C’est officiel ! Nous avons enfin terminé la saga 1Q84 de Haruki Murakami ! Avec la pause que nous avons prise entre le deuxième et le troisième tome, il nous a semblé qu’elle était presque interminable ! Mais voilà, nous l’avons fait et nous pouvons en être fières ! Qu’avez-vous pensé des derniers chapitres ? Et du troisième volume de manière générale ? Et puis, bien évidemment, de l’ensemble de la saga ?
Avis de Marty
Et voilà nous y sommes, nous avons enfin fini la lecture d’1Q84… Après environ un an à avoir trimbalé un des tomes partout où j’allais, je peux enfin déposer le dernier opus sur une étagère de ma bibliothèque…
Commençons d’abord par revenir sur les derniers chapitres de la trilogie avant de donner un avis sur l’histoire dans sa totalité. Les premières pages s’ouvrent sur Aomamé, attendant impatiemment des nouvelles de Tamaru et cachée dans son appartement. Quand enfin le téléphone sonne, elle apprend qu’Ushikawa est mort et surtout… Que Tengo se souvient d’elle et qu’il a accepté de se rendre sur le toboggan le lendemain à 19h pour s’enfuir avec elle. Elle prépare alors ses affaires et s’habille exactement de la même manière que lorsque qu’elle est entrée dans le monde 1Q84. On comprend qu’elle va essayer de revenir dans son monde en remontant l’échelle de secours qui l’avait menée là où elle est aujourd’hui.
Un peu avant ce moment, Tengo reçoit l’appel déconcertant de Tamaru. S’il ne sait d’abord pas très bien s’il peut lui faire confiance, mais il est très heureux d’apprendre qu’Aomamé veuille le revoir. Par contre il est très intrigué et ne comprend pas très bien comment elle a été mêlée à cette histoire… Quoi qu’il en soit, il est prêt à la retrouver et à tout quitter avec elle. Il prépare donc toutes ses affaires, mais doit encore attendre une longue journée avant de la retrouver. Ce moment de l’histoire était assez beau, on ressent dans les descriptions de Murakami l’attente se mêler au désir et notre impatience grandit presque autant que celle de Tengo au fil des lignes!
Le moment le plus pathétique du livre arrive ensuite lorsque le dernier chapitre sur Ushikawa commence. En effet, ce pauvre espion de la secte a été ramené dans leur fief, il est horrible, rendu rigide par la mort et on apprend qu’on va vulgairement brûler son corps pour le faire disparaître. Ce personnage aura eu une mort presque aussi misérable que le reste de sa vie et c’est assez attristant. Le seul détail intriguant de sa mort est que des Little People sortent de son corps et se mettent à tisser une Chrysalide de l’air… On assiste également à l’interrogatoire de Tête-de-moine par ses supérieurs qui ont été furieux d’apprendre que leur espion avait été tué et qu’Aomamé était introuvable et pourtant vraisemblablement à l’origine du meurtre de leur homme. En se creusant les méninges, Tête-de-moine a alors une révélation: Tengo habitait dans l’immeuble dans lequel le corps d’Ushikawa avait été retrouvé! Il se précipite alors dans une voiture avec Queue-de-cheval et ordonne à ses hommes restés en ville de prendre Tengo en filature pour qu’il puisse les mener à Aomamé… J’ai alors retenu mon souffle pendant quelques pages car Murakami est un auteur capable de nous faire croire à un happy-end alors qu’en fait, ce ne sera pas du tout le cas. J’ai donc eu très peur que la secte mette la main sur notre petit couple…
Heureusement, cela n’a pas été le cas. Tengo s’est rendu au point de rendez-vous et Aomamé l’a rejoint au sommet du toboggan. Cet instant était très tendre et pour être tout à fait honnête, j’aurais aimé que le livre s’arrête à cet instant romantique et encore plein d’énigmes et de possibilités. J’ai personnellement trouvé que le reste des pages était superflu. Depuis trois tomes, on n’attend que leurs retrouvailles, et quand ce moment arrive enfin, quand leurs mains se joignent le plus simplement du monde comme elles l’avaient fait pour la première fois sur les bancs de l’école, et bien selon moi l’histoire était complète, il n’y avait plus besoin de mots.
Et pourtant l’histoire a repris après ce moment hors du temps. Les deux héros se mettent en route, dans la foulée Tengo apprend qu’il est le père de l’enfant que porte Aomamé, et quand il fait le lien avec son étrange nuit d’amour avec Fukaéri, le jeune homme semble étonnamment accepter sans trop de problème cette hypothèse! Ils ont ensuite pris leur courage à deux mains et ont remonté l’escalier de secours jusqu’à la voie express. Comme on s’en doutait, arrivé au sommet, il n’y avait plus qu’une seule lune dans le ciel. Cependant, un détail semble chiffonner Aomamé. Dans son souvenir, le tigre figurant sur la publicité Esso bordant la voie express tournait la tête dans l’autre sens. On pourrait penser qu’elle ne se souvenait pas bien de ce détail, mais cela ne ressemble en aucun cas au personnage: depuis le début de la trilogie, elle ne laisse jamais rien au hasard et fait preuve d’un sens de l’observation hors du commun. On se doute donc que quelque chose cloche… De fait, Aomamé pense aussi qu’ils ont pu atterrir dans un troisième monde, une sorte de troisième réalité parallèle. Mais les deux héros ne s’en formalisent pas, hèlent un taxi et se trouvent une chambre d’hôtel. Et c’est là que je trouve que la fin gâche un peu le reste de l’histoire: on passe d’un romantisme pur à une description d’un acte sexuel bizarre…
Bref cette fin me semble un peu bateau, j’avoue avoir été déçue par le dernier chapitre. Il ne sert pas à grand-chose, sinon à désacraliser un amour d’enfant… De plus, quitte à rajouter un chapitre si superflu, j’aurais franchement préféré avoir des réponses à mes questions! En effet, on ne sait toujours pas comment est morte Ayumi, si elle s’est réincarnée en Kumi, qui a tué la mère de Tengo, qui est son véritable père, si l’enfant qu’Aomamé porte est celui de Tengo ou du leader, s’ils sont à nouveau dans une réalité parallèle, si Fukaéri est une daughter ou une mother,… Bref, je reste un peu sur ma faim!
De façon globale, je suis mitigée sur ce livre. Si l’histoire dans son ensemble m’a assez plu, je ne suis pas sûre d’avoir compris toutes les subtilités liées au monde 1Q84 et aux chrysalides de l’air… En plus, je pense que tout aurait facilement pu être résumé en un gros tome. Les descriptions étaient souvent trop longues… Mais dans l’ensemble, je suis quand même tombée sous le charme de Tengo et d’Aomamé, bien qu’ils soient complètement bizarres, je m’y suis attachée… Et j’ai aussi beaucoup aimé le personnage de Tamaru! Il aura fallu une sacrée dose d’imagination à l’auteur pour nous sortir une histoire pareille, et il faut quand même reconnaître qu’il a bien assemblé toutes les parties du récit et en a fait un ensemble cohérent, intrigant et globalement agréable à lire… Je crois quand même que cette lecture commune va me manquer!
Avis de Yuixem
Je me sens à la fois triste et heureuse d’avoir enfin terminer 1Q84. Triste, parce qu’il faut dire que je m’étais tout de même fort attachée à Tengo et Aomamé. Et heureuse en même temps, parce que je commençais à trouver la fin longue.
Voici d’abord un petit résumé rapide des cinq derniers chapitres. Ceux-ci ont finalement réunis nos deux amoureux, pour mon plus grand bonheur ! J’ai trouvé la scène de leurs retrouvailles très touchante, d’une grande pureté et pleine d’émotions. J’avais presque la sensation de tenir, moi aussi, la main de Tengo. Leur besoin qui se révèle ensuite de devoir se sentir l’un près de l’autre et de ne jamais se lâcher est adorable et Murakami retranscrit parfaitement leurs sentiments et sensations. Mais très vite le temps reprend son cours, car il n’y a pas une minute à perdre face à la menace que représentent les Little People. Surtout quand on sait que ceux-ci se sont mis à filer une nouvelle chrysalide de l’air à l’aide des cheveux du corps d’Ushikawa… Finalement, ce personnage n’aura servi que de portail pour ces étranges énergumènes. Au terme de notre aventure, l’histoire se termine pour le mieux pour la jeune famille qui vient de se former. En remontant les escaliers qu’Aomamé avait descendu au début du premier tome, Tengo et elle arrivent dans un monde où seule une lune règne en reine dans le ciel. Pourtant, on ignore s’ils sont retournés dans l’année 1984 ou s’ils ont encore été envoyés dans une troisième dimension. Mais maintenant qu’ils sont à présent réunis, ils sauront faire face à tous les obstacles qui pourraient se présenter devant eux.m
Voilà comment se termine cette longue saga de Haruki Murakami… Et je dois dire que ma première impression lorsque je l’eu fini fut de la déception. De manière générale, je n’ai pas trop aimé ce troisième tome que j’ai trouvé long et la plupart du temps inintéressant. Et surtout, je n’ai pas du tout aimé la fin qui se révèle être un tout gentil, rose et mignon : « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». En un mot, la boucle est bouclée avec ce troisième tome qui clôt l’histoire de la même manière qu’elle avait commencée, c’est-à-dire avec la descente, pui remontée d’Aomamé de l’escalier se trouvant sur l’autoroute. La manière de quitter le monde d’1Q84 m’a semblé trop simple et ne m’a pas convaincue. Et puis j’ai eu envie de crier à l’auteur : « Et le fantastique dans tout ça ! A quoi aura-t-il servi ?! » Murakami nous aura appâtés tout au long des premiers tomes pour attiser notre intérêt sur cet univers, pour finalement nous laisser en plan, sans aucun détail ou réponse vis-à-vis de toutes nos questions au sujet des Précurseurs et des Little People. Si je savais que l’auteur était connu pour faire entrer le fantastique dans le quotidien de ses personnages pour ensuite les ramener à leur pauvre condition, j’ai trouvé ici que tout le développement du monde d’1Q84 n’est jamais entré en profondeur. Chose qui m’a évidemment beaucoup déçue. Si je devais à présent résumer la saga, je dirais qu’il s’agit avant tout d’une histoire d’amour très pure entre deux enfants que le temps a éloigné et où le fantastique ne sert que de mobile à leurs retrouvailles.
Au terme de ma lecture, j’ai donc trouvé que la saga aurait pu être raccourcie à deux tomes, tellement j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs. Pourtant, si je reste déçue de cette saga, je dois avouer avoir été tout de même séduite par son style, comme toujours. J’ai été portée par l’histoire d’1Q84 pendant la majeure partie de ma lecture et me suis fortement attachée aux personnages. Le talent de Murakami pour décrire ses protagonistes et rendre leur quotidien intéressant me surprend toujours. Cependant, j’ai eu l’impression qu’il s’est senti un peu dépassé par le monde qu’il a construit, n’allant jamais jusqu’au bout des choses, abandonnant un détail pour un autre… En conclusion, je ne retiendrai pas du tout 1Q84 comme une grande oeuvre de Haruki Murakami, qui se trouve être tout de même mon auteur contemporain préféré. Je recommande davantage ses précédentes oeuvres telles que La Fin des temps ou La Course au mouton sauvage.
Sans trop m’éterniser sur tout mon ressenti sur la saga d’1Q84, je terminerai mon avis sur le fait que j’ai été heureuse d’entreprendre cette lecture commune avec Marty, car je pense que je n’aurais jamais réussi à la terminer sans une source de motivation extérieure ! Cette première expérience fut une grande réussite de mon côté et j’ai hâte de continuer ce type d’aventure avec d’autres personnes et ouvrages !
Nous mettons ainsi un point final à la première lecture commune que nous avions lancée sur notre blog ! N’hésitez-pas à rédécouvrir tous nos avis concernant chaque étape de la lecture sur ce lien !
Nous vous donnons encore rendez-vous pour la lecture commune du Guide du voyageur galactique qui se poursuit jusqu’au 10 mars ! Par ailleurs, une nouvelle lecture commune commence pas plus tard qu’aujourd’hui ! Ne manquez pas ce nouveau rendez-vous !
#Marty & #Yuixem