Titre : Les Brumes affamées
Autrice : Dawn Kurtagich
Illustratrice : Mina M
Éditeur : éditions du Chat Noir
Genre(s) : Gothique/horreur
Nombre de pages : 450
De nos jours. Zoey, obsédée depuis toujours par les ruines de Mill House qui semblent avoir un lien avec l’amnésie de son père, fugue avec son meilleur ami pour y mener l’enquête. Sur place, des événements étranges les font douter. Sont-ils seuls ? En danger ? D’autant plus que personne ne sait qu’ils sont ici… 1851. Roan emménage à Mill House pour y vivre avec son nouveau tuteur après le décès de son père. Elle y fait la rencontre d’autres orphelins. Mais quand elle comprend qu’elle est liée à un ancien secret, elle décide de s’échapper avant qu’il ne soit trop tard… Avant que les brumes ne se referment complètement autour du manoir. 1583. Hermione, jeune mariée, accompagne son époux dans les terres sauvages du nord du Pays de Galles où il a prévu de construire une maison et un moulin à eau. Mais bientôt, des rumeurs concernant des rituels démoniaques se propagent… 3 femmes, 3 époques différentes, toutes liées par un Pacte Impie. Un pacte signé par un homme qui, plus de mille ans plus tard, est peut-être encore là…

Ce qui hante les bois a été un de mes plus gros coups de cœur de 2020 et j’avais donc grande hâte de découvrir ce nouveau roman de Dawn Kurtagich ! Avec une magnifique couverture réalisée par la talentueuse Mina M, un titre des plus mystérieux et une mise en page interne hyper soignée et intrigante, ce roman avait tout pour me plaire !
Le livre débute par les paroles très fortes et mystérieuses : « Ceci n’est pas un livre. C’est le rugissement de la montagne » accompagnées d’étranges symboles, liés à des caractéristiques magiques. On arrive ensuite sur la montagne avec Roan. Après la mort de son père, elle rejoint son tuteur, énigmatique personnage à la bibliothèque occulte très fournie. Deux autres jeunes gens la rejoignent dans le manoir isolé sur la montagne, un endroit lugubre peuplé de rumeurs étranges, de légendes anciennes et hanté par une présence sombre et inquiétante. Une tempête qui semble sans fin frappe la montagne et empêche les protagonistes de la quitter alors que des événements tragiques prennent place.
De nos jours, Zoey, adolescente intrépide et bornée, décide de se rendre à Mill House, lieu dans lequel son père a perdu la mémoire. Elle espère trouver le remède à cette amnésie pour réparer sa famille brisée. Son meilleur ami à l’esprit plutôt rationnel l’accompagne dans ce voyage. Une troisième dame moins présente, Hermione, nous livre son expérience aux travers de journaux. Le point commun entre ces trois femmes ? Elles « pratiquent ». La magie et l’occulte sont leurs alliés, même s’il faut bien garder en tête que la pratique coûte un certain prix et qu’elle a un côté obscur, malfaisant qui ne demande qu’à être libéré.
La mise en page de ce roman est un véritable enchantement : la police d’écriture passe de manuscrite lors que Zoey ou Hermione écrivent leurs journaux à des imprimés plus classiques dans les passages filmés ou contant des moments dans le manoir, voire écrit en inversé. L’arrière-plan est très travaillé, parfois parchemin, parfois tapisserie, parfois déchirures. Des illustrations pleine page noir et blanc sont également glissées entre les pages. Un magnifique écrin pour ce roman sombre et atypique !
Les histoires et les époques s’enchainent. J’ai bien aimé le fait que les trois protagonistes soient à trois points différents de leurs vies; une adolescente, une jeune femme et une épouse jeune maman. La technologie (photo/vidéo/GSM) qu’amène Zoey casse un peu l’ambiance gothique/horreur et tourne le récit plutôt vers l’angoisse. C’est une facette différente intéressante, mais j’ai pour ma part préféré l’époque de Roan. On y plonge dans de sombres intrigues, une ambiance gothique et fantastique à souhait, tout en sombrant peu à peu dans une douce folie et dans la peur liée au manoir et aux événements qui s’y sont déroulés. J’ai aussi trouvé un peu dommage qu’Hermione soit si peu présentée, car son rôle a une importance capitale, et j’aurais adoré en connaitre plus sur sa vie avant et sur la montagne !
Cette montagne tient d’ailleurs une place importante dans le roman. Elle est à la fois refuge et prison. Elle fait entendre son rugissement dans la tempête, mais se montre secrète, cachant mille endroits où se cacher ou où se perdre. Un personnage de conte allemand imprègne aussi le récit de son essence maudite. Ce roman se termine ici, mais sur une note très ouverte qui appelle une suite. On verra si l’autrice revient dans cet univers ou pas !

« Pourquoi les hommes sont-ils autorisés à exprimer leur colère quand elle doit taire la sienne ? Ne possède-t-elle pas trois fois – dix fois – la violence d’un homme ? Emma ne la possède-t-elle pas non plus ? Elle meurt d’envie de lui mordre la main comme le ferait une louve. N’est-elle pas louve ? »
« Cette maison, elle affecte les gens normaux. Toute la montagne est infectée par les ténèbres. C’est insidieux. Comme un poison qui remonte tout doucement jusqu’au cœur. Rien ne survit ici. Plus rien ne survit, ici. »

Un roman sombre et inquiétant porté par trois femmes qui pratiquent la sorcellerie : une ambiance gothico-fantastique et angoissante, des événements inquiétants qui se déroulent dans un lieu isolé et lugubre, hanté par une présence funeste, des personnages qui plongent petit à petit dans la folie et le désespoir. La magnifique mise en page immerge le lecteur dans ce texte original et rajoute énormément au plaisir de lecture !

#FungiLumini
Perso je suis passée à côté, je l’ai même abandonné à la moitié. J’ai détesté Roan et je n’ai jamais réussi à me plonger dans l’ambiance. Les parties sur Zoé n’ont pas suffit à me raccrocher alors que comme toi j’en attendais beaucoup, que la mise en page est superbe et tout ce qu’on veut.. Je sais pas ce qui a cloché. Frustration 😦 j’y reviendrai plus tard pour voir si ça change quelque chose.
Je ne vois passer que des chroniques super enthousiastes en plus XD c’est encore pire !
J’aimeAimé par 1 personne
Haha c’est vrai que l’ambiance de ce roman était très particulière, je pensais que tu aurais aimé aussi :p Mais bon, tu as le droit aussi de ne pas tout apprécier 😉 Mon coup de cœur reste encore pour « Ce qui hante les bois », mais je dois encore lire Dead House !
J’aimeAimé par 1 personne
Moi ça reste Dead House :3 oui je sais que j’ai le droit mais ça me perturbe en fait je constate que mes goûts changent et qu’ils changent vite 😅
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai moyennement aimé Ce qui hante les bois pour ma part, mais j’ai eu un presque coup de cœur pour The Dead House. Du coup, j’ai bien envie de tenter celui-ci aussi, et ta chronique ne fait que renforcer cette envie :).
J’aimeAimé par 1 personne
J’en attendais sûrement trop, car je suis passée à côté de ce livre. Comme tu le dis, les passages avec Zoey cassent un peu le rythme (je me suis crue à un moment dans un remake écrit de Projet Blair Witch) en plus). Et effectivement, Hermione est trop peu présente.
L’aspect horrifique ne m’a pas emballée, en fait il m’a laissée de marbre : j’ai trouvé que ça faisait too much, un peu trop carton pâte.
A me relire, on dirait que j’ai vraiment pas aimé mais si quand même, notamment pour le récit choral, l’intrigue labyrinthique avec ce lieu dans lequel on se perd dans tous les sens du terme, et évidemment la maquette qui est époustouflante et à mon avis fait beaucoup. Sans elle, pas sûre que l’expérience aurait été pareille…
J’aimeJ’aime