ses traditionnelles courses, la Deglen qu’elle connaît a disparu et a simplement été remplacée, sans explication, par une autre servante qui a repris son nom. L’héroïne veut savoir ce qu’il est advenu de sa complice et prend le risque de le demander à son nouveau binôme. Elle apprend ainsi qu’un fourgon était venu la chercher et que pour ne pas subir les conséquences de sa résistance, elle avait mis fin à ses jours. La même journée, lorsqu’elle rentre, Serena l’attend et l’informe qu’elle sait pour ses escapades nocturnes avec le commandant. Elle est alors consignée dans sa chambre d’où elle voit arriver un nouveau fourgon. Elle tente de trouver un moyen de se tuer mais il est trop tard. Cependant, quand les gardiens entrent dans sa chambre, ils sont accompagnés par Nick qui lui dit qu’il fait partie du groupe de résistants «Mayday» et qu’il veut l’aider. Elle accepte de lui faire confiance (qu’a-t-elle d’autre comme option?) et elle les suit. Et l’histoire s’arrête brutalement ici!

Le lecteur n’a alors droit qu’à un épilogue où l’on comprend que dans le futur, la dictature a été abolie et qu’on étudie cette société et ses rouages dans les cours d’Histoire. Mais on ne sait rien de plus sur notre héroïne. A-t-elle vraiment existé ? Est-ce une fiction ? A-t-elle pu s’en sortir ? Quand a-t-elle rédigé ce roman ? A-t-elle pu retrouver sa famille ? Toutes nos questions restent sans réponses. Heureusement, la série pourra peut-être nous aider à prendre le relais. En effet, une autre direction a été prise dans l’adaptation à la télévision et on sait déjà qu’une nouvelle saison est prévue en 2018. Peut-être pourrons-nous nous consoler de cette fin étrange grâce à celle-ci…

Avis de Fungi Lumini

La lecture de ces derniers chapitres n’a pas beaucoup éclairé les points sur lesquels je m’interrogeait. J’ai aimé le passage du club clandestin dans lequel le commandant emmène Offred. Cette ambiance qui se voudrait glamour et festive est en fait super glauque : des filles déguisées avec des vieux costumes de l’époque (on passe de la playmate bunny, à la pom-pom girl en passant par les plumes et les paillettes) d’avant attendent leur tour pour divertir les hommes.

« It means you can’t cheat Nature », he says. « Nature demands variety, for men. It stands to reason, it’s part of the procreational strategy. It’s Nature’s plan. » I don’t say anything, so he goes on. « Women know that instinctively. Why did they buy so many different clothes, in the old d ays? To trick the men into thinking they were several different women. A new one each day. »

On va enfin savoir ce qu’est devenu Moïra, cette femme dont on entend parler depuis le début comme d’une légende. On va découvrir le récit de sa fuite, qui était intéressant, passant de famille en famille avec l’espoir de passer la frontière (ça ne vous rappelle rien?…). Par contre, toujours rien sur la société dans laquelle elle évolue, ni sur les relations avec les pays voisins.

Il y a aussi une partie qui m’a énervée : l’auteure ne nous dit déjà pas grand chose et des éléments manquent, mais elle raconte trois fois exactement la scène où Offred arrive chez Nick, car l’héroïne a inventé les deux premières fois (et on est toujours pas sûr que la troisième est la bonne) ! Quel est l’intérêt de cette démarche? Personnellement, j’ai trouvé ça long et frustrant.

« Outside, like punctuation, there’s a flash of lightning; almost no pause and then the thunder. He’s undoing my dress, a man made of darkness, I can’t see his face, and I can hardly breathe, hardly stand, and I’m not standing. His mouth is on me, his hands, I can’t wait and he’s moving, already, love, it’s been so long, I’m alive in my skin, again, arms around him, falling and water softly everywhere, never-ending. I knew it might only be once. »

Je n’ai par contre pas du tout aimé la fin qui m’a grandement frustrée. J’ai eu l’impression que l’auteure avait envie de vite boucler l’histoire. D’ailleurs, rien n’est vraiment fini  et plein de questions restent en suspens, ce que je déteste à la fin d’une lecture pour laquelle il n’y aura pas de suite !

« I’m sorry there is so much pain in this story. I’m sorry it’s in fragments, like a body caught in crossfire or pulled apart by force. But there is nothing I can do to change it. »

J’ai beaucoup aimé le début de ce livre, et je suis d’ailleurs contente au final de l’avoir lu, mais je trouve que la société dystopique proposée est vraiment trop peu développée et que la fin inachevée est vraiment frustrante. Je pense commencer la série sous peu, comme Marty et Yuixem l’ont grandement appréciée !

Avis de Yuixem 

 (À venir)

 


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#Marty #Yuixem #FungiLumini

La Servante Écarlate – Lecture commune 04

To live is the rarest thing in the world. Most people exist, that is all.

Avis de Marty

La fin de cette lecture a été très frustrante! J’ai très envie de lire la suite et fin, mais avant cela, je prends le temps de vous laisser mon avis.

J’ai trouvé cette partie du récit particulièrement lente, ce n’est qu’au moment du dernier chapitre qu’on sent les événements s’accélérer, la fin s’annonce explosive.

La plus grande surprise de cette partie de l’histoire reste le rapprochement entre Serena (l’épouse du commandant) et l’héroïne. L’épouse semble désespérée par l’absence d’enfant dans son foyer et propose un marché tordu et dangereux (comme tout le reste de l’histoire) à sa servante: elle lui propose de coucher avec Nick pour avoir un enfant de lui à l’insu du commandant afin qu’elle puisse enfin remplir sa fonction. En échange, elle lui promet de trouver une photo de sa fille, ce qui la pousse à accepter. Si pour le moment, elle n’est pas passée à l’action, Serena lui a déjà montré la photo de sa fille… et l’héroïne en a été dévastée! Elle est persuadée que sa fille l’a oubliée, c’était un moment très fort en émotions…

Plus tard dans le récit, on assiste à une autre tradition étrange de cette nouvelle société: la «festivoraison des femmes». C’est un événement auquel toutes les femmes assistent pour observer les plus jeunes (certaines n’ont que 14 ans!) être mariées de force à des soldats revenus du front. Mais pour les servantes, c’est surtout l’occasion d’échanger discrètement des informations. Ainsi, on apprend que le bébé de Janine est mort et qu’elle a déjà été réaffectée à une autre famille… Mais surtout, Deglen (le binôme de l’héroïne) lui apprend qu’elle sait qu’elle voit le commandant en secret et lui demande d’en profiter pour obtenir n’importe quel type d’informations.

Enfin un autre épisode est venu accélérer la course du récit. Lors de ses rencontres avec le commandant, l’héroïne comprend que l’inscription en latin se trouvant dans le bas de sa penderie a en fait été écrite par l’ancienne servante et que cette dernière s’est pendue quand Serena a appris sa liaison avec le commandant! Mais plus étonnant encore, le commandant lui offre une robe aguicheuse et du maquillage et veut l’emmener à l’extérieur de la ville «en sortie». Le récit s’arrête après qu’ils sont sortis de la ville de manière clandestine, conduits par Nick, et qu’ils sont arrivés dans un endroit mystérieux interdit aux épouses. L’auteur nous laisse alors vivre un suspense insoutenable quand le commandant dit à l’héroïne que si quelqu’un lui parle, elle doit dire qu’elle a été louée pour la nuit…

L’héroïne vient-elle d’entrer malgré elle dans un réseau de prostitution clandestin? Qu’attend le commandant d’elle? L’héroïne va-t-elle revoir Luke, sa fille et Moïra? Va-t-elle devoir coucher avec Nick? Et Nick, quel rôle joue-t-il exactement? Serena va-t-elle découvrir sa liaison avec le commandant?

Aucun doute, nous aurons toutes les réponses à nos questions lors de la prochaine et dernière lecture commune!

Avis de Fungi Lumini

Offred continue à voir le Commandant en secret. Leur relation est assez ambiguë et j’ai pour ma part du mal à savoir si chacun fait cela pour son plaisir ou pour en tirer quelque chose. La protagoniste ose de plus en plus de choses avec lui et en demande de plus en plus. Ce qu’elle réclame peut nous sembler insignifiant, mais dans sa situation, ces détails peuvent changer la donne. Elle va notamment le questionner sur la signification du « Nolite te bastardes carborundorum », inscription trouvée dans sa chambre qu’elle prenait pour une incantation et un acte de rébellion. Son explication ne va pas être celle à laquelle elle s’attendait.

« Better never means better for everyone, he says. It always means worse, for some. »

Il y a encore ces moments de flash-back, où la protagoniste explique les choses qu’elle et son compagnon ont dû faire pour tenter de s’enfuir, puis la douleur quand ils ont appris qu’on les avait trahis. On ne sait cependant encore rien sur ce que sont devenus la fille et le compagnon d’Offred, ni pourquoi elle a dû endosser son rôle actuel pour une simple tentative de fuite.

« The moment of betrayal is the worst, the moment when you know beyond any doubt that you’ve been betrayed: that some other human being has wished you that much evil.
It was like being in an elevator cut loose at the top. Falling, falling, and not knowing when you will hit. »

On en apprend un peu plus sur la façon dont la société fonctionne au niveau des couples : les mariages sont arrangés lors d’une grande cérémonie pour que plus personne ne se retrouve seul et désespéré à chercher l’amour. Qui aurait pu penser que la société pouvait autant reculer en quelques années?

On ne sait jamais à qui on peut faire confiance et qui croire : la femme du Commandant propose à Offred de tenter de tomber enceinte avec un autre homme que le Commandant, pour satisfaire tout le monde : le couple aurait son bébé, Offred pourrait partir en sachant qu’elle ne serait pas envoyée aux colonies. Mais dans une société sous surveillance, où les secrets n’en restent pas, où la trahison est monnaie courante et où les petits écarts sont durement punis, est-ce que ça vaut la peine de prendre le risque?

On sent Offred de plus en plus blasée par sa situation. Elle prend des décisions risquées, aux potentielles conséquences désastreuses. C’est ainsi qu’elle part avec le Commandant en ville, dans une petite robe à plumes, on ne sait pas encore pour quoi faire. La  transgression de trop? Nous verrons avec la suite !

« I know without being told that what he’s proposing is risky, for him but especially for me; but I want to go anyway. I want anything that breaks the monotony, subverts the perceived respectable order of things. »

J’avoue que cette lecture commence à me frustrer par sa rétention d’information. On approche de la fin et j’ai l’impression qu’on a à peine effleuré cette nouvelle société qu’il aurait été intéressant d’explorer. Il en va de même pour le passé de la protagoniste : on en voit des bribes, mais on ne va jamais au fond des choses. C’est un peu dommage et j’attends donc beaucoup des derniers chapitres de cette lecture.

Avis de Yuixem 

 (À venir)

 


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#Marty #Yuixem #FungiLumini

La Servante Écarlate – Lecture commune 02

To live is the rarest thing in the world. Most people exist, that is all.

Avis de Marty

Avec cette deuxième partie de lecture, nous entrons vraiment dans le vif du sujet. Depuis le début du roman, l’auteur nous laissait des indices sur le cœur du fonctionnement de cette nouvelle société, mais ce vers quoi ils semblaient mener paraissait presque impossible. Maintenant nous savons exactement ce qu’il s’y passe.

Les femmes encore capables de procréer sont utilisées comme des bêtes reproductrices. Lors d’une cérémonie complètement perverse, tous les habitants de la maison sont invités à entendre des extraits de la bible lus par le commandant. Une fois la lecture terminée, restent dans la chambre le commandant, sa femme et la servante. C’est à ce moment, que le commandant « baise », comme le dit si bien l’héroïne, la servante couchée sur les genoux de sa femme. Ce qui est étonnant dans cet épisode – une fois que l’on est entré dans la logique du livre qui veut que cet acte soit nécessaire à la survie de l’espèce – c’est que la servante ne vit pas cet accouplement comme un viol. Elle dit avoir fait un choix et l’assumer… J’imagine que l’on saura plus tard quels étaient les autres choix qui s’offraient à elle. Quant à l’épouse, son aversion pour la servante est fortement renforcé à chaque cérémonie.

La suite du récit ressemblerait presque à un script cinématographique. En effet, l’histoire est sans cesse entrecoupée de flash-backs ou de projections dans le futur de l’héroïne, comme si nous étions dans sa tête et que nous évoluions au fil de ses pensées. Ce procédé casse peut-être la routine de la progression du récit, mais il a le grand désavantage de le ralentir fortement, ce qui est parfois assez frustrant.

Ainsi, pendant cette lecture, on a des bribes d’informations sur Moira, une amie qu’elle avait à l’université et qu’elle a retrouvé dans le «centre de formation des servantes». On ne sait pas grand-chose sur elle, mais elle n’avait pas l’air résigné à assumer son sort, personne ne sait ce qu’elle est devenue. On en apprend un peu plus aussi sur sa famille: Luke, son mari probablement mort en essayant de fuir la nouvelle société, et sa fille qui avait 5 ans au moment où elles ont été séparées… On ne sait pas grand-chose de sa vie passée, mais comme elle, on ne peut qu’espérer que ces personnes soient encore vivantes, pour garder l’espoir qu’un jour elle puisse sortir de cet enfer.

Après la cérémonie, l’héroïne perd un peu la tête et ressent le besoin de se sentir libre et vivante. Elle s’aventure alors dans la maison de nuit pour essayer de voler un objet qui pourrait plus tard lui rappeler ce moment. C’est là qu’elle tombe sur Nick, le chauffeur du commandant. D’abord, ils se touchent et s’embrassent, comme s’ils avaient tous les deux besoins d’un bol d’amour, de tendresse et de liberté avant de retourner à leur vie. Ensuite, Nick lui donne une drôle d’information: le commandant souhaite la rencontrer, seule, le lendemain soir. On comprend que l’héroïne se trouve dans une situation délicate; elle n’a pas le droit d’être seule avec le commandant ni même de lui adresser la parole, mais théoriquement, le commandant est son supérieur et elle doit lui obéir. Ses possibilités sont donc restreintes, et quoi qu’elle choisisse, elle se mettra en danger…

J’ai donc assez hâte de lire la suite… Que choisira l’héroïne ? Que veut le commandant ? Nick et la servante vont-ils se revoir ? Que sont devenus Luke, Moira et la fille de l’héroïne ? Une issue est-elle envisageable ? Suite au prochain épisode !

Avis de Fungi Lumini

On rentre petit à petit dans le monde de Margaret Atwood. On sait enfin dans cette partie quel rôle occupe Offred dans son foyer. On apprend aussi pourquoi on a besoin d’elle, mais toujours pas pourquoi elle a dû prendre cette place. On assiste à la scène malsaine de la cérémonie et on se demande comment une personne a pu un jour décider d’infliger ça à la servante écarlate et à l’épouse… et surtout pourquoi elles acceptent cette scène d’humiliation !

Les servantes écarlates ont aussi des examens médicaux obligatoires. Le médecin qui s’occupe d’Offred lui fait une proposition, certes indécente et malsaine mais utile, qu’elle pourrait accepter, mais qui signifierait la mort si on découvrait la vérité. Dans cette société, on ne sait jamais vraiment qui est de quel côté… Souhaite-t-il vraiment l’aider ou plutôt la piéger?

« Is that how we lived then? But we lived as usual. Everyone does, most of the time. Whatever is going on is as usual. Even this is as usual, now.
We lived, as usual, by ignoring. Ignoring isn’t the same as ignorance, you have to work at it. »

Le quotidien d’Offred est fait de petits riens, détails qu’elle n’aurait pas remarqué si elle ne restait pas à rien faire toute la journée. Une petite phrase sur un bout de papier trouvé dans sa chambre, un mot sur un coussin alors que toute lecture est interdite, une fleur presque fanée. Des choses insignifiantes qui font pourtant tourner son monde.

J’ai parfois un peu de mal à me situer dans la ligne du temps de ce roman. Il y a les moments présents, mais aussi du passé, ceux qu’elle a passé avec sa famille, avec Moïra ou encore au gymnasium avec les « tantes ». Il y a aussi ce qu’elle imagine. Bref, beaucoup d’instants assez brefs mais mélangés dans la narration qui sont, pour moi, parfois un peu difficiles à combiner.

« But this is wrong, nobody dies from lack of sex. It’s lack of love we die from. There’s nobody here I can love, all people I could love are dead or elsewhere. Who knows where they are or what their names are now? »

Dans le dernier chapitre, une servante écarlate est sur le point d’accoucher. Des choses bizarres se déroulent, car ce n’est pas les médecins mais les autres servantes qui vont l’assister. Elles sont toutes conviées à l’accouchement, ainsi que les épouses. On apprend aussi qu’elle peut mettre au monde un « unbaby » à la place d’un bébé normal, dont on se débarrasserait à la naissance. La femme enceinte ne peut pas savoir avant la naissance de quoi elle va accoucher, car les technologies « anciennes » (l’échographie par exemple) ne sont plus utilisées… Quel monde horrible ! Beaucoup de questions restent encore en suspens et j’ai hâte de continuer ma lecture !

Avis de Yuixem 

Gros coup de coeur pour cette deuxième étape de notre lecture commune ! Je suis littéralement tombée sous le charme de la narration de Margaret Atwood. Comme l’on fait remarquer FungiLumini et Marty, celle-ci est totalement déconstruite, croisant des flash-backs de plusieurs époques différentes à des scènes imaginées ainsi qu’aux actions qui se déroulent au temps présent. Paradoxalement, tout se mélange, tout se distingue et tout semble flou. Suivre ainsi le déroulement des pensées de l’héroïne est des plus réalistes et nous immerge complètement dans le récit. A son image, on ne sait plus où donner de la tête pour ne pas perdre sa propre santé mentale.

Comparé à la série, on se trouve ici dans un récit beaucoup plus intimiste et mettant davantage en avant la perversité de la société imaginée par l’auteure. Et ce qui est le plus dérangeant là-dedans, c’est que l’on imagine facilement notre monde réel pouvoir évoluer vers une telle société, ce qui en exacerbe davantage son horreur !

J’apprécie également que l’histoire prenne son temps pour se développer. Avec cette étape, nous nous sommes bien installées dans cet univers, nous en comprenons davantage les rouages et avons bien cerné la personnalité de notre personnage principal. La prochaine étape s’annonce sans doute un peu plus riche en action avec la séance d’accouchement qui se promet ainsi que le futur rendez-vous entre Offred et le Commandant !


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#Marty #Yuixem #FungiLumini

La Servante Écarlate – Lecture commune 01

To live is the rarest thing in the world. Most people exist, that is all.

Avis de Marty

Sans aucun préambule, l’auteur jette le lecteur au cœur d’un monde complètement détraqué. Cette première partie de la lecture commune était très prenante car on est évidemment curieux de savoir comment le monde civilisé tel que nous le connaissons a pu en arriver là…

On comprend très vite que les femmes (peut-être les hommes également, cela n’a pas encore été précisé) ont un problème de fertilité. Seule une poignée de femmes semblent encore capable de concevoir. Et c’est là que tout a basculé: une secte aux Etats-Unis semble avoir pris le pouvoir et organisé la société en plusieurs castes en fonction du rang et de l’aptitude à concevoir ou non des femmes.

Il y a d’abord le commandant, chef de famille, et sa femme, qui semble ne devoir que s’occuper de son jardin; ce couple stérile mais riche a à son service diverses personnes, les «Marthas» qui s’occupent de la cuisine et du ménage, les servantes qui elles sont fertiles et qui s’occupent des courses (et d’autres choses peut-être…?) et certaines familles semblent aussi avoir un chauffeur, comme Nick, celui du commandant de l’héroïne dont on ne connait pas encore le nom. Puis, dans les castes inférieures, on retrouve les éconofemmes qui sont mariées à des hommes aux revenus plus modestes et qui doivent alors assumer tous les rôles dans leurs maisons.

Les servantes sont formées par des «Tantes» qui leur apprennent à tenir leur rang et à entrer dans un tout petit moule où elles n’ont plus aucune liberté. En plus d’être le dernier maillon de cette nouvelle chaîne alimentaire, tout le monde les déteste et les méprises… Pourtant aux yeux des autres, elles doivent toujours avoir l’air heureux. Elles ne peuvent même pas parler de leur condition entre elles, car elles sont constamment surveillées par les «anges», véritables soldats postés partout dans les rues, et peuvent seulement s’échanger quelques phrases préconçues qui n’ont finalement plus aucun sens.

Autre élément tordu de cette histoire, on apprend qu’un mur a été érigé dans un coin de la ville et que «les traîtres» y sont pendus, c’est-à-dire les homosexuels, les médecins ayant pratiqué l’avortement ou encore les prêtres qui n’ont plus rien à faire dans un monde régi par une secte.

On découvre tout cela à travers les yeux de l’héroïne dont on ne sait pas grand-chose, on sait qu’elle a été mariée mais on ne sait pas ce qu’est devenu son mari. On devine qu’elle a eu un enfant mais on ne sait pas ce qu’il est devenu. On sait que c’est sa troisième affectation dans une famille et que la femme du commandant, une croyante hystérique, la déteste, mais on ne sait toujours pas ce qu’elle est censée tenir comme rôle dans la maison.

Ce nouveau fonctionnement de la société ne semble pas être d’application partout dans le monde puisque des femmes, touristes, viennent visiter son pays et les prendre en photo… Mais comment le monde a-t-il pu en arriver là? Comment la condition de la femme a-t-elle pu autant régresser? Quelles autres horreurs se cachent derrière ce monde trop lisse pour être démocratique? Suite à la prochaine lecture, j’imagine!

Concernant le style de l’auteur dans l’adaptation française, je le trouve très juste. Sans fioritures, il énonce simplement les faits ce qui rend le récit encore plus glaçant! J’ai bien aimé ce début d’histoire qui me plaît davantage en roman qu’en série… Bien que les deux semblent être assez proches pour le moment!

Avis de Fungi Lumini

J’ai eu un peu de mal à suivre le début de l’histoire. On se retrouve d’abord dans un grand dortoir où des filles sont regroupées, puis dans le chapitre suivant la protagoniste, Offred, nous présente sa chambre. On comprend après qu’elle a en fait rejoint la famille qu’elle va « aider ». On devine qu’elle n’a pas vraiment le choix, mais on ne sait pas encore ce qu’elle doit faire et pourquoi elle y est contrainte. Après tout, on se situe dans une petite banlieue tranquille, dans une jolie maison avec jardin et seule la présence militaire, le rationnement de nourriture et les pendus à la sortie du village nous donnent des indices sur le fait que quelque chose d’étrange se passe.

« They seemed to be able to choose. We seemed to be able to choose, then. We were a society dying, said Aunt Lydia, of too much choice. »

J’ai beaucoup aimé lire ces premiers chapitres, mais je trouve que beaucoup de questions importantes n’ont pas encore trouvé de réponses : qu’est-ce que la protagoniste fait dans cette famille? Pourquoi est-elle forcée d’y rester? On suppose que c’est pour porter l’enfant du foyer, mais alors pourquoi l’épouse ne peut pas le faire elle-même? (il y a des servantes écarlates dans de nombreuses familles) Qu’est-ce qui se passe dans leur pays? Pourquoi uniquement là? (des touristes japonais viennent les voir et eux ne semblent pas avoir changé…) L’auteure prend son temps pour nous décrire la nouvelle société qu’elle a mis en place, et je pense qu’il faudra être patient pour en avoir toutes les clés.

La protagoniste semble mener une vie plutôt paisible. Elle est logée, nourrie, doit faire quelques corvées, mais rien de bien méchant. Elle doit également faire attention aux autres hommes, qu’elle ne peut ni approcher, ni regarder. Cet aspect cache la sordide vérité : elle doit respecter des règles très strictes au niveau vestimentaire et comportemental, au risque de se faire dénoncer. Quelle serait la punition? On ne le sait pas encore. On sent que quelque chose de malsain se trame, les autres la regardent avec dégoût et respect pour ce qu’elle fait. Je pressens que la suite du récit ne va pas être tout rose pour Offred…

« I stop walking. Ofglen stops beside me and I know that she too cannot take her eyes off these women. We are fascinated, but also repelled. They seem undressed. It has taken so little time to change our minds, about things like this.
Then I think: I used to dress like that. That was freedom. »

Tous ces mystères font que je n’ai qu’une envie, continuer ma lecture ! J’ai d’ailleurs eu du mal à arrêter après ces premiers chapitres, j’avais trop envie de continuer l’exploration de cette société étrange !

Avis de Yuixem 

C’est après le visionnage du premier épisode de la série que j’ai parlé de ce livre à FungiLumini et que nous avons décidé d’en faire une lecture commune ! J’ai donc mis la série en « stand-by » le temps de cette lecture pour tenter d’en savourer le maximum !

Malheureusement, je n’ai pas autant été dépaysée par ce commencement que je l’aurais souhaité. J’étais par exemple déjà accoutumée à la plupart des termes et je sais déjà très bien quel est le rôle de l’héroïne dans cette maisonnée.

Cela ne m’a pas empêchée de beaucoup apprécier découvrir l’oeuvre originale ! Si la série table sur l’action, le suspense et les flash-back pour aider le spectateur à se faire une idée de l’étrange société que sont devenus les Etats-Unis, le livre laisse davantage le lecteur dans le flou sans lui donner beaucoup d’indices pour l’instant. Cela laisse énormément de place à l’imagination et la spéculation ! Et après tout, il n’y a rien de mieux pour commencer un roman !

Au niveau de mon challenge de lire ce livre en anglais, je dois dire que j’ai plutôt poser la barre haute ! Ma dernière lecture en anglais était une romance jeunesse… La différence de vocabulaire et même de syntaxe des phrases est donc « super huge » !!
J’aime beaucoup le style de Margaret Atwood : des phrases plutôt courtes, sans exagération dans les tournures de phrase ou les mots choisis, les rendant très percutantes !

Si la lecture de The Handmaid’s Tale me fatigue rapidement de part sa lecture en version originale, cela ne l’a en rien gâchée ! J’ai apprécié autant le récit que l’écriture et il me tarde d’arriver à un moment du récit encore inédit pour moi !


Avez-vous déjà lu ce livre? Dites-nous ce que vous en pensez 🙂 N’hésitez pas à nous rejoindre !

#Marty #Yuixem #FungiLumini

Lecture commune – La Servante Écarlate

Bonjour à tous et à toutes !

Nous vous proposons aujourd’hui une nouvelle lecture commune ! La série proposée par Hulu sur le roman La Servante Écarlate de Margaret Atwood nous a intriguées : Marty a déjà regardé la série et était tentée de découvrir l’univers original créé par l’auteure, alors que Yuixem et moi voulons découvrir le livre, avant de peut-être nous lancer dans la série. L’ouvrage fait environ 450 pages et nous pensons le découper en 5 étapes, un dimanche sur deux. Petit challenge supplémentaire, Yuixem et moi allons lire le livre en anglais. N’hésitez pas à nous rejoindre si ce livre vous tente également, ou à nous dire ce que vous en avez pensé si vous l’avez déjà lu ! 😉


Résumé

« Il nous est interdit de nous trouver en tête à tête avec les Commandants. Notre fonction est la reproduction […]. Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n’est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets. »

Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l’Ordre a été restauré. L’Etat, avec le soutien de sa milice d’Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d’un Evangile revisité. Dans cette société régie par l’oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L’une d’elle raconte son quotidien de douleur, d’angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d’une vie révolue, d’un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom.

Une œuvre d’une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.

Bande-annonce de la série


Les étapes de la lecture commune

Chapitres 1-9 : 22 octobre

Chapitres 10-19 : 5 novembre

Chapitres 20-28 : 19 novembre

Chapitres 29-36 : 3 décembre

Chapitres 37-46 : 17 décembre


Si l’aventure vous tente, n’hésitez pas à participer, à partager l’image ci-dessous sur votre blog et à commenter à tout moment les différentes étapes de cette lecture commune ! Si vous regardez la série, n’hésitez pas non plus à nous dire en commentaire ce qui vous a plu ou ce qui vous choque dans l’adaptation !

To live is the rarest thing in the world. Most people exist, that is all.

Nous vous donnons donc rendez-vous le  22 octobre pour découvrir les premiers chapitres de La Servante Écarlate. 🙂

#Marty #Yuixem #FungiLumini

American Gods – Lecture commune 03

Cargo

Avis de Marty

Au cours de cette troisième lecture, nous avons beaucoup voyagé ! En cent pages à peine, nous avons rencontré de nombreux personnages, plus ou moins importants, et suivi Ombre à travers plusieurs villes…

A la reprise de cette lecture, nous faisons la rencontre d’Ibis et Chaquel, que nous avions brièvement vus à la fin du chapitre précédent. Ces deux dieux de l’Egypte antique tiennent aujourd’hui une entreprise de pompes funèbres et ont accepté d’héberger Ombre jusqu’au retour de Voyageur, moyennant quelques services de sa part. Ombre se retrouve ainsi chauffeur de corbillard et aide les dieux dans leurs affaires.

Par ailleurs les dieux ont une chatte rousse qui semble particulièrement apprécier Ombre. Un soir, alors qu’il tente de se suicider, la chatte entre brusquement dans la pièce et arrête son geste. Une nuit, Ombre fait encore un rêve fantastique dans lequel il a une relation sexuelle avec une femme féline, qui selon moi, serait une déesse qui prend la forme d’un chat sur Terre…

Un matin, il croise le chemin de Sweeney le Dingue qui lui demande de lui rendre la pièce en or qu’il lui avait donnée. Quand Ombre lui dit qu’il ne l’a plus puisqu’il la donnée, il s’effondre et avoue que Voyageur va le tuer pour avoir donné cette pièce… Il met alors Ombre en garde contre lui et lui demande un peu d’argent pour s’éloigner de Voyageur, tellement il en a peur. Ombre lui donne 20 dollars et le soir même, il comprend que Sweeney s’est suicidé en buvant beaucoup d’alcool, acheté avec ce même argent, et puis s’est laissé mourir de froid. C’est d’ailleurs Ombre qui est chargé de récupérer son corps et de le ramener aux pompes funèbres. Le soir même, Ombre semble pouvoir dialoguer avec Sweeney bien qu’il soit mort et lui organise une petite veillée. Ce soir-là, il comprend enfin le tour qu’il lui avait appris et comprend comment faire apparaître des pièces d’or.

Le lendemain matin, alors qu’il se réveille d’une gueule de bois difficile, il se rend compte que Voyageur est revenu le chercher. Il doit alors rassembler ses affaires et reprendre la route aussitôt, sans même pouvoir remercier ou dire au revoir à Ibis et Chaquel. Ils roulent alors jusqu’à une station-service et Ombre n’obtient aucune réponse à ses questions, il apprend seulement que tout le monde s’en est sorti après l’attaque survenue lors de la fête près de la Maison sur le rocher.

Arrivés à destination, il envoie Ombre prendre le bus jusqu’à Lakeside pendant qu’il passera quelques nuits avec une serveuse vierge pour «reprendre des forces», on imagine que c’est encore un subterfuge de dieux pour pouvoir vivre plus longtemps. Ombre apprend qu’il s’appellera désormais Mike Persson et qu’il devra présenter Voyageur comme son oncle.

Ombre monte donc dans un bus et s’y endort. De nouveau il a le sommeil très agité: il fait la rencontre d’un dieu aux traits de bison à qui il demande comment sauver Laura. Mais quand on lui indique le chemin, cela semble être un piège car il se retrouve oppressé par de la roche si bien qu’il doit jurer d’offrir sa personne au dieu pour qu’il le relâche… Mais on ne sait pas très bien à qui il a juré allégeance exactement !

Dès son arrivée à Lakeside, il rencontre un grand nombre de personnes plus amicales les unes que les autres, mais il fait beaucoup trop froid dans cette ville pour Ombre :

«L’ex-détenu ne sentait plus ses pieds. Baissant les yeux sur ses chaussures en cuir noir et ses fines chaussettes en coton, il commença à s’inquiéter sérieusement des engelures.

Voilà qui dépassait la plaisanterie. Il était allé au-delà de la bêtise: il avait franchi la frontière de l’authentique grosse connerie à vingt-quatre carats. Il aurait aussi bien pu porter du voile ou de la dentelle: le vent soufflait à travers lui, lui gelait les os jusqu’à la moelle, lui gelait les cils, lui gelait le point d’ordinaire toujours chaud sous les testicules, lesquelles lui remontaient dans le bassin.

Continue, se dit-il. Avance, tu boiras tout un seau d’air en arrivant. Comme une chanson des Beatles démarrait en lui, il harmonisa son pas au nouveau rythme. Il lui fallut arriver au refrain pour se rendre compte qu’il fredonnait Help»

Petit à petit et au fil de ses rencontres, il trouve de quoi mieux isoler son appartement, une voiture pour se déplacer, des vêtements chauds pour survivre à l’hiver,… Puis un jour, Voyageur revient et sans vraiment lui expliquer pourquoi, il lui dit qu’ils doivent se rendre immédiatement à Las Vegas. Ainsi Ombre passe d’un froid polaire à une chaleur caniculaire et ils vont rencontrer un homme (ou plutôt sans doute un autre dieu) dont personne ne semble se souvenir… Voyageur parvient à le convaincre de rejoindre leur cause et puis ensuite ils repartent vers Lakeside. Sur la route, Ombre ose demander à Voyageur s’il connait un moyen de ramener sa femme à la vie, mais le dieu n’en est pas capable. Il conseille à Ombre de ne pas trop chercher à y parvenir et de plutôt faire le dos rond pendant quelques temps en restant caché à Lakeside pour ne pas que leurs ennemis essaient encore de le tuer. Mais bien sûr, il ne pourra pas empêcher Ombre de faire ce qu’il voudra pendant son temps libre et mon petit doigt me dit qu’il va quand même essayer de trouver une solution pour sa femme…

Sur une autre note, j’ai aussi regardé les deux premiers épisodes de la série… Mais pour être honnête j’ai de plus en plus peur de me faire spoiler le livre! La série ne fait pas défiler les événements dans le même ordre et j’ai vraiment peur d’apprendre une information que je n’aurais pas encore lue! Au-delà de cela, la série a un humour qu’on ne retrouve pas dans le livre et est beaucoup moins vulgaire dans la formulation. C’est assez différent de ce à quoi je m’attendais mais ce n’est pas mauvais pour autant… J’ai juste un peu de mal avec la tonne d’effets spéciaux utilisés et qui pour moi sont un peu trop dans la démonstration, mais à part cela, c’est un bon début de série !

Pour les prochaines lectures je m’attends à beaucoup de rebondissements. Pour la première fois, on laisse Ombre dans un petit village tranquille sans trop d’histoire, mais va-t-il partir à la recherche d’un moyen de ramener les morts à la vie ? Quelle sera la prochaine mission que lui confiera Voyageur ? Peut-on vraiment faire confiance à ce personnage ? Ombre va-t-il encore se faire rattraper par les ennemis de Voyageur ? Réponses dans deux petites semaines…

Avis de Fungi Lumini

Cette partie de la lecture commune m’a un peu moins passionnée que le début. Shadow se laisse porter par les événements sans se poser de questions. On le retrouve à Kairo, où il s’installe dans la routine du salon funéraire de Mr. Ibis et Jacquel, deux croquemorts, en attendant le retour de Wednesday. La monotonie s’installe en journée, mais est brisée la nuit par des rêves des plus étranges, voire mystiques. Si j’ai moins aimé ce chapitre, c’est aussi parce qu’on y retrouve Mad Sweeney, le personnage que j’avais préféré jusqu’ici, dans un piteux état. Ça m’a fendu le cœur de le voir comme ça… Et la suite n’est pas vraiment plus joyeuse pour lui.

On entre ensuite dans la deuxième partie du livre, intitulée « My ainsel » en anglais. Je ne comprenais pas ce titre, donc j’ai été demandé à Marty quelle traduction avait été donnée en français, mais ça ne m’a pas beaucoup aidée 😀 En fait, c’est en lisant la suite qu’on comprend : Wednesday donne une nouvelle identité à Shadow pour éviter qu’il soit à nouveau en danger, celle de Mike Ainsel !

On assiste à un moment un peu gênant dans lequel Wednesday drague une petite serveuse de 16 ans (et parvient à la mettre dans son lit, vive les runes de magie !) Pendant ce temps, Shadow prend le bus jusqu’à Lakeside, où il doit (encore) attendre Wednesday. Si ces moments n’ont pas été très passionnants pour l’intrigue du roman, j’y ai cependant retrouvé toute la convivialité et la gentillesse du peuple américain, qui ne demande qu’à venir en aide quand on semble perdu. Je trouve que ce roman montre très bien les différentes facettes de l’Amérique, sa fascination pour la route et les rencontres qu’on y fait.

Un mini-interlude nous prouve que les hommes qui avaient enlevé Shadow sont toujours à sa recherche… Affaire à suivre ! Après s’être installé dans l’appartement fourni par Wednesday, Shadow s’entraîne à ses tours de pièce pour passer le temps, alors qu’il fait un froid terrible à l’extérieur. Quand Wednesday revient enfin, ils partent pour Las Vegas rencontrer un autre Dieu pour le rallier à leur cause. Je n’ai pas très bien compris qui était cet individu, et j’espère qu’on aura des éclaircissements sur son identité par la suite. Beaucoup de questions restent en suspens et Wednesday répète assez souvent à Shadow qu’il n’est pas payé pour poser des questions. Le rythme de cette partie semble ralenti, voire gelé, par le rude hiver qui frappe les États-Unis à ce moment de l’histoire. Plus qu’à espérer que le printemps arrive !


 » What I say is, a town isn’t a town without a bookstore. It may call itself a town, but unless it’s got a bookstore, it knows it’s not fooling a soul. « 

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A touch of blue Marine

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American Gods – chapitres 1-4

American Gods – chapitres 5-7

#Marty #FungiLumini

American Gods – Lecture commune 02

Cargo

Avis de Marty

Nous en sommes déjà à la deuxième lecture commune d’American Gods et l’histoire reprend sur les chapeaux de roues. En effet, certains pouvoirs surnaturels commencent à se manifester chez Ombre… Il semblerait que par la force de la pensée, il puisse avoir une influence sur le monde qui l’entoure. Par exemple, sans que l’on sache exactement s’il est vraiment à l’origine de ce phénomène, il semble réussir à faire en sorte qu’il neige…
Par ailleurs, Voyageur se dévoile petit à petit et commence à montrer à Ombre de quoi il est capable pour arriver à ses fins. Ayant besoin d’argent, il monte une arnaque visant à récupérer l’argent liquide que les gens souhaitent déposer à la banque pendant la nuit. Réussissant, sous le regard presque admiratif d’Ombre, à escroquer ainsi de nombreux clients de la banque, Voyageur récolte un petit pactole et en profite pour payer à Ombre son premier salaire.
Ensemble, ils se dirigent ensuite vers la maison sur le Rocher où ils rejoignent Czernobog et où Ombre fait également la rencontre de Monsieur Andy, un de leurs amis semblant également avoir rallié leur cause. C’est à ce moment de l’histoire que les personnages se révèlent : en montant sur le plus grand carrousel du monde, Voyageur, Czernobog et Monsieur Andy changent d’apparence et se transforment en des animaux mythiques étranges… Sans savoir s’il s’agit d’une hallucination, Ombre semble comprendre à ce moment qu’il est face à des dieux.

« L’instant d’avant, Ombre tournait sur le Plus Grand Carrousel du Monde, montant son tigre à tête d’aigle. […] Il se retourna lentement, semant en chemin des images de lui-même, instants figés, chacune capturée en une fraction de seconde, chaque mouvement imperceptible prolongé à l’infini.  […] Ombre était incapable de combiner ce qu’il voyait, ou croyait voir, en un tout intelligible. Il voyait M. Nancy, un vieux Noir à la fine moustache, en veste de sport à carreaux et gants jaune canari ; chevauchant un lion de carrousel qui montait et descendait au milieu du ciel. Au même endroit, au même moment, il voyait une araignée aussi grosse qu’un cheval, les yeux semblables à des nébuleuses émeraude, lui rendre son regard d’un air hautain. »

Ils se rendent ensuite, sous cette forme, dans une salle où ils doivent convaincre d’autres dieux de se battre avec eux contre une nouvelle génération de dieux qui menacent de les reléguer au rang de vieux souvenirs. Mais la manœuvre échoue et Voyageur n’est pas assez convaincant… Il les invite tout de même à une réception pour tenter de les séduire autrement. Ils reprennent alors tous «forme humaine» et Ombre se charge de les emmener en voiture vers le lieu de rendez-vous, mais alors qu’il se trouve seul devant la salle, il se fait à nouveau kidnapper !
Emmené dans un lieu obscur par des ennemis qu’il ne peut même pas identifier, il est torturé pour connaître les intentions de Voyageur mais ne cède pas. Sa défunte femme vole alors à son secours et massacre ses ennemis pour l’aider à s’enfuir. Avant de disparaître, elle avoue à Ombre qu’elle aimerait qu’il trouve un moyen de la ramener à la vie…
En cavale, Ombre croise le chemin d’un corbeau qui lui indique qu’il doit rejoindre la ville du Caire (en Amérique, pas en Egypte), pour retrouver Chacal qui serait vraisemblablement un ami de Voyageur. Il achète une voiture et fait la connaissance de Sam, une étudiante à moitié indienne, qui se rend dans la même région que lui. Ils font alors route ensemble et l’on apprend encore au fil des discussions des détails sur le dieu Odin. Après l’avoir déposée à destination, Ombre prend une chambre dans un hôtel miteux avant de reprendre la route. Il fait alors la rencontre du dieu de la télévision qui se matérialise sur le petit écran de sa chambre d’hôtel sous les traits de l’héroïne de « I love Lucy ». Celui-ci propose alors à Ombre de l’employer et de le payer bien plus que Voyageur… Mais de nature fidèle, Ombre décline sa proposition.
Le lendemain, il se rend au Caire et rencontre Chacal… Mais nous n’en saurons pas plus avant le prochain chapitre ! A la fin de cette partie de l’histoire, nous avons encore pu lire une légende sur des dieux d’Afrique, grâce à l’histoire d’un dénommé « Salim ».
Je dois avouer que j’ai un peu moins aimé cette partie de l’histoire. Je ne sais pas si cela est dû à une mauvaise traduction ou à une volonté de l’auteur de laisser ses lecteurs dans le flou, mais je ne suis pas sûre de bien comprendre où va l’histoire. En effet, on ne nous explique pas vraiment quel pouvoir ont les dieux et pourquoi ils semblent prendre part à un conflit intergénérationnel. Je ne comprends pas non plus quel sera exactement le rôle d’Ombre dans cette histoire, est-il devenu un dieu ? Par ailleurs, toutes les petites légendes qui nous sont racontées au fil du récit me déroutent un peu : va-t-on retrouver ces personnages ? Ces histoires ne sont-elles qu’anecdotiques ?
Bref, je ne sais pas où cela va nous mener… Ce qui est sûr, c’est que j’ai hâte de découvrir ce qu’il est arrivé à Voyageur et aux autres dieux. J’ai aussi très envie de connaître les autres dieux ennemis et de savoir si Ombre parviendra à ressusciter sa femme… Vivement les prochains chapitres !

Avis de Fungi Lumini

Après leur visite chez les trois femmes et Czernobog, Wednesday et Shadow font une pause en ville. Wednesday a besoin d’argent et décide de cambrioler une banque, mais pas de n’importe quelle façon : il se déguise en réparateur de machine ATM. Les gens qui voulaient faire des dépôts vont lui donner l’argent contre un reçu parce qu’il semble être un réparateur « officiel ». C’est à la fois drôle de se dire qu’il est si facile de pousser les gens à donner leurs économies à un inconnu (d’ailleurs, même quand la police passe, un simple coup de fil à Shadow, qui se fait passer pour le patron de la boîte, suffit à les convaincre), mais également triste qu’un Dieu doit s’abaisser à ça dans le monde actuel. Comme promis, Wednesday n’implique que très peu Shadow dans ses affaires illégales.

Le lieu qu’on visite ensuite m’a fasciné et j’espère un jour avoir la chance de pouvoir m’y rendre : la maison sur le rocher. Une construction improbable remplie de collections bizarres et d’objets étranges. (voir la vidéo ci-dessous 😉 ) Cette visite s’annonçait déjà hors du commun, mais en plus, le tour que Wednesday leur fait faire semble passer plusieurs fois aux mêmes endroits, sans pour autant arriver dans les mêmes pièces. On a le sentiment de se perdre, mais également de suivre un chemin tout tracé – une sensation bien étrange !

Dans le chapitre suivant, nos héros retrouvent les autres gens conviés à la réunion, ils sont à peine une dizaine à s’être déplacés. C’est ici qu’on a la confirmation de ce qu’on soupçonnait dès le début : ces personnes sont des Dieux de l’ancien temps. Wednesday (qui serait Odin) essaie de les convaincre qu’une guerre risque d’éclater bientôt entre les anciens et les nouveaux Dieux, mais peu semble convaincus par ses paroles. Alors qu’ils se rendent tous ensemble au restaurant, Shadow est (encore une fois :p ) kidnappé. Après un interrogatoire musclé dans lequel il ne révèle rien (puisque de toute manière, il ne sait pas grand chose…), il est sauvé par sa femme morte. Ce personnage dont on ne voyait pas trop l’utilité jusqu’à présent va sûrement venir en aide à Shadow à chaque fois qu’il sera en difficulté. Elle ne peut cependant venir que la nuit, donc il n’a pas intérêt à être en mauvaise posture de jour. :p

Le dernier chapitre représente bien l’imaginaire de la route américaine : on s’y promène en y faisant des rencontres improbables qui nous mèneront pas forcément là où on voulait aller, mais où on devait être. Après une rencontre énigmatique avec un corbeau dévorant Bambi qui lui énonce sa destination, Shadow achète une vieille voiture et part sur la route. Il fait la rencontre de Sam, une jeune femme avec qui il va passer une grande partie de son voyage. On ne comprend pas encore si cette rencontre aura une importance plus tard ou pas. Une fois arrivé à destination, Shadow ne trouve pas Wednesday, mais une petite fille étrange et un duo de croque-morts… Affaire à suivre ! Dernier petit interlude : un représentant indien pour une firme de souvenirs touristiques fait la rencontre improbable d’un ifrit… Encore une scène bien what the fuck à la Gaiman 😀

Et le premier épisode de la série dans tout ça ?

J’ai eu l’occasion de voir le premier épisode de la série, et j’ai été bluffée par l’adaptation de l’histoire. On sent que l’auteur est impliqué dans le scénario et ça fait plaisir ! Si les scènes ne sont pas forcément dans le même ordre que dans le livre, les événements, eux, collent parfaitement, et c’est parfois même des citations entières du texte qu’on retrouve dans la bouches des acteurs ! De plus, l’ambiance étrange, bizarre et mystique propre au livre est magnifiquement retranscrite dans la série, avec des scènes d’une esthétique magique. C’est une incursion dans un monde nouveau, incroyable, mais complexe que propose Gaiman et je suis très contente d’avoir lu le début du livre avant d’avoir vu ce premier épisode, car je pense que j’aurais eu du mal à suivre si ça n’avait pas été le cas. Je n’ai qu’une hâte, que le prochain épisode sorte !


 » Wednesday was smiling, and Nancy was laughing delightedly, an old man’s cackle, and even the dour Czernobog seemed to be enjoying himself. Shadow felt as if a weight were suddenly lifted from his back : three old men were enjoying themselves, riding the world’s biggest carousel. So what if they did all get thrown out of the place? Wasn’t it worth it, worth anything, to say that you had ridden on the World’s Largest Carousel? Wasn’t it worth it to have traveled on one of those glorious monsters? »

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A touch of blue Marine

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#Marty #FungiLumini

La Horde du Contrevent – Lecture commune 06

twitter-post

« L’éruption a duré vingt-cinq à trente secondes, guère plus. Ce que j’ai eu peur, mon vif… J’ai cru que nous n’avions pas assez reculé. La ligne de crête a été amputée d’un mètre cinquante. Arval était déjà mort asphyxié avant que la contre-avalanche l’emporte, à cause de la pulvérulence des particules. Il n’a pas eu le temps d’avoir peur, encore moins celui de souffrir… »

Avis de FungiLumini

Après un passage tendu pour traverser un passage étroit et glissant, la Horde se retrouve devant un cratère de neige. Il semble facile à traverser, mais cet endroit s’avère être un volcan de vent, où le souffle violent rend la traversée impossible. J’ai trouvé le fonctionnement du volcan captivant et original : il est régi par un équilibre fragile, que la présence d’un ou plusieurs vifs met à mal. C’est ce déséquilibre qui créé les tempêtes, les avalanches, etc. Pas mal de hordiers y passent, certains de manière tragique, d’autre ridicule. La tension est palpable dans ce chapitre et les actions s’enchaînent. Les chrones sont nombreux, et un de ceux-ci dédoublent deux hordiers ! Un effet qui aurait pu être drôle s’il n’avait pas amené un mort de plus.

L’Extrême-Amont était censé se trouver derrière le volcan, mais c’est une immense plaine déserte que la Horde a devant elle. J’ai trouvé cette partie assez déprimante et ennuyeuse. Les hordiers sont peu nombreux et tous abattu par la déception de ce qu’ils ont découvert. Oroshi apprend aussi à Sov ce qu’elle sait sur le vif. Le sujet est très intéressant en soi, mais à ce moment de l’histoire, on se fiche d’avoir des explications, on veut juste savoir ce qu’il y a en Extrême-Amont et donc cette partie parait extrêmement longue. On apprend qu’Oroshi est enceinte de Sov…et de Caracole ! On sait aussi ENFIN qui était vraiment Caracole !

* Spoiler * La Horde est arrivée. Elle ne trouve cependant qu’une falaise qui donne sur un vide dont on ne voit pas le fond à cause de nuages. Oroshi affirme qu’ils sont arrivés en Extrême-Amont, mais les autres ne veulent pas la croire et décident de longer la falaise pour trouver le chemin pour continuer. Je les comprends tellement ! Arriver à son but ultime et ne rien trouver d’autre que le vide doit être tellement frustrant ! Ils vont devoir affronter la neuvième forme du vent, qui les met face à leurs plus grandes peurs, leurs échecs. Comme Caracole l’avait prédit, il ne reste que Sov au final (et le bébé d’Oroshi, constitué de vent, mais ce n’est pas un membre de la Horde, donc il ne compte pas vraiment), qui marche sans arrêt pour finalement apercevoir un espèce de cerf-volant géant. Il descend le long de ses cordes… et se retrouve en Extrême-Aval ! La boucle est bouclé, mais c’est frustrant après tant d’aventures d’en arriver là. * Fin du spoiler*

En conclusion, j’ai été très contente de lire La Horde du contrevent. Certes, il y avait des incohérences dans l’histoire, l’équilibre entre les moments d’action et de réflexion n’était pas toujours bien dosé, le récit était fort fragmenté et je ne vois toujours pas non plus l’intérêt d’avoir mis les différents points de vue avec des symboles puisque n’importe qui parlait dans les divers passages, mais l’univers et les personnages proposés à eux seuls valent le détour. C’est un nouvel imaginaire et un monde hors du commun et fascinant que Damasio a créé pour nous. C’est un livre unique en son genre et dans la littérature en général. Golgoth reste pour moi le personnage phare de la Horde : malgré son mauvais caractère, c’est grâce à lui que la Horde a atteint son but, grâce à sa folie et à sa détermination. C’est pour moi un personnage incroyable qui restera gravé dans ma mémoire de lectrice !

Avis de Coco

Mais quelle énooooooooorme déception ! Je n’ai même pas envie de m’exprimer tellement je suis déçue – et un peu énervée – mais bon, je vais quand même le faire.

Je ne vais pas re-raconter ce qu’il se passe puisque Fungi Lumini s’en est brillamment chargée^^ Si ça commençait bien avec le premier chapitre de cette dernière partie, les deux derniers chapitres ont littéralement été un calvaire à lire ! Autant pour les explications que pour le peu d’actions auxquelles on a pu assister. Je n’ai pas du tout adhéré à tout ce blabla sur le vif qui vient BEAUCOUP trop tard dans l’histoire et encore moins au destin funeste de la Horde – même si on savait ce qui allait se passer grâce à Caracole.

D’ailleurs en parlant de lui, je n’ai qu’un mot qui me vient : LOL. Bon d’accord, c’est de l’imaginaire, de la fiction et tout mais je-ne-sais-plus-qui a dit qu’« une bonne fiction était réussie quand le lecteur arrivait à y croire », je ne dis pas que le livre est mauvais – pas du tout, au contraire – mais ici, Caracole, ça n’a juste pas de sens ! Personnellement, ça n’a pas pris, et de nouveau quelle déception ! Autre déception : Oroshi ! Je l’ai trouvée vraiment égoïste dans ces derniers chapitres, elle savait tout et elle n’a rien dit, et pourquoi ? Pour s’assurer qu’elle avait bien raison tout en laissant toute la Horde crever et ne rien trouver mais quelle grosse blague ! Sans parler de l’« enfant » qu’elle a eu avec Caracole (oui parce que bon, dire à Sov qu’il est de lui pour épargner ses sentiments alors qu’elle s’en contrefout, ça va deux minutes mais pas 30 pages)… La blague de l’Extrême-Amont, je m’y attendais donc ça va, ça passe même si franchement, j’ai bien envie de dire « tout ça pour ça ». Sorry, je suis un peu remontée mais je n’ai vraiment pas apprécié cette fin.

En conclusion, on va dire que j’ai moyennement apprécié ce livre. J’ai beaucoup aimé le début, les personnages – à quelques exceptions près, oui je déteste toujours Golgoth – ainsi que l’univers créé par l’auteur. Cependant, la fin est trop décevante pour moi et me laisse un goût beaucoup trop amer pour pouvoir affirmer que j’ai vraiment aimé le livre. Dommage.

Avis de Yuixem

Voilà, comme l’a dit FungiLumini, la boucle est bouclée, autant pour nos hordiers que pour nous autres, lecteurs. J’ai personnellement adoré et dévoré les trois derniers chapitres de La Horde du Contrevent. Je n’arrivais plus à m’arrêter, au point de lire en marchant ! Bien sûr, j’ai eu quelques déceptions, mais de manière générale, j’ai beaucoup aimé la fin de cette épopée.

L’épisode du volcan de Krafla fut le plus passionnant car l’action était au centre du récit, et l’on se demandait en permanence comment ils allaient bien faire pour passer. Les morts qui se suivent les uns après les autres sont à la fois stupide, choquante et touchante. J’ai beaucoup apprécié l’espèce de chant mortuaire du vent qui suivait à chaque fois. Je trouvais que cela rendait parfaitement l’image du vif qui s’échappe du corps.

En parlant du vif, j’ai trouvé comme Coco qu’il était plus que temps qu’on ait ces explications, que je trouve toujours très compliquées même après lecture. Le poids de la destinée que pose Oroshi sur les épaules de Sov m’a aussi paru un peu gros. Caracole avait déjà fait sa prophétie depuis longtemps, elle aurait pu prendre le temps de tout enseigner à son amant depuis de nombreuses années. L’histoire de son bébé m’a plutôt surprise également, car à aucun moment dans le roman l’on se rend compte de ce rapprochement entre l’aéromaîtresse et le troubadour. Cela me pose alors une fois de plus la question de ces changements de point de vue, car il faut avouer qu’il n’apporte pas grand-chose au récit. Mais dans ce chapitre, j’ai à nouveau aimé l’apparition des chrones, ces êtres que je trouve fascinant. Enfin, l’éclatement de la véritable forme de Caracole m’a également étonnée et en soi plutôt plue. J’aurais cependant aimé en savoir davantage, comme souvent dans ce roman.

Pour terminer, le dernier chapitre fait bien transparaitre la solitude de Sov et on se demande jusqu’au bout s’il atteindra quelque chose de plus concret. La chute finale est celle que j’espérais donc je l’ai adorée. Leur quête aura donc bien été veine, outre le fait que le scribe aura expérimenté les neuf formes du vent. Malgré tout, j’ai trouvé cela dommage que l’auteur ne rende pas plus impressionnant ou plus touchant le fait que Sov possédait maintenant en lui la plupart des vifs de la horde…  et aussi qu’il ne développe pas davantage l’enfant qui suit son « père » sans se faire réellement remarquer.

Pour conclure, j’ai tout de même apprécié cette lecture. L’univers de La Horde du Contrevent m’a plu et je suis triste de le quitter en refermant ce livre. Les conceptions et la plume de Damassio m’ont également convaincue de son talent d’auteur. Cependant, plusieurs points négatifs parcourent les pages et, de manière générale, j’aurais apprécié avoir plus d’actions, plus d’informations sur des concepts ou sur les gaps de temps qui pouvaient y avoir entre les chapitres, et avoir, enfin, plus de liens avec les différents personnages. Je pense qu’une série de deux ou trois tomes aurait sans doute été un meilleur format pour offrir une histoire complète et satisfaisante en tout point. Malgré tout, je garderai un fabuleux souvenir de cette lecture commune !

 » – Je ne sais pas ce que vous affronterez. Vous seuls le saurez. Je ne le sais même pas pour moi. Les aerudits affirment que la neuvième forme est l’envers de la quête. Sa doublure intime. Elle est ce que vous avez fui, conjuré, à force d’énergie et de combats, votre vie durant. »


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