Sorti pendant la grande vague gothique française de la fin du XVIIIe, ce somptueux roman conte les infortunes d’une amoureuse triste, malmenée par une affreuse marâtre. Réclusion, manipulations et cauchemars terrifiants, une romance noire et tragique.
Lily est amoureuse de Vince, mais pas seulement… Elle aime aussi…
La vie.
La musique.
Son travail.
Ses corsets.
Les cupcakes.
Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… elle décide de vivre ses rêves au lieu de rêver sa vie…
J’ai profité de la présence de Cécile Guillot aux Imaginales pour lui prendre son dernier livre : Les tribulations d’une gothique amoureuse. Je découvre avec ce titre les éditions EDB. J’ai commencé ce livre sur le trajet de retour d’Épinal et je l’ai assez vite fini, l’histoire étant assez courte et très plaisante à lire.
J’ai trouvé l’objet-livre très mignon : la couleur noire prédomine sur la couverture, mais les teintes de rose la rende plus douce. Elle représente bien l’univers gothique/cupcake de Lily. L’intérieur du livre est très beau également. Les pages blanches entre les chapitres sont décorées avec des motifs baroques floraux, les séparateurs de paragraphes sont de petites ronces-cœurs, les numéros de chapitre sont ornés d’un cœur. Tout est élégant et raffiné !
Lily est gothique. Est-ce que ça fait d’elle une personne différente? Non! Elle a les mêmes peines de cœur, les mêmes problèmes au boulot, les mêmes fous rires avec sa meilleure amie : bref, c’est une fille. :p Lily est amoureuse de Vince, le beau gosse tombeur de filles et bassiste dans son groupe de métal, mais lui ne se rend compte de rien. Victorine, sa meilleure amie, veut absolument lui faire rencontrer l’amour grâce à des rendez-vous organisés, sans l’aval de Lily bien sûr. Sa mère dépressive la rabaisse sans cesse. La directrice de l’école dans laquelle Lily travaille est une vieille femme attachée aux anciennes valeurs de l’éducation qui n’hésite pas à humilier ses collègues. Lily va devoir essayer de mettre de l’ordre dans sa vie. Heureusement, elle peut compter sur ses amis, ses corsets et ses cupcakes pour lui remonter le moral !
J’aime toujours autant la plume de Cécile, douce et légère, qui nous conte les mésaventures de Lily. Elle nous offre une petite histoire romantique toute mignonne assaisonnée à la culture gothique et métal. Bon, ce n’est pas très dur de savoir avec qui Lily va terminer l’aventure, mais c’est raconté de façon tellement belle et pleine d’émotions que je ne pouvais qu’apprécier ! Je me suis retrouvée dans le personnage de Lily. Elle se laisse guider par ses intuitions, par ses émotions. Elle ne va pas changer qui elle est par amour, elle reste toujours elle-même, dans les bons moments comme dans les moins bons.
J’ai également beaucoup apprécié les nombreuses références à la culture gothique/fantastique/métal présentes dans le livre. Il ne s’agissait pas des clichés du genre mais des petites perles littéraires ou cinématographiques qui ont marqué l’auteure (je n’aurais jamais cru entendre parler du film « May », qui m’avait énormément plu il y a quelques années déjà, ça fait plaisir ! ). J’ai également fait de chouettes découvertes grâce à ce livre : je viens par exemple de commencer la série Hemlock Grove ! 😉 Un détail que j’ai particulièrement aimé est le carnet d’adresses à la fin de l’ouvrage, pour retrouver les magasins et sites dans lesquels Lily fait son shopping.
« Une fois arrivée à GardenCupcakes, je m’installai confortablement dans un canapé moelleux. L’ambiance cosy et sereine s’avérait idéale pour une petite remise en question. Esther m’apporta le gâteau à la banane et le thé glacé que j’avais commandés et me servit avec son éternel sourire bienveillant. »
« Elle était ainsi. À haïr sa vie, à se plaindre et à rêver à tout ce qu’elle n’avait pas, ou plus. Sans doute n’avait-elle jamais eu plus de tendresse pour mon père que le jour où elle l’avait perdu. Je trouvais ça triste de ne pas savoir profiter de son bonheur, d’être aveuglée au point de ne pas voir ce que la vie lui offrait.
J’espérais ne pas être comme elle. »
Je recommande cette petite romance teintée de culture gothique et de cupcakes ! Une protagoniste authentique, une jolie plume et une histoire touchante. Un beau moment de lecture en perspective 🙂
#FungiLumini
Bonus
Les éditions EDB proposent des box édition limitée à chaque sortie d’un nouveau titre. La box pour ce livre s’appelait la Goth Box et avait l’air super ! Je regrette encore de ne pas l’avoir prise…
Pour avoir un aperçu du contenu, je vous propose la vidéo de Eliot et des livres !
Willow Hall… Les murs semblent me chuchoter des prières que je ne comprends pas… Les ombres s’allongent, chaque coin paraissant cacher quelque monstre à l’affut… Tout ici n’est que ténèbres et désespoir. La fillette dont je dois m’occuper reste plongée dans un silence indifférent. Elle est parfois entourée d’étranges papillons sortis de je ne sais où… créatures magnifiques mais qui m’arrachent à chaque fois un frisson involontaire.
Résumé
L’héroïne de ce conte est Emily, une jeune femme engagée comme gouvernante par la famille Andrews pour s’occuper de leur fille Lorena. Cette dernière semble constamment dans un autre monde et ne remarque pas la présence de sa gouvernante. Emily va découvrir les secrets que renferme le sinistre manoir et se rapprocher petit à petit de Lorena, une enfant pas comme les autres qui va lui ouvrir les yeux sur un monde à la fois effrayant et extraordinaire.
Mon avis
Avant même de lire la quatrième de couverture, je savais que Willow Hall se retrouverait dans ma bibliothèque. Je connaissais déjà la plume de Cécile Guillot, que j’apprécie énormément, et j’ai découvert les illustrations de Mina M grâce à cet artbook – travail que j’ai tout de suite adoré! Le livre en lui-même est un petit bijou : la couverture aux nuances sombres donne tout de suite le ton de ce conte fantastique.
Le livre se présente comme un recueil de lettres écrites à la main et envoyées par Emily à son fiancé. Elle y explique les évènements étranges qui se produisent dans le manoir de la famille Andrews et les diverses émotions qui la traversent durant son séjour. Tout comme Emily, on ressent le malaise présent dans ces lieux et on s’attache petit à petit à la fillette d’apparence fragile qu’est Lorena.
Cécile Guillot séduit le lecteur avec un style d’écriture épistolaire à la fois sombre et poétique, ainsi que grâce à l’instauration d’une ambiance toute particulière, typique du roman gothique anglais, qui m’a rappelé par moment Edgar Allan Poe et sa Chute de la Maison Usher.
Les lettres sont associées à des articles de presse et aux illustrations de Mina M, celles-ci mettant parfaitement en valeur le texte de Cécile Guillot. La plupart des illustrations sont des portraits des personnages principaux du conte. Elles sont délicates, tout en finesse et en douceur, malgré l’ambiance sombre et angoissante du texte. Les traits du dessin sont fins et raffinés, la palette de couleurs restant dans des tons assez sombres. L’association de ces deux artistes donne un résultat magnifique, un véritable plaisir pour les yeux.
Le seul petit bémol de ce conte illustré est sa longueur : il m’a paru assez court. Les pages tournent, plus belles les unes que les autres, la fin de l’ouvrage arrivant cependant beaucoup trop vite. J’aurais aimé en apprendre plus sur les drames survenus entre les murs de la sinistre demeure.
Citations
« Tant de peur…tant de douleur…et pourtant tellement de splendeur. »
« La nuit autour de moi se fait plus obscure,
Les vents sauvages soufflent plus froids,
Mais un charme tout puissant me lie,
Et partir, partir, je ne le peux. »
Conclusion
L’association de la plume de Cécile Guillot et du talent d’illustratrice de Mina M est pour moi une totale réussite ! Je recommande vivement ce conte gothique qui sortira sûrement régulièrement de ma bibliothèque afin de dévoiler encore et encore ses magnifiques illustrations. 🙂
#FungiLumini
Bonus
Parce que les éditions du Chat Noir aiment faire plaisir à leurs lecteurs, j’ai bénéficié avec ma précommande d’une dédicace de l’auteure ET d’une dédicace de l’illustratrice dans mon exemplaire de Willow Hall ! 🙂