Titre : Régis
Auteur : James Osmont
Éditeur : auto-édition
Illustration de couverture : Laurent Fièvre
Genre(s) : drame/ thriller psychologique
Nombre de pages : 264
Régis aime la littérature et l’automne, les décibels et l’errance. Il n’a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où tout fait sens. Dans sa psychose, il s’accroche à de fragiles repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement, des chansons sans espoir… Pourtant, peu de temps avant les attentats du 13 novembre 2015, le retour d’un mystérieux persécuteur va faire vaciller son équilibre précaire. Jusqu’au point de non-retour…
James Osmont est un des premiers auteurs à avoir contacté le blog lors de sa création, pour nous présenter Régis. J’avais été parcourir les premières pages sur le site qu’il nous avait donné et j’avais été très intriguée. Au point où, un an plus tard, quand l’occasion s’est présentée, je n’y ai pas réfléchi à deux fois et j’ai sauté sur les deux premiers tomes de sa trilogie psychiatrique (Régis est le tome 1, Sandrine le deuxième et Dolorès, le troisième, sort début juillet). Je dois également mentionner la sublime mais dérangeante couverture de Régis, qui m’a tout de suite attirée vers ce roman.
L’histoire commence le soir des attentats du 13 novembre 2015. Régis est patient dans un hôpital psychiatrique et voit à la télévision les images du massacre. Il sort tout juste d’une période d’isolement et cette vision du monde ne l’aide pas à se remettre d’aplomb. C’est sans compter sur un autre patient qui le fixe sans cesse et la nouvelle stagiaire. Régis a-t-il une chance de sortir de l’hôpital et de mener une vie normale? Le veut-il seulement?
Régis est un personnage extrêmement fort. Pas au sens physique ou mental du terme : en effet, il est plutôt chétif et sa conscience bascule à chaque élément perturbateur dans son quotidien. Ce qui parait comme des détails, de légers changements pour nous, prend des proportions énormes pour Régis et conduit à des conséquences plus graves. L’hôpital psychiatrique est sa maison, son cocon qui le protège du monde et inversement. C’est un protagoniste dont l’histoire nous prend aux tripes. On voudrait se dire que les actes qu’il a commis sont irréparables et impardonnables, qu’il est un monstre et rien d’autre. Mais on ne peut pas. Pas après toute la douleur et la fragilité qu’on ressent chez lui, pas après la découverte de ce qu’il a vécu.
Chaque chapitre porte comme titre une date et une heure pour nous situer dans une chronologie pas toujours linéaire. On suit les pensées du protagoniste, ses réflexions et ses souvenirs. On est entraîné dans la spirale de sa folie. On passe aussi parfois à la perspective de son entourage : Sandrine son infirmière, Amine la seule personne qui vient encore le voir, l’étudiante stagiaire en psychiatrie et le prédateur (ces deux personnages ne sont jamais nommés). Des points de vue qui nous montrent différentes facettes de Régis.
La musique a une place extrêmement importante dans ce livre. Et pas n’importe quelle musique puisque Régis écoute surtout du métal. Ces chansons l’apaisent. Il met toujours son mp3 en mode aléatoire et les chansons qui viennent au hasard semblent toujours inspiré le moment. Les paroles sont retranscrites en français dans le corps du texte, mais les textes originaux en anglais sont disponibles en note de bas de page à chaque fois. L’auteur nous montre toute la beauté et la poésie du métal, et j’ai particulièrement aimé ces références durant ma lecture et l’ambiance qu’elles donnaient à l’ouvrage.
« Après le tumulte, ce jour sans clarté mourait de n’avoir jamais débuté. Des heures fantômes de la mi-novembre, dont la grisaille échevelée délave les âmes et détrempe les terres. Pourtant Régis adorait l’automne… »
« La musique avait la même vertu que les livres, ce même don exquis. Tel un drogué retirant l’aiguille de son bras, Régis appréciait le shoot, immodérément. Ecouter ces sombres poèmes, vibrer aux saillies écorchées ; cela mettait des mots sur les choses. Telles que celles qu’il vivait lui-même. C’était sa manière de s’ancrer dans le réel, dans une communauté de destin avec le reste de l’Humanité. Il n’était plus le seul… »
Un livre comme on a rarement l’occasion d’en lire. Un protagoniste qu’on a envie de détester pour ce qu’il a fait, mais qui nous émeut et avec qui on compatit. Une histoire noire, empreinte de démence et d’angoisse, la poésie de la musique métal vient adoucir la dureté de ce récit hors normes.
#FungiLumini
Bonus
Voici la playlist des chansons qui rythment le livre :
La suite est pas mal aussi 😉
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Sandrine attend pour le moment sagement dans ma PAL, mais elle va probablement très bientôt en sortir 😀
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Je l’ai ajouté à ma wishlist depuis très longtemps sans oser franchir le pas, mais ta chronique me redonne envie de lire ce roman, qui a l’air poignant !
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Il a été dans ma wish-list très longtemps aussi, mais étonnamment personne ne me l’a offert :p Je pense que la couverture n’en fait pas le cadeau idéal xD Du coup, quand je l’ai vu en rayon dans une librairie, j’ai sauté dessus !
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J’ai bien aimé mais je n’ai toujours pas lu « Sandrine ». Belle journée!!!
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J’avoue que cette série me fait peur à cause des couvertures…
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J’avoue que, autant la couverture du premier tome m’a intriguée, autant celles des deux tomes suivants sont assez effrayantes :p
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