Titre : Ornithomaniacs
Auteure : Daria Schmitt
Éditeur : Casterman
Genre(s) : fantastique
Nombre de pages : 104
Niniche est une jeune fille comme les autres, accro au portable, avec une mère insupportable, une copine très bavarde et… des ailes !
Une toute petite paire d’ailes dans le dos, dont elle ne sait comment se servir et qui l’encombrent plus qu’autre chose. Mutation génétique, simple difformité, ou signe évident d’une double nature…
Ses ailes lui ouvrent pourtant les portes d’un monde inattendu, lorsqu’elle rejoint une mystérieuse école et son curieux professeur.
Sans savoir ce que racontait cette bande dessinée, j’ai craqué. L’univers graphique de la couverture correspond exactement à ce que j’adore au niveau du dessin et le feuilleter m’a convaincue. En l’ouvrant, j’ai eu la très bonne surprise de découvrir que la jaquette pouvait se déplier pour former un grand poster ! Un détail original que je n’avais encore jamais vu. De plus, la couverture du dessous est tout aussi belle que la première, dans des tons plus sobres, assortis au noir et blanc de l’intérieur.
Niniche est une jeune fille comme les autres à une exception près : elle a des ailes dans le dos ! Ces ailes sont cependant trop petites pour qu’elle puisse voler avec. Sa mère veut faire d’elle un phénomène de foire, qu’elle exhiberait sur les plateaux de télévision. Avec l’aide de sa meilleure amie Tina, Niniche fuit sa maison. Elle tombe sur une étrange bâtisse. Elle y rencontre Icare, un squelette majordome, et le Professeur, un oiseau bec en sabot de taille humaine. Ensemble, ils vont aider la jeune fille à développer ses aptitudes pour le vol. Mais pourquoi l’aident-ils réellement? Et qui est ce mystérieux oiseleur que Niniche voit en rêve?
Le graphisme et l’esthétique de cet ouvrage m’ont bluffée. Garder les illustrations en noir et blanc est selon moi un excellent choix. L’histoire, assez tragique à la base, en est renforcée. Les dessins sont très détaillés. Le style varie également beaucoup, on passe aisément d’un graphisme onirique et merveilleux à des dessins dignes d’une encyclopédie. Il y a aussi beaucoup de références à chercher dans les détails des illustrations.
Si j’ai adoré l’esthétique lolita/goth/enfant du cirque de l’héroïne, je n’étais pas toujours d’accord avec ses choix. Ce n’est au final qu’une enfant assez naïve, qui n’a qu’une idée en tête : se débarrasser de ses ailes si elle ne parvient pas à les utiliser. On compatit à son désespoir, mais on se dit aussi qu’elle ferait bien de réfléchir à deux fois avant de faire des caprices ! C’était assez frustrant aussi au départ de voir qu’elle se faisait manipuler par tout le monde, sans qu’elle s’en rende compte vraiment !
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je l’ai trouvée assez originale. Elle se base entre autres sur le mythe d’Icare, qui à vouloir voler trop près du soleil s’est brûlé les ailes. J’ai aimé le panel de personnages présentés et les différents chapitres, très différents les uns des autres. J’ai juste un peu moins aimé les dernières pages qui nous montrent les découvertes du Professeur sur son espèce. Je suppose que l’auteure voulait nous présenter cet oiseau qui la fascine plus en détail, mais je l’aurais personnellement fait en annexe plutôt que dans l’histoire. Là, la fin de l’ouvrage est assez encyclopédique et j’aurais préféré finir sur une note plus magique.
Niniche s’est fait un ami en la personne de Lapsus, un petit animal, croisement improbable entre un oiseau et un chat. Déjà, cet hybride est super mignon ! Tout comme elle, il a le potentiel du vol en lui, mais n’y parvient pas à cause de sa double nature. La relation entre ses deux personnages est très touchante. Ils apprennent ensemble, font des expériences ensemble (même si Lapsus ne semble pas avoir d’intérêt pour Icare et le Professeur) et grandissent ensemble. C’est assez émouvant de les voir évoluer ainsi.
« Pensez-vous!.. Cette manie de nous trier, de nous comparer, bec à bec, plume à plume, de nous dénombrer, de nous répertorier, de nous mettre en rang !.. Ces listes longues, interminables… C’est pour être sûrs de n’en oublier aucun, c’est pour nous contrôler ! Comme dirait un de vos philosophes : devenez ce que vous êtes, et vous serez fixée ! Mais ne perdez pas votre temps à comprendre où ces beaux messieurs vous classeraient… »
Une bande dessinée en noir et blanc, une esthétique unique en son genre, un univers à la fois onirique et encyclopédique, une revisite du mythe d’Icare, une histoire originale, des illustrations incroyables, j’ai adoré parcourir ce magnifique album !
#FungiLumini
J’adore quand les livres sont également de très bels objets.
J’aimeAimé par 1 personne
Pingback: #58 C’est lundi ! Que lisez-vous ? | Livraisons Littéraires
Pingback: Bilan 2017 – Fungi Lumini | Livraisons Littéraires